Trois podiums en trois courses avec Fernando Alonso : Aston Martin F1 confirme après chaque Grand Prix qu’elle fait désormais partie des top team cette saison. Et pour son directeur Mike Krack, cela n’a rien d’un hasard si l’équipe de Silverstone impressionne en ce début d’exercice.
"Je pense que c’est le résultat d’un travail continu. Il n’y a pas de bouton magique, il n’y a pas d’élément particulier que l’on peut regarder et dire : ’ceci nous rend tellement meilleurs’. Nous avons essayé d’éliminer les faiblesses de l’ancienne voiture. Nous avons recruté quelques très bons éléments qui complètent ceux que nous avions déjà, tout le monde travaille bien ensemble et cela nous permet de progresser. Et c’est exactement cela : un travail continu dans tous les domaines de la voiture."
Non seulement Aston Martin a fait un bond de géant, mais certains top team ne sont pas forcément au niveau attendu non plus comme le souligne Krack.
"Je pense que nous avons fait un pas en avant, mais aussi que d’autres équipes ont peut-être fait un peu moins bien, ce qui nous a aidés à progresser."
La réussite actuelle de l’équipe ne change cependant pas les attentes pour la suite de la saison.
"Terminer sur le podium n’affecte pas nos objectifs. Nous ne visons un nombre de trophées à obtenir ni une position à atteindre au championnat. Pour nous, il était très important de faire un pas en avant."
"Nous avons des signes que nous en avons fait un, mais savoir objectivement où nous sommes n’est pas une tâche facile. Nous avons un plan, et il y a le plafond des coûts, donc il y a des décisions à prendre pour savoir s’il faut y aller à fond ou changer notre plan de développement en fonction de notre situation."
"Le plafond budgétaire est une bonne chose pour la durabilité de la Formule 1. Si vous devez rattraper le temps perdu, c’est un peu un obstacle. On ne peut pas aller aussi vite qu’on le voudrait parce que les investissements sont également plafonnés."
"Les équipes qui ont investi dans le passé, qui disposent des infrastructures nécessaires, ont un avantage relatif. Nous devons utiliser les prochaines années pour dépenser judicieusement dans les domaines qui apportent de réels avantages en termes de performances, et nous pourrons éventuellement rattraper notre retard - mais dans l’ensemble, je pense que le plafond était la bonne chose à faire."
Développer la même relation avec Alonso qu’avec Vettel
A Melbourne, Fernando Alonso a lui aussi confirmé ses excellentes disposition de ce début de saison. Krack est d’ailleurs ravi qu’un champion du monde sa trempe soit arrivé suite au départ de Sebastian Vettel à la retraite, même si les deux hommes possèdent un tempérament très différent.
"Ils sont très différents, mais similaires. Dans une voiture de course, ils sont tous les deux rapides, ils sont tous les deux performants et ils recherchent les mêmes choses, mais l’un est d’origine latine et l’autre est allemand, et la façon dont ils interagissent est un peu différente. Ni meilleure ni pire, juste différente. Nous devons toujours apprendre à communiquer avec nos pilotes : ’Que veut-il ? Qu’attendons-nous de lui ?’ Nous avons réalisé avec Fernando qu’il a une façon très efficace de communiquer, et nous devons apprendre à en tirer le meilleur parti."
"Sebastian a quant à lui joué un rôle déterminant dans la progression de l’équipe. Son expérience, son apport constructif, le travail qu’il était prêt à fournir, nous ont permis d’arriver là où nous sommes aujourd’hui. Il a été l’un des premiers à nous contacter après le podium de Fernando à Bahreïn, ce qui reflète peut-être la force de notre relation. Nous souhaitons développer le même type de relation avec Fernando, en faisant de lui un élément clé de l’équipe, tout comme nous l’avons fait avec Sebastian, tout comme nous le faisons avec Lance."
Désormais candidate régulière au podium, Aston Martin F1 pourra-t-elle bientôt viser la victoire voire le titre mondial ? Une chose à la fois selon Krack.
"Nous devons être réalistes. Nous avons trois grandes équipes qui ont des infrastructures plus importantes, elles ont plus de personnel et elles sont habituées à rouler en tête de peloton. Je pense que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir notre plan de développement. Nous voulons faire ce que nous pensons être juste, indépendamment de ce que font les autres. Cela ne nous fait pas peur."