Deux enquêtes ont été ouvertes contre Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA, en l’espace d’une semaine.
Mohammed Ben Sulayem a été accusé d’avoir fait pression pour annuler une pénalité infligée à Fernando Alonso, l’an dernier en Arabie saoudite ; et d’avoir fait de même pression pour ne pas homologuer le circuit de Las Vegas.
Un circuit promu directement par la FOM, si bien qu’il ne faut pas être grand clerc pour y voir une nouvelle étape dans la guerre d’influence que livre Mohammed Ben Sulayem à Stefano Domenicali. Une guerre que nous vous résumions ici en début d’année (voir notre article).
Dernière bataille en date : Mohammed Ben Sulayem a déclaré vouloir plus d’équipes et moins de courses en F1. Soit l’exact inverse de la FOM !
Bref, cette guerre interne fait du mal, entre mille autres polémiques, à la F1.
Les patrons ne veulent-ils pas siffler la fin de la récréation, pour le bien du sport et afin que tout le monde pousse dans la même direction ?
Bruno Famin, qui a lui-même dû gérer une actualité tendue chez Alpine, voudrait-il par exemple que Mohammed Ben Sulayem se mette en retrait face aux deux enquêtes qui le visent ?
« Ce que nous pensons, c’est que nous devrions vraiment pouvoir nous concentrer sur ce qui se passe sur la piste avec notre sport. Et c’est notre responsabilité à tous, je pense, promoteur, régulateur, équipes, d’être des exemples pour tous. D’après ce que j’ai compris, la FIA mène une enquête. Ils ont leur propre procédure et ils la suivront. Mais c’est à nous tous, je pense, de montrer cette exemplarité [sic] à tous. Et nous en avons vraiment besoin. »
Chez Aston Martin F1, Mike Krack est-il stressé à l’idée de voir son équipe impliquée aussi dans l’affaire de la pénalité annulée à Djeddah, l’an dernier ?
« Il y a 12 mois ici, nous étions l’une des parties impliquées. On peut lire dans les documents des commissaires comment s’est déroulé l’ensemble du processus. Nous avons exercé notre droit de révision, nous avons apporté de nouvelles preuves et la pénalité a été supprimée. De ce point de vue, pour nous, l’affaire est claire et close. »
James Vowles, chez Williams F1, fait-il confiance aux procédures d’enquête interne à la FIA ?
« C’est quelque chose que j’ai découvert quand je l’ai lu, probablement comme tout le monde dans cette salle. Mais ce dont je me réjouis, c’est qu’il y ait une procédure en place pour l’examiner. Et je pense que nous devrions être jugés non pas sur le moment que nous vivons maintenant, mais dans le futur, une fois que nous aurons fait le point. Pour le moment, d’après ce que j’ai compris, c’est en cours de révision, ce qui est la bonne chose à faire. »
Lui-même au cœur d’une autre polémique, Christian Horner est enfin peut-être mal placé pour donner des leçons d’exemplarité...
Il semble parler pour lui quand il évoque les deux affaires Mohammed Ben Sulayem.
« Je pense que la seule chose que j’ai vue et apprise de toute enquête est qu’il ne faut pas anticiper les faits. Il doit y avoir une enquête et je suis sûr que les parties concernées… la FIA a un processus dans son statut, ces processus seront suivis, et tout ce que je recommanderais est de ne pas préjuger de l’affaire. Attendez les faits. Attendez de voir quelle est la réalité avant de porter un jugement. »