L’équipe McLaren a été la plus lourdement touchée par le Covid-19 en mars, lors du Grand Prix d’Australie, et avait d’ailleurs mis l’événement en péril en annonçant son retrait dès le jeudi (photo).
Les membres testés positifs et ceux en contact avec eux, au nombre de 16, avaient alors dû se confiner dans leur chambre d’hôtel pendant deux semaines, en attendant d’être certains qu’ils n’étaient plus contagieux.
A quelques jours de la journée mondiale de la santé mentale, qui est le 10 octobre, McLaren a donné la parole à ses employés avec son partenaire Mind, et a concentré les discussions du premier épisode de cette petite série sur les effets du Covid-19.
"On nous dit d’abord que ça va durer 14 jours" explique le coach performance de l’équipe, Sergio Stelitano. "Même ça, dans ma tête, était bien accepté. On était coincés en Australie pour 14 jours, mais quand vous commencez à y penser, ce que vous avez beaucoup de temps pour faire, vous réalisez que ce n’est pas 14 jours, mais c’est 14 jours dans une chambre."
"Je pense aussi qu’il y a eu toutes les petites choses que l’on a commencées à ce moment-là. Le groupe WhatsApp, par exemple, était fait pour rire et s’amuser au départ, mais après un moment, j’ai noté que tout le monde devenait silencieux."
Un changement dont se souvient bien Andrew Salt, mécanicien numéro 1 : "Après environ une semaine, l’humeur a commencé à changer. Je pense qu’on a réalisé, c’était en tout cas le cas pour moi, que l’on n’avait parlé à personne ni entendu personne depuis quelques jours, et on se sentait presque obligés de prendre des nouvelles, car on était dans une situation similaire."
Marc Cox, un des mécaniciens responsables de l’équipe, a également noté les perturbations mentales apportées par l’isolement et le confinement lorsqu’il a été autorisé à sortir une heure par jour de sa chambre d’hôtel, au terme des 14 jours d’isolation.
"Quand on m’a dit ’vous pouvez sortir et faire cela’, je ne le voulais pas" se souvient Cox. "Même moi, à ce moment-là, j’ai trouvé ça étrange. J’avais passé très longtemps à vouloir sortir de cette chambre, et y être autorisé me faisait penser qu’ils ne me laissaient sortir qu’une heure, mais que je n’allais pas vouloir revenir dans cette chambre."
Et il révèle également que le port du masque, qui n’était pas encore entré dans les habitudes collectives, a été un facteur de difficulté psychologique supplémentaire : "C’était très étrange et à ce moment-là, nous étions les seuls à porter un masque. On se sentait déjà isolés, mais c’était encore plus irréel d’être la seule personne à porter un masque."