Lewis Hamilton possède le plus beau palmarès de l’histoire de la Formule 1, dont sept titres de champion du monde acquis en 16 saisons. Mais plutôt que de revenir sur ses sacres, intéressons-nous cette fois au scénario des neuf campagnes après lesquelles il n’a pas été sacré.
2007
2e du championnat
4 victoires
6 pole positions
12 podiums
Hamilton n’a pas peut-être pas remporté le titre dès sa toute première saison en F1, mais il s’affirmait comme l’un des plus grands talents que la discipline n’avait jamais connu.
Associé au double champion du monde en titre Fernando Alonso chez McLaren, le pilote alors âgé de 22 ans ne tardait pas à se mettre au niveau de l’Espagnol. Il terminait ainsi sur le podium pour ses neuf premiers Grands Prix, en remportant notamment ceux du Canada puis des Etats-Unis.
La relation avec son voisin de garage finissait par tourner au vinaigre en interne, ce qui participait à rendre la saison aussi spectaculaire. De plus, McLaren était aussi exclue du championnat des constructeurs cette année-là pour avoir espionné Ferrari.
Alors qu’il avait réalisé une année presque parfaite de son côté, Hamilton partait à la faute à l’entrée de la voie des stands en Chine alors que le titre était à portée de main. Il ne terminait que septième à Interlagos et c’est finalement Kimi Raïkkönen qui était titré au volant de sa Ferrari, un petit point devant Hamilton, qui s’adjugeait finalement le titre l’année suivante.
2009
5e du championnat
2 victoires
4 pole positions
5 podiums
McLaren connaissait des difficultés avec l’arrivée d’un nouveau règlement, et en début de saison, Hamilton ne pouvait rien faire pour défendre son titre au volant d’une MP4-24 très peu performante en comparaison des voitures équipées du double diffuseur.
Cela n’empêchait pas le Britannique de faire parler son talent en piste, mais il ne terminait que rarement dans les points et parfois, il se faisait sortir dès la Q1. Heureusement, les évolutions amenées par McLaren allaient lui permettre de briller en deuxième partie de saison.
Hamilton gagnait ainsi de belle manière en Hongrie, avant de terminer deuxième au Grand Prix d’Europe. Il s’imposait également quelques manches plus tard à Singapour et obtenait deux autres podiums, au Japon puis au Brésil.
2010
4e du championnat
3 victoires
1 pole position
9 podiums
Mathématiquement, Hamilton avait une infime chance d’être sacré lors de l’ultime épreuve de la saison 2010 à Abu Dhabi. Mais avec 24 points de retard sur le leader Fernando Alonso, et alors que les pilotes Red Bull, Mark Webber et Sebastian Vettel, étaient intercalés, il n’avait que très peu de chance d’obtenir une deuxième couronne.
Cette année-là, il bénéficiait d’une MP4-25 assez irrégulière, capable de briller sur les circuits favorisant la vitesse de pointe mais beaucoup moins sur les tracés plus bosselés.
Hamilton s’imposait à trois reprises cette année-là, en Turquie, au Canada, puis en Belgique. Mais il commettait aussi certaines erreurs en course et il terminait finalement quatrième du championnat.
2011
5e du championnat
3 victoires
1 pole position
6 podiums
L’année 2011 a peut-être été la plus difficile pour Hamilton en Formule 1. Souvent dominé et battu au championnat par son coéquipier Jenson Button, qui terminait lui vice-champion, il souffrait également de problèmes hors-piste cette saison là.
Le pilote McLaren commettait quelques erreurs grossières, tout en étant toujours aussi brillant par moments. Il s’imposait ainsi en Chine, en Allemagne puis à Abu Dhabi, malgré un maigre total, pour ses standards, de six podiums.
On se souviendra surtout que Button a surclassé Hamilton en 2011, qui a également eu du mal à adapter son style agressif aux exigences des nouveaux pneus Pirelli. C’est la seule année de sa carrière il a été catégoriquement battu par son coéquipier.
2012
4e du championnat
4 victoires
7 pole positions
7 podiums
La saison 2012 était meilleure que la précédente pour Hamilton, qui avait progressé avec la gestion des pneus Pirelli. Il reprenait aussi le dessus sur Jenson Button.
Sa MP4-27 était suffisamment rapide pour jouer le titre, mais McLaren connaissait trop de problèmes de fiabilité et d’opérationnel pour être une véritable prétendante. De plus, le Britannique perdait lui aussi quelques victoires sur fautes de pilotage.
Il s’imposait tout de même au Canada, en Hongrie, en Italie puis aux Etats-Unis, mais terminait finalement assez loin du champion Sebastian Vettel au classement. Il s’agissait de sa dernière saison chez McLaren.
2013
4e du championnat
1 victoire
5 pole positions
5 podiums
Fraichement débarqué chez Mercedes F1, Hamilton s’est rapidement adapté à son nouvel environnement. Il commettait à nouveau quelques erreurs évitables, mais sa monoplace n’était de toute façon pas taillée pour jouer le titre.
Il remportait sa première victoire à bord d’une flèche d’argent en Hongrie, qui sera également son unique succès de l’année. Il aurait cela dit pu s’imposer à domicile à Silverstone avant ça, mais une crevaison en décidait autrement.
Il était plus irrégulier que son nouveau coéquipier Nico Rosberg cette année-là, mais plus impressionnant que l’Allemand durant ses pics de performance. Il le devançait d’ailleurs au championnat en fin de saison.
2016
2e du championnat
10 victoires
12 pole positions
17 podiums
La fiabilité et la malchance ont incontestablement joué un rôle dans la perte du titre 2016 pour Hamilton, qui devait finalement s’incliner derrière son coéquipier Nico Rosberg.
Sur l’ensemble de la saison, il dominait son voisin de garage 12 à 5 en qualifications (il rencontrait des problèmes de fiabilité lors de trois séances) et s’imposait à dix reprises contre neuf à l’Allemand.
Cela n’enlève rien au fait qu’il ait quelque peu peiné en début de saison en comparaison de Rosberg, mais la casse moteur survenue en Malaisie, alors qu’il menait avec une grande avance, aura sans doute été celle de trop.
2021
2e du championnat
8 victoires
5 pole positions
17 pole positions
Nous n’avons que trop souvent évoqué la fin de saison 2021 à Abu Dhabi, durant laquelle la direction de course de la FIA ne respectait pas la procédure liée à la voiture de sécurité. Car sans cela, Hamilton serait sans doute octuple champion du monde.
Ceci étant dit, cela n’enlève rien à l’immense saison réalisée par son rival Max Verstappen. Le Néerlandais comme le Britannique étaient bien au dessus de la meute et nous offraient l’un des duels les plus épiques de l’histoire de la F1.
La bataille, qui était parfois plus que limite et qui se terminait à quelques reprises en accrochages, nous aura tenus en haleine du coup d’envoi à Bahreïn jusqu’au final d’Abu Dhabi. Et si Hamilton devait finalement s’incliner, il démontrait toute sa combativité alors que la lutte semblait déjà perdue vers la mi-saison.
2022
6e du championnat
0 victoire
0 pole position
9 podiums
La saison 2022 était la première durant laquelle Hamilton ne s’imposait pas une seule fois au cours de sa carrière, mais cela était avant tout dû aux limites évidentes de sa voiture.
Certes, George Russell est lui parvenu à gagner au Brésil, mais la W13 de Mercedes F1 ne répondait pas aux attentes. Cela n’empêchait pas le septuple champion du monde de faire parler son esprit d’équipe l’année dernière.
Car en début de saison, sa monoplace était probablement la plus touchée par le phénomène du marsouinage. Hamilton n’hésitait alors pas à utiliser des réglages extrêmes sur sa voiture pour tenter de comprendre ce qui ne fonctionnait pas. Il contribuait ainsi au développement et aux progrès, démontrant toute sa volonté malgré le manque de résultats.