En dépit de l’homologation FIA, le circuit de Djeddah n’inquiètent pas que les pilotes dans le paddock : les directeurs d’écurie aussi se préoccupent de la sécurité en Arabie saoudite. Le circuit de Djeddah, avec ses virages à haute vitesse à l’aveugle, est-il vraiment une bonne option sécuritaire pour la F1 ?
Le lourd crash de Charles Leclerc en EL2 dans un virage très rapide et à l’aveugle (le virage 22), mais aussi les différentiels très importants de vitesse vus entre les pilotes en essais libres, sont de nature à provoquer stress et angoisse.
Marcin Budkowski, directeur exécutif, chez Alpine, craint ainsi que les pilotes se blessent en cas de crash important. Heureusement, ce n’était pas le cas de Charles Leclerc, mais qui sait… Malgré le spectacle proposé, Djeddah n’est-il pas un circuit trop dangereux ?
« Fernando [Alonso] a dit que c’était un circuit assez exigeant, ce que nous savions déjà puisque nous l’avons préparé pour cette course et que nous l’avons parcouru à pied la nuit dernière. Beaucoup de virages en aveugle et une vitesse élevée entre les murs, donc beaucoup d’attention à tout moment pour s’assurer de ne pas faire d’erreur. »
« Une erreur... vous allez le payer très sévèrement. Si vous vous crashez, vous risquez d’endommager gravement la voiture ou même de vous blesser.
« Nous n’avons rien vu de tout cela pour le moment, ce qui est une bonne chose, mais c’est un circuit très exigeant et qui va produire un bon spectacle. »
Cette inquiétude sécuritaire pourrait aussi se faire vive chez Haas, dont les deux pilotes, Nikita Mazepin et Mick Schumacher sont les plus inexpérimentés du paddock. Puisque ce circuit de Djeddah manque de zones de dégagement, et puisque Haas ne peut se permettre financièrement de lourdes réparations, Günther Steiner a-t-il insisté pour que ses pilotes soient plus prudents que de coutume ?
« Je n’ai plus besoin de leur donner de conseils. Ils m’ont entendu une fois et ils savent maintenant à quoi s’attendre. Ils savent que la pire chose qu’ils puissent faire est de perdre du temps de piste, donc évidemment ils étaient tous les deux - je ne dirais pas prudents - mais au moins ils ont fait attention, un peu, pour être sûrs d’éviter les problèmes et tout le monde a fait un peu ça. Une fois que vous êtes hors de la piste, que vous heurtez quelque chose, il n’y a nulle part où aller, donc ça veut dire que la session est terminée et ils doivent aussi penser à l’avenir. »
« Nous reviendrons ici en mars de l’année prochaine et plus nous apprendrons cette année, plus nous serons bons l’année prochaine, alors ils prennent cela à cœur et je n’ai pas eu besoin de leur dire quoi que ce soit à ce sujet. »
Le niveau d’adhérence rassure chez McLaren et Aston Martin F1
Une autre inquiétude, qui est liée à celle de la sécurité, concernait le niveau d’adhérence, en somme son état de finalisation puisque les travaux ont fini dans l’urgence. Le dirigeant d’Alpine Marcin Budkowski, est cette fois-ci plus positif.
« Nous avons eu des informations sur la piste, nous n’avions pas vraiment d’informations sur le fait qu’elle soit bosselée ou en termes d’adhérence, donc nous devons passer en revue toutes ces informations, en nous basant sur ce que nous avons appris vendredi. Jusqu’à présent, tout va bien. C’est à peu près ce que nous attendions. L’adhérence n’est pas mauvaise, en fait. Il y avait une certaine inquiétude lorsque ces nouveaux circuits arrivent et qu’ils ne sont pas utilisés par les F1 ou d’autres voitures, nous craignons parfois que l’huile se répande et rende le circuit très, très glissant comme nous l’avons vu au Portugal et à Istanbul l’année dernière. Cela ne semble pas être le cas. Au moins notre voiture a beaucoup d’adhérence. »
Chez McLaren, Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, confirme les vues de son homologue d’Alpine. Concernant les performances de McLaren elle-même, il se montre également optimiste, mais aussi dubitatif sur l’évolution de la piste qui pourrait dicter les résultats de la grille en qualifications.
« Oui, à peu près la même chose de notre côté. Les pilotes étaient impatients de découvrir la piste après ce qu’ils ont vu à la maison dans le simulateur. Je dois dire que je félicite l’équipe de chez nous pour avoir préparé les pilotes et l’équipe dans le simulateur et les simulations pour cette piste. »
« Nous étions tout de suite en bonne forme, je dirais, dès le premier run, ce qui est toujours bien. Mais en fin de compte, ce n’est que le début. Sur le papier, c’est une piste qui devrait convenir à notre voiture avec un peu moins d’appui aérodynamique, par rapport aux courses précédentes - mais nous devons voir maintenant, je suppose, le niveau d’évolution de la piste. J’attends avec impatience le reste du week-end ici, sur un circuit très excitant. Et un circuit très spécial aussi. »
Le niveau d’adhérence n’est pas une source d’inquiétude non plus chez Aston Martin F1, dont le dirigeant Otmar Szafnauer s’est exprimé à la suite de Seidl.
« Nos pilotes étaient satisfaits du niveau d’adhérence, un peu plus élevé que ce que nous avions prévu avant la séance. Le circuit semblait très amusant à conduire, mais pour nous, en tout cas, il y a encore du travail à faire pour optimiser l’équilibre de la voiture et obtenir les bons niveaux d’appui aérodynamique. »