Charles Leclerc est revenu sur sa victoire obtenue hier à Austin au Grand Prix des États-Unis.
Le pilote Ferrari a clairement profité de la bataille entre Lando Norris et Max Verstappen au départ pour s’infiltrer, puis s’échapper en tête. Un scénario rêvé pour le Monégasque et sa SF-24 qui avait démontré depuis le Sprint la veille être très rapide en rythme de course.
Alors à quel point cette nouvelle victoire en F1 est agréable ?
"C’est vraiment bien, car chaque victoire est spéciale pour sa propre raison et évidemment, dès le départ, je me suis senti très bien avec la voiture. J’étais assez confiant depuis le Sprint car même s’il y a eu pas mal de bagarres, la voiture se comportait bien et nous savions que nous avions un bon rythme de course. Nous étions un peu plus sceptiques quant aux qualifications, mais la 4e position était bien. Et puis après ce départ, quand je suis sorti du virage 1 pour passer en première position, je savais que tout était une question d’essayer d’utiliser le rythme de la voiture que nous avions et d’essayer de prendre soin de ces pneus. Et la voiture se comportait bien. Donc à partir de ce moment-là, c’était une course un peu solitaire, mais c’est une bonne forme de solitude. Et j’espère que nous pourrons reproduire cela à l’avenir."
Peut-il en dire un peu plus sur le virage 1, le premier tour, son point de vue ?
"Je savais que Max et Lando seraient très agressifs l’un envers l’autre. Ils se battent pour le championnat. J’ai pris un bon départ. J’ai vu que Max allait vers l’intérieur ainsi que Lando et je me suis dit : "Je vais juste préparer la sortie du virage", ce qui était évidemment un pari gagnant. Et à partir de ce moment-là, j’ai pu me concentrer sur ma propre course."
Nous l’avons entendu pendant la course parler des plans A, B et C. Est-ce que c’était toujours un objectif de faire un seul arrêt, ou est-ce qu’il a réagi en fonction de l’écart creusé sur Max ?
"Oui, nous avons ajusté le plan. Cependant, à un moment donné, comme au 15e ou 16e tour, nous avions un assez bon écart. Nous avions donc la liberté de copier ce que Max faisait un tour plus tard, car ce n’est pas comme s’il pouvait nous undercuter. Donc, quand vous êtes dans cette situation, c’est beaucoup moins stressant parce que vous devez simplement copier ce que fait le pilote derrière vous et nous avions l’écart pour le faire. Il s’agissait donc davantage de reproduire ce que tout le monde faisait derrière plutôt que de trouver une stratégie différente à ce moment-là."
"Ravin [Jain, le responsable stratégie] était sur le podium avec nous. Il est incroyable. J’ai vraiment beaucoup confiance en Ravin. Il a fait un excellent travail. Il est assez jeune aussi, pour un poste comme celui-là. Mais il est toujours super, super calme. Et c’est vraiment nécessaire. Et il gère aussi très bien les émotions, ce qui était peut-être l’une de nos faiblesses par le passé, en parlant de stratégie. Cela a beaucoup changé avec Ravin. Et encore une fois, il fait un très, très bon travail. Je pense donc que nous avons une équipe très forte en ce moment."
Ferrari a été rapide tout le week-end et est fortement remontée au championnat constructeurs sur Red Bull Racing mais aussi McLaren. Qu’espère-t-il accomplir d’ici la fin de la saison ?
"J’aimerais pouvoir vous le dire exactement, mais c’est toujours difficile car nous nous appuyons sur de très petits écarts qui peuvent faire une grande différence. Il est donc très difficile de prédire où nous serons dans les prochaines courses. Cependant, nous avons dit depuis deux ou trois courses à Monza, à Bakou, à Singapour, que nous avions apporté quelques améliorations et que nous attendions toujours Austin car ce serait le véritable test pour ces améliorations. Et elles semble bien fonctionner. Il y a cinq ou six courses, nous avions un peu de mal avec les rebonds et cela ne semble plus être le problème. C’est donc positif pour l’avenir. Cela ne veut pas dire que nous aurons tous les dimanches comme Austin, mais cela signifie que nous travaillons dans la bonne direction et cela ne peut qu’être positif. J’espère donc que nous pourrons reproduire ce genre de résultats plus souvent."
Qu’en est-il du championnat constructeurs ? Ferrari n’est qu’à huit points de Red Bull, 48 maintenant de McLaren. Est-ce que quelque chose est possible ?
"Nous devons viser le titre des constructeurs. C’est un objectif optimiste, mais c’est pour cela que nous sommes là. Donc, oui, nous ferons le calcul à la fin de la saison. En attendant, je pense que la meilleure chose à faire est de nous concentrer sur nous-mêmes, sur nos propres performances, comme nous l’avons fait ce week-end. Ce fut un très bon week-end pour l’équipe et pour le titre constructeurs. Nous allons essayer de reproduire cela aussi souvent que possible. Et j’espère qu’à la fin de l’année, quand nous ferons les comptes, nous aurons remporté le titre."
Lui-même a 79 points de retard sur Max Verstappen à cinq manches de la fin. C’est beaucoup mais si Max et Lando continuent à se battre comme ils le font, pense-t-il avoir une chance infime de remporter le championnat des pilotes ?
"Je veux dire, il ne faut jamais dire jamais. Disons que pour les constructeurs, si nous faisons tout parfaitement jusqu’à la fin de la saison, peu importe ce que fait McLaren, si nous faisons mieux qu’eux, je pense que nous pouvons toujours décrocher ce titre. Avec le titre pilotes, je vois les choses un peu différemment. Même si nous faisons tout parfaitement, j’ai l’impression qu’il faudra un peu de chance pour essayer d’obtenir ce titre, et nous ne pouvons pas vraiment compter sur la chance. Le titre pilotes semble donc assez improbable, mais encore une fois, j’y croirai jusqu’à ce que ce soit mathématiquement impossible. Mais plus délicat."