Le circuit de Silverstone et la FOM ont trouvé un accord pour tenir deux courses en Grande-Bretagne en une semaine, le 26 juillet et 2 août, afin que la F1 puisse organiser le plus d’épreuves possibles tout le long de la saison. Silverstone semble aussi avantagé par le fait que le circuit ne soit pas situé en centre urbain, et de surcroît, à proximité immédiate des usines de la majorité des équipes de F1.
Pour autant, la tenue de ces deux Grands Prix n’est pas encore acquise – loin de là – pour Stuart Pringle, le manager du circuit.
« Nous sommes encore en train de nous faire une idée. Il y a du travail à faire, et ce jusqu’à la fin. »
« J’insiste sur le fait que tout cela dépend entièrement du feu vert du gouvernement, ce pourrait être la raison derrière l’annulation de ces courses. »
« Toutefois, si la situation évolue conformément à la feuille de route que le gouvernement a dévoilée en début de semaine, il semble que cela devrait être possible, et nous travaillons avec lui et avec toutes les autorités compétentes pour nous assurer que nous pouvons nous y conformer. »
Ferrari, AlphaTauri, Alfa Romeo et dans un moindre mesure Haas, équipes qui ont des bases hors du Royaume-Uni (sans oublier Pirelli), feront aussi face à d’importants problèmes logistiques pour arriver d’Italie ou de Suisse. Mais les équipes anglaises elles-mêmes devront revenir d’Autriche (lieu du premier Grand Prix), et risquent une quarantaine de 15 jours selon les directives britanniques (qui devraient bientôt être adoptées au Parlement), précise Pringle. Les délais pourraient donc être incertains en cas d’absence d’équipes de rotation chez les mécaniciens.
Y aura-t-il des exceptions pour cette quarantaine pour le monde du sport professionnel ? Ce serait encore loin d’être sûr, car le gouvernement de Boris Johnson privilégierait la santé avant tout. Dès lors, la tenue de ces deux Grands Prix à Silverstone (ou au moins du premier) tiendrait de l’ordre du miracle.
"Une quarantaine de 14 jours rendrait impossible la tenue d’un Grand Prix à Silverstone cette année. Cela a un impact majeur sur des dizaines de milliers d’emplois liés à la F1 et aux chaînes logistiques. Si tous les sports majeurs doivent revenir à la télévision, des exemptions doivent être prévues," prévient-on aujourd’hui du côté de la FOM.
Et Pringle sonne aussi l’alerte...
« Le sujet concerne les équipes qui arrivent d’autres pays au Royaume-Uni, mais aussi les équipes britanniques qui font des allers-retours depuis leurs bases d’origine. »
« Oui, il va être beaucoup plus facile pour 70 % des équipes de participer à cette course que pour d’autres, mais 30 % d’entre elles ne sont pas basées dans la "Motorsport Valley", ici dans le Northamptonshire. »
« Il faut donc des solutions solides et qui doivent répondre non seulement aux exigences de ce pays, mais aussi à celles des autres pays du championnat, car il n’y aura pas de championnat si le seul endroit où la F1 peut courir est la Grande-Bretagne. »
« Il doit y avoir une solution globale qui fonctionne pour l’ensemble de la question. Je sais qu’il y a beaucoup de travail à faire, je sais que tout le monde souhaite trouver une solution viable et qu’il reste encore un peu de temps. »
« J’ai l’espoir que ces solutions seront trouvées. »
Afin de convaincre les autorités, Stuart Pringle a préparé un plan sanitaire drastique qui, à l’image du Red Bull Ring, prévoira une grande quantité de tests. Le huis-clos sera bien sûr de vigueur par ailleurs.
« La F1 cherche à mettre en place un régime de tests très rigoureux et très complet pour lui permettre de faire voyager son championnat tout autour du monde. »
« Oui, nous avons dû faire pas mal de planification de manière urgente, pour voir si c’est possible. Ce sera très différent de la façon de l’organisation normale d’une épreuve de F1. »
« Je suis désespérément désolé pour nos fans car ils ne pourront être présents et j’espère qu’ils trouveront un peu de réconfort dans le fait que nous ayons maintenu le GP de Grande-Bretagne, et un autre qui n’a pas encore de nom. »
« C’est donc un autre travail que nous devons faire - donner un nom à la deuxième course. »
Gageons que ce ne soit pas la principale difficulté à laquelle fait face Pringle pour le moment…