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Les 10 jours dantesques où la carrière de Russell a basculé

En 2014, 10 jours pour définir 10 ans

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En ayant remporté, consécutivement, les titres F3 et F2 (2017 et 2018), George Russell s’est affirmé comme un futur « crack » du sport auto ; et a logiquement été placé, par Mercedes, chez Williams F1, avec le destin que l’on sait.

Pour autant la carrière du nouveau coéquipier de Lewis Hamilton aurait pu tourner autrement s’il n’y avait pas eu deux semaines de folie pour lui en 2014.

En ce court laps de temps, George Russell avait (prenons notre souffle), glané une victoire en Formule Renault Eurocup (il bénéficiait d’une wild-card) ; remporté la Formule 4 britannique avec une victoire de dernière minute ; et impressionné son monde lors des « McLaren Autosport BRDC Award evaluation days » à Silverstone, au volant d’une Formule 2, d’une DTM et d’une McLaren GT3, remportant ainsi le très couru prix McLaren Autosport BRDC Award.

« Je pense que ça a a défini ma carrière » ainsi résumé George Russell.

« Si je n’avais pas gagné le championnat de Formule 4, je ne pense pas que je serais là où je suis aujourd’hui. »

La saison 2014 n’avait pourtant rien de facile pour George Russell. Par exemple, en Formula Renault 2.0 Alps où il courait aussi, il finit « seulement » 4e du championnat, derrière Nyck de Vries, Charles Leclerc (rookie) et Matevos Isaakyan qui court aujourd’hui en LMP2.

George Russell s’estime d’autant plus chanceux que sa prestation, sur invitation, en Formule Renault, tint aussi du hasard : il raconte comment il avait été appelé par Tech1 en dernière minute pour la finale à Moscou...

« Le pilote précédent avait déjà signé et payé pour la saison. Il avait des problèmes familiaux et c’est la raison pour laquelle j’ai eu cette opportunité. »

« Je ne l’ai appris que le lundi de la course. Ironiquement, après avoir été lâché par Prema au début de l’année - et je ne vais pas entrer dans les détails - j’ai eu le choix entre Tech1 et Koiranen. »

« Je ne savais pas quelle équipe choisir, et j’ai choisi Koiranen, et j’ai eu une année horrible. Et puis j’ai eu l’opportunité avec Tech1 à la fin de la saison, et j’ai gagné. »

« Tout me convenait. J’aimais les gens, j’aimais la voiture. Si j’avais pris la route de Tech1 dès le début, j’aurais probablement pu faire une bonne saison cette année-là avec Renault aussi. »

Vint donc ensuite le test de Silverstone : George Russell, à 16 ans. devint alors le plus jeune lauréat du McLaren Autosport BRDC Award... les règles de limite d’âge avaient même été changées pour lui ! Son retour d’expérience, en DTM, GT3 ou F2, avait laissé béats les juges.

« J’étais tellement occupé, il se passait tellement de choses que je n’ai pas eu l’occasion de réfléchir. »

« Et évidemment, j’avais le vent en poupe à ce moment-là, tout allait dans mon sens. »

« Je me suis juste dit, fais ce que tu fais. N’essaie pas de surcompenser, n’essaie pas d’aller trop loin. Et je pense que ça m’a vraiment accompagné tout au long de ma carrière. »

« Je sais ce dont je suis capable. Parfois, la meilleure façon d’extraire absolument tout est de ne pas vraiment aller plus loin en essayant de faire quelque chose d’exceptionnel. »

Cette prestation finit d’attirer l’attention de la filière Mercedes ; toutefois George Russell estime avec le recul, que l’équipe allemande aurait pu, dans un scénario qui n’a rien de l’uchronie fantasque, préférer un autre pilote...

« Les équipes de Formule 1 s’intéressent beaucoup à la pointe des séries juniors, Formule 2 et Formule 3 - et encore plus maintenant qu’elles figurent au calendrier F1. »

« Si vous regardez les statistiques et qu’ils voient ’bien, il a gagné la Formule 4, il a gagné la Formule Renault en tant que wildcard - super. Il a gagné le prix McLaren, super". Souvent, ils ne connaissent pas l’histoire derrière tout ça. Et je n’ai gagné la Formule 4 que par trois points d’écart avec Arjun Maini. »

« Si je n’avais pas remporté ce championnat... lorsque mon CV atterrit sur un bureau, on se dit tout de suite "il a déjà buté sur le premier obstacle".

« Je ne le savais pas à l’époque. Je le reconnais maintenant. Je ne pense pas que je serais là où je suis sans cela. »

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