Le retrait de Honda pose une menace pour l’avenir immédiat du projet Red Bull-AlphaTauri en F1 ; plus largement, il est révélateur d’une certaine crise de la discipline. Car la Formule E apparaît avoir bien plus le vent en poupe, alors que Honda a quitté justement la F1 en invoquant le besoin d’aller vers des programmes plus axés sur la durabilité.
Christian Horner, en conférence de presse au Nürburgring, n’a pas caché que la F1 devait se regarder dans un miroir et examiner ce qui l’a conduite à cette situation.
En premier lieu, le directeur de Red Bull vise les coûts…
« Red Bull a besoin d’un moteur compétitif. Ses aspirations ne sont pas seulement celles d’une équipe cliente, mais lorsque vous regardez les coûts impliqués dans la fourniture du moteur, ils sont énormes. »
« C’est pourquoi la Formule 1 a échoué dans sa tentative d’attirer de nouveaux fournisseurs de moteurs, de nouveaux constructeurs dans ce sport. C’est pourquoi aussi elle se concentre sur les coûts par le biais de la réglementation. Le retrait de Honda est vraiment dommage pour la Formule 1, mais c’est aussi un signal d’alarme, un wake-up call. »
C’est pour cela que selon Christian Horner, la future réglementation des moteurs, vers 2026, sera déjà décisive pour l’avenir du sport... voire pour sa survie ?
« Je pense qu’il faut vraiment se demander si 2026 n’est pas trop loin pour l’introduction d’un nouveau moteur... Quelle sera cette technologie ? Que devrait-elle être ? »
« Ce sont des questions auxquelles il va falloir répondre rapidement afin de donner une feuille de route pour l’avenir du sport. »
« Le moteur joue un rôle essentiel à cet égard. Nous allons prendre le temps de discuter avec les constructeurs, de discuter avec la FIA, de discuter avec Liberty pour savoir ce qu’ils pensent de l’avenir également. »
« Il est évident que c’est une mauvaise nouvelle pour le sport qu’un constructeur comme Honda ait décidé de se retirer pour les raisons qu’il a invoquées. »
Et cette question fera l’objet d’une réunion entre les équipes, la FIA et la FOM dès le prochain Grand Prix, au Portugal, selon nos informations. A Portimao, tout le monde en débattra le lundi après la course. Reste à savoir si les motoristes actuels seraient prêts à avancer un nouveau moteur, plus simple pour 2023, lorsque les carburants de synthèse arriveront en F1. Il est déjà exclu que le changement se fasse en 2022, lorsque les bio-carburants arriveront avec un taux d’éthanol d’au moins 10%.