Charles Leclerc a remporté son sixième succès en Formule 1, son premier à Monaco, le premier depuis presque deux ans, lui qui n’avait jusqu’ici jamais connu de réussite lors de son weekend à domicile. Et si le pilote Ferrari avait notamment rempoté le Grand Prix d’Italie 2019 devant des tifosi survoltés, on peut imaginer que ce succès est plus spécial encore.
"Je pense que oui. Évidemment, Monza en 2019 était très spécial. Mais Monaco est le Grand Prix qui m’a fait rêver de devenir pilote de Formule 1. Oui, je me souviens d’avoir été si jeune et d’avoir regardé la course avec mes amis, évidemment avec mon père, qui a fait absolument tout pour que j’arrive là où je suis aujourd’hui, et j’ai l’impression d’accomplir non seulement un de mes rêves, mais aussi l’un des siens. Et oui, c’est un week-end tellement spécial dans l’ensemble. C’est un circuit urbain, un circuit où il est tellement difficile de tout mettre en place, de la première journée aux qualifications, puis lors de chaque tour de course. Et le fait d’y parvenir enfin devant toute ma famille et mes amis qui nous regardaient partout sur la piste est un sentiment très, très, très spécial."
"Je n’ai jamais cru à une malédiction. Cependant, les deux fois où j’ai eu l’occasion de gagner ici, cela m’a toujours semblé très difficile. La première fois, je n’ai même pas pu prendre le départ de la course. La seconde, nous n’avons pas fait le bon choix, je pense. C’était donc très, très frustrant de perdre ces victoires. Le fait est qu’en tant que pilote, on ne sait jamais vraiment quand se présentera la prochaine occasion de gagner, surtout quand il s’agit d’une course à domicile, et encore plus quand il s’agit de Monaco, un circuit si spécial, si difficile et un week-end si difficile à maîtriser et à faire tout à la perfection, ce que nous avons fait. Je savais donc que c’était une nouvelle opportunité. Je savais ce que je ressentais les deux dernières fois que j’étais dans cette position, mais je voulais vraiment obtenir cette victoire, donc il y a un peu de tension. Mais comme je l’ai dit, dès que je mets le casque et que je monte dans la voiture, je ne ressens plus rien. Ensuite, il s’agit d’essayer de maximiser la voiture que vous avez, en pensant aux pneus et à toutes les choses auxquelles je dois penser pour gérer cette course de la meilleure façon possible. C’est donc plus les moments avant la course et avant de mettre le casque."
Ce n’était pas "agréable" de rouler aussi lentement
Si Leclerc a volontairement imprimé un rythme aussi lent que possible durant la majeure partie du Grand Prix, son équipe lui demandait de ralentir encore davantage à la mi-course. Le pilote Ferrari en a expliqué la raison.
"Nous avions un objectif d’écart avec Russell que nous ne voulions pas trop creuser et je n’étais pas trop pour parce que je sentais que j’étais très loin du rythme et ce que je ne voulais pas, c’est qu’Oscar commence à pousser tout de suite et qu’ensuite vous n’ayez plus de références. J’allais tellement lentement au milieu de la course que si vous commencez à pousser, vous ne savez pas vraiment où freiner et c’est là que les erreurs peuvent se produire. Je voulais donc me mettre dans le rythme et commencer à pousser un peu plus. Mais évidemment, l’équipe me disait de ralentir, ralentir, ralentir. J’ai donc ralenti, mais ce n’était pas le moment le plus agréable de la course. Ensuite, dans les 15 derniers tours, j’ai pu pousser un peu plus et sentir un peu plus la voiture. Et là, j’ai pris beaucoup plus de plaisir. Mais oui, je savais que je devais faire ces choses pour obtenir la victoire ou au moins pour sécuriser tous les scénarios possibles. Et même si je ne crois pas à la chance, je voulais m’assurer que je couvrais tous les scénarios possibles."
Le Monégasque était parfois si lent qu’Oscar Piastri a failli tenter un dépassement, ce qui a surpris son adversaire !
"Oui, je l’ai vu. C’était optimiste ! Nous roulions probablement à trois secondes, trois secondes et demie du rythme possible. Je savais donc qu’il fallait que je pousse un peu plus. Ce que je ne savais pas, c’est à quel point Oscar était prêt à pousser à ce moment de la course, sachant qu’il restait encore 70 tours à faire. Dès que j’ai vu ça, je me suis dit que je n’allais peut-être pas y aller aussi doucement dans la partie lente, pour ne pas avoir trop de pression. Mais après cela, j’ai eu l’impression que nous avions tout sous contrôle. Le rythme de la voiture était incroyable. Les pneus étaient très, très bons. Même dans les derniers tours, j’avais l’impression de pouvoir faire une autre course. Il y a eu beaucoup de gestion des pneus, évidemment, au début."
"Tout s’est donc très, très bien passé. Comme je l’ai dit, je pense que ce sont surtout les pensées dans les 15 derniers tours qui ont été très difficiles à gérer, beaucoup plus que par le passé dans ma carrière. Mais pas de pensées négatives. C’était plus, encore une fois, à propos de... Oui, tout ce qui s’est passé jusqu’à présent, mais de bons moments en karting et le rêve d’y arriver et la plupart de ces moments, mais aucun des mauvais moments de ces dernières années."
Leclerc n’a donc pas repensé aux mauvais moments lors des derniers tours de course, et indique qu’il n’a pas non plus adopté une approche différente des autres années ce weekend.
"Non, non, pas du tout. Et je pense que la perception de l’extérieur peut parfois changer, mais en fin de compte, ce que j’essaie de faire et ce que je fais, c’est essayer de garder les choses aussi stables que possible et chaque fois que j’aborde un week-end, j’essaie juste de faire exactement la même chose que ce que j’ai fait le week-end précédent, en apprenant de mes erreurs, en cherchant évidemment toujours à m’améliorer et à devenir meilleur, mais c’est toujours du réglage fin et très peu de changements dans l’approche que vous avez, et je pense que ce n’est pas spécifique à Monaco par rapport à d’autres circuits. Je n’ai donc pas l’impression d’avoir fait quelque chose de très différent par rapport au passé."