Que ce soit au Red Bull Ring ou à Interlagos, Charles Leclerc s’était accroché avec son coéquipier Sebastian Vettel chez Ferrari en course ; encore l’an dernier, à Sakhir, il avait tenté un dépassement avorté sur Sergio Pérez, mettant la Racing Point en tête-à-queue. La question peut donc se poser : le Monégasque n’est-il pas un pilote trop agressif ?
Aujourd’hui, Charles Leclerc reconnaît volontiers avoir été parfois un pilote trop émotionnel, surtout en catégories junior. Mais selon lui, c’est aussi ce caractère, désormais maîtrisé, qui l’a aidé à se dépasser et à aller plus loin en performance pure.
« Quand j’étais enfant, j’étais un enfant fou, comme j’aime le dire quand on me demande. »
« J’étais un très jeune pilote avec 95 % d’émotions et seulement 5 % de rationalité. J’ai donc beaucoup travaillé sur moi, même mentalement, pour changer ces proportions. Je vis ce sport avec passion et détermination. Je ne serai jamais un pilote froid et rationnel, mais il y a des choses auxquelles il faut réfléchir quand on est sur la piste. »
« C’est pourquoi aujourd’hui, j’essaie d’être 55 % raisonnable et 45 % émotionnel. »
« Je sais à quel point cela m’a fait du bien, quand j’étais enfant, de voir mes idoles sur le podium, de gagner des courses et des titres, donc je sais à quel point nous devons bien performer. »
Et à partir de quand Charles Leclerc a-t-il commencé à changer de personnalité ?
« Le passage de la F2 à la F1 a été comme un saut en avant. Ce n’est qu’une fois au sommet que j’ai réalisé à quel point tout avait changé. Au cours de ces trois années , j’ai acquis beaucoup de maturité. »
« Je ne savais pas à quel point le "cirque de la F1" était un environnement fermé. De l’extérieur, vous ne pouvez pas comprendre la pression qu’il y a. »
Du reste comment peut-on être rationnel quand on vit son rêve, celui d’être pilote de F1 ? Charles Leclerc, dans les colonnes de La Repubblica, rappelle que de toute manière, ce qu’il vit n’est pas " froid et rationnel "...
« C’était un rêve inatteignable, alors quand je me regarde en rouge aujourd’hui, j’en suis fier. Cela reste un sentiment incroyable. »
« J’étais très jeune lorsque j’ai eu l’occasion de regarder le GP de Monaco depuis le balcon d’un ami. Dans la rue, je ne cherchais que la voiture rouge. Je ne peux même pas vous expliquer pourquoi. Je suis probablement né en tant que fan de Ferrari sans le savoir. »
« J’avais un peu moins de cinq ans, quand je savais déjà que je voulais conduire et faire de la course automobile. Je ne pensais qu’à gagner et à m’amuser. Je n’ai réalisé qu’un peu plus tard que cela pouvait vraiment devenir ma vie et ma profession. »