Cette saison, les pilotes Red Bull et Toro Rosso – Max Verstappen en particulier – se sont plaints d’un problème récurrent sur leurs unités de puissance : quand le pied se pose l’accélérateur, le temps de réponse du moteur (turbo lag ou latence moteur) est parfois trop lent, ce qui se traduit bien sûr par un handicap au chronomètre.
Honda a enquêté sur ce problème, et Masamitsu Motohashi, l’ingénieur en chef, semble aujourd’hui plutôt rejeter la faute, non sur l’unité de puissance nippone, mais sur le style de pilotage des pilotes maison.
« Votre style de pilotage est très important. Daniil Kvyat accélère beaucoup plus vite, il est donc difficile de s’ajuster comme il le faut à sa voiture. En principe, nous avons quatre pilotes différents. C’est donc un point très complexe et flexible. Il est important que nous soyons en alerte sur tout cela, c’est notre rôle. »
« Dans certains cas, la puissance semble ne pas arriver immédiatement quand on appuie sur la pédale. Pas seulement avec les Red Bull, aussi avec Toro Rosso. Les deux équipes ont de nouveaux pilotes et donc le défi était de coordonner le fonctionnement de la pédale pour chaque pilote. »
« Nous avons beaucoup appris lors du Grand Prix d’Allemagne, sur piste mouillée. Nous avons commencé par nous améliorer immédiatement, en prévision de la Hongrie. Nous avons toujours certaines choses à régler, relatives au châssis et à la source de la puissance moteur, mais ce sera bon. Nous attendons de bonnes évolutions. »
Ce défaut mineur ne doit pas occulter les immenses progrès réalisés par Honda avec Toro Rosso puis avec Red Bull, et particulièrement depuis le dernier Grand Prix de France. Il a fallu attendre le divorce avec McLaren pour que Honda se mette à franchement progresser. Est-ce plus qu’une coïncidence selon Masamitsu Motohashi ?
« Cela a pris longtemps, mais maintenant, nous mettons tout en place sans faire de compromis. Le package fonctionne bien ensemble. Si vous regardez l’an dernier et cette année, vous pouvez clairement voir que la puissance a augmenté. Et il est aussi clair que des progrès ont été faits au niveau des châssis. Les problèmes mineurs que nous avions avec le moteur étaient aussi dus à certains mauvais choix de stratégies, pas à notre concept » conclut l’ingénieur japonais.