Alan Permane, Pat Fry, Matt Harman, Dirk de Beer, aujourd’hui Bob Bell… le top-management d’Alpine a connu une véritable saignée depuis ces derniers mois...
Tous ont été remplacés par un triumvirat avec Joe Burnell comme directeur technique (ingénierie), David Wheater comme directeur technique (aérodynamique) et Ciaron Pilbeam comme directeur technique (performance) .
Le tout est lié à un début de saison catastrophique, puisque l’Alpine F1 est la pire du plateau pour le moment.
Comment réagit Pierre Gasly à tous ces départs ? Et est-il tenté, lui aussi, de quitter un navire qui ne coule pas encore, mais qui ne vogue pas à grandes voiles… ?
Visiblement, le pilote français a été pris de court par ces départs !
« C’est toujours une surprise parce que j’ai été assez proche de Matt (Harman), dès mon arrivée l’équipe, j’ai essayé de comprendre un peu la philosophie, de comprendre les changements que nous avons faits sur cette nouvelle voiture.
« Alors, évidemment, c’est un peu une surprise. Même si je le savais déjà un peu avant. »
« En fin de compte, je préfère me concentrer sur mon travail. Je vais conduire la voiture rapidement, pousser l’équipe à aller de l’avant et lui donner un retour d’information clair. C’est à cela que je consacre mon énergie. »
Que pense aussi Pierre Gasly de la nouvelle direction technique de l’équipe, confiée à trois personnes différentes, sur le modèle de McLaren ?
L’accueil semble plutôt froid...
« L’avenir nous le dira. »
« Je fais confiance à Renault, je fais confiance à Luca [de Meo, PDG de Renault], je fais confiance aux responsables pour faire avancer l’équipe. »
« Je sais que c’est contradictoire, mais il y a beaucoup de changements positifs au sein de l’équipe. »
« En termes d’opérations, de processus, de mentalité et d’auto-réflexion. »
« Dans les études, les retours d’information et les évaluations du travail que nous faisons, je constate que nous entrons davantage dans les détails et que nous essayons de trouver le dernier pour cent de chacun, et les gens apprécient ce processus. Et je constate un changement positif. »
« Évidemment, cela ne signifie pas que nous allons deux dixièmes plus vite sur le circuit, parce que la voiture ne nous offre pas l’adhérence dont nous avons besoin. Mais je suis certain que ce que nous devons faire à long terme, c’est trouver la direction que nous devons prendre en tant qu’équipe. »
Quant à Esteban Ocon, il fait pleinement confiance à Bruno Famin, le maître à bord, pour relancer l’équipe.
« J’ai confiance en Bruno, dans les choix qu’il fait. »
« Je n’ai pas de boule de cristal, mais Bruno est quelqu’un qui a une grande expérience de la victoire dans différentes catégories. Et c’est très bien et très précieux. »
Pas de miracle pour Alpine ce week-end…
Tous les espoirs d’Alpine reposent désormais sur le développement de l’A524. La base, malgré les performances initiales, aurait du potentiel.
Mais il n’y aura pas de nouvelle pièce et donc pas de miracle à attendre ce week-end, en Arabie saoudite, commente Pierre Gasly.
« Il nous faut du temps car on a exactement la même voiture. Nous avons encore quelques jours, et je suis sûr que les gars vont trouver certaines choses pour améliorer le package que nous avons. Mais les autres gars ne vont pas s’endormir, c’est évident. »
« Je suis sûr qu’il y a plusieurs choses que nous pouvons faire pour gagner quelques centièmes sur ce package. Mais pour revenir dans les points et se battre avec les gars qui nous précèdent va nous prendre quelques bonnes semaines. Je sais qu’on va essayer d’apporter des évolutions aussi vite que possible. »
« On a le talent, 500 personnes sont derrière moi et personne ne prend du plaisir aujourd’hui, personne. Et nous voulons tous trouver des solutions. Nous devons tous travailler aussi dur que possible. »
« Nous sommes conscients de la situation, nous sommes conscients des limites. Tout le monde veut trouver des solutions. »
« Je vois que la mentalité est la bonne au sein de l’équipe. Mais on ne trouve pas de solutions du jour au lendemain sur ces voitures. Il faut plus que cela. C’est pourquoi nous devons être patients. »
Les soucis d’Alpine, poursuit Pierre Gasly, ne sont pas simplement sur le plan technique ou aérodynamique ; mais aussi dans l’opérationnel, sur les arrêts aux stands.
« Je pense que nous avons encore essayé de maximiser ce que nous avions à Bahreïn, nous avons essayé une stratégie différente. »
« Je sais que nous avons des difficultés avec la voiture. En ce moment, nous avons du mal aussi avec les arrêts aux stands et les nouveaux pistolets que nous avons… ce qui m’a coûté environ 10 secondes en course. Donc oui, ça aurait pu être un peu mieux, mais on est encore trop loin des points. »
« Dans l’ensemble, il y a beaucoup de choses que nous pouvons améliorer. Et nous allons essayer d’y travailler pour les week-ends à venir. »
Dans l’autre Alpine, Esteban Ocon est un peu plus optimiste : a priori, l’Arabie saoudite devrait être plus favorable que Bahreïn pour l’A524...
« L’année dernière et historiquement, ce circuit a été plus favorable pour nous. La voiture devrait donc être un peu mieux adaptée au circuit de Djeddah, je l’espère, ce qui nous permettra de nous rapprocher du peloton. »