Les médias italiens jugent que l’affaire qui implique la FIA au sujet de son moteur et d’une potentielle infraction technique ne peut venir que d’un lanceur d’alerte. Et parmi les journalistes transalpins, certains visent directement le directeur de Mercedes, Toto Wolff.
"Pour comprendre, regardez ailleurs qu’à la FIA" écrit Giorgio Terruzzi, du Corriere della Sera. "Il est connu que Toto Wolff est l’ennemi juré de Ferrari après le veto qui a été mis à la possibilité qu’un directeur d’équipe devienne président de la FOM."
"Wolff a le caractère et l’ambition pour essayer d’avoir ce qu’il veut. Le communiqué de la FIA est ambigu, bien sûr, mais il est nécessaire de dissiper un conflit féroce et plus sombre."
Leo Turrini, journaliste proche de Ferrari, confirme que c’est un lanceur d’alerte qui a prévenu la FIA des infractions de la Scuderia : "Par cette histoire, la FIA a agi comme si elle avait des informations d’un lanceur d’alerte. Je ne suis pas John Le Carré (un auteur de romans, ndr), mais je ne pense pas avoir tort."
Mais la résolution de cette affaire laisse un goût bien plus amer dans le paddock, avec un accord resté confidentiel entre la Scuderia et la FIA, comme annoncé en fin de semaine dernière.
"Ça ne peut pas rester en l’état, sinon ça veut dire qu’il y avait un problème" a déclaré une équipe restée anonyme à l’AFP, qui juge que cet accord non divulgué "laisse soupçonner qu’il n’est pas légal".
"La question de savoir si Ferrari a triché est presque secondaire comparé au problème de transparence que cela pose" a déclaré un autre team à l’agence de presse, rappelant que ça ne correspond pas aux "exigences de transparence en matière de gouvernance de la société et du sport, auxquelles la FIA souscrit dans ses statuts".
Toujours auprès de l’AFP, la FIA a réagi : "Bien que respectant la confidentialité et la légalité des accords, la fédération est ouverte aux demandes des écuries".
Les solutions pour rendre cet accord plus claires ne seraient pourtant pas nombreuses, puisqu’il s’agirait surtout de dévoiler les tenants de celui-ci. Si ce n’est pas fait, un véritable précédent pourrait être créé, permettant aux équipes de demander le secret autour de potentielles infractions.