Herbie Blash, l’un des délégués à la sécurité et conseillers du directeur de course de la FIA pour la F1, est arrivé dans le monde de la Formule 1 dans les années 60. Il a travaillé pour de nombreuses équipes, dont Brabham. Il se rappelle d’une époque durant laquelle les teams rivalisaient d’ingénierie pour contourner diverses règles techniques.
"Je ne peux pas dévoiler les secrets de la Brabham. Je pense qu’il est bien connu que nous avions parfois une carrosserie lourde et que cette carrosserie se mettait en place à la fin des essais ou à la fin de la course" raconte Blash dans le podcast Beyond the Grid. "Je pense que le vrai classique est peut-être les freins refroidis à l’eau."
"À l’époque, vous pouviez faire le plein de liquide à la fin de la course avant d’être pesé à nouveau. Nous avions ces jolis réservoirs. Ils devaient contenir environ cinq gallons et au départ de la course, on appuyait sur le bouton et le petit moteur électrique déversait toute l’eau, puis à la fin de la course, il fallait remplir les réservoirs d’eau."
"Je pense que la majorité des équipes de pointe ont joué le jeu. Tyrrell est malheureusement allé trop loin en injectant du plomb dans ses pneus lors de l’arrêt au stand. Je connais une équipe qui pompait de l’eau dans ses pneus."
"Nous avions l’habitude d’avoir un siège si lourd qu’il fallait deux personnes, nos deux mécaniciens les plus forts, pour le soulever dans la voiture en préparation de la pesée à la fin de la course. Il y avait beaucoup de petites astuces."
Un contournement impossible aujourd’hui ?
Selon Blash, il est difficile pour les équipes de contourner le Règlement Technique aujourd’hui. Néanmoins, il admet que les ailerons avant et leur flexibilité l’intriguent : "Les trucs d’aujourd’hui sont tous informatisés. Les voitures sont évidemment examinées de fond en comble, etc."
"Je pense que le seul point sur lequel je m’interrogerais aujourd’hui est peut-être la flexion des éléments de l’aileron, car quel que soit le poids que la FIA impose aux ailerons, lorsque l’on regarde à la télévision une prise de vue embarquée, on peut réellement voir les ailerons bouger."
"Je me souviens que j’étais assis là, avec une règle, à essayer de calculer sur l’écran et le contrôle de course jusqu’à quel point le volet avant s’abaisse ou l’aileron arrière se déplace. Et donc oui, c’est tellement restreint et ce serait tellement, tellement difficile aujourd’hui. Tout le carburant est vérifié. Oui, tout est contrôlé."