Les critiques se sont récemment démultipliées à l’encontre de la standardisation, que Liberty Media et la FIA souhaitent introduire en F1 à compter de 2021. Ferrari, mais aussi Haas par la voix de Günther Steiner, estiment que les budgets plafonnés suffiront déjà amplement pour réduire les écarts de performance sur la grille. Le risque, au contraire, est que la F1 perde son ADN.
Récemment Christian Horner avait aussi émis une autre critique, en s’inquiétant de la possible fiabilité des pièces standardisées. Une F1 est en effet foncièrement complexe, et il faudrait que l’entreprise retenue réussisse à fabriquer une pièce aussi performante sur 10 châssis différents, ce qui n’est en aucun cas une sinécure.
La FIA a dès lors proposé une solution alternative : proposer des pièces en « open source ». Une équipe pourrait ainsi partager le design d’un de ses composants, à l’image d’un logiciel libre. Une autre équipe serait libre d’imiter ou de s’inspirer de ce modèle, à condition de dévoiler elle aussi ses plans pour la pièce en question. Cette solution aurait les mêmes effets positifs que des pièces produites en externe, c’est-à-dire réduire les coûts de développement tout en rapprochant les performances.
« La FIA a proposé un système pour des pièces en open source » a confirmé Andy Green, le directeur technique de Racing Point. « Je pense que c’est vraiment une bonne idée de voir les équipes publier leurs designs de pièces sur le site de la FIA. Toutes les équipes pourraient voir ces designs, et choisir ce qu’elles veulent en retenir. »
« Nous tendons naturellement à adopter un seul design, mais un design efficient et performant. Non pas un design plus lourd et non-performant. C’est mieux de faire ainsi. J’espère que la FIA explorera cette solution. Elle va dans la bonne direction, du point de vue des coûts et de la performance. »
Andy Green estime que laisser cette liberté aux équipes permettra de développer des pièces plus performantes et moins lourdes, alors que le règlement de 2021 devrait encore alourdir, de près de 30 kilos, les F1, notamment en raison des Pirelli 18 pouces.
« Et nous allons adopter les jantes 18 pouces… pourquoi ? » s’inquiète Andy Green. « Parce qu’elles ont l’air joli à la TV. Je ne suis pas sûr que ce soit un bon processus de décision. »
En définitive, quelles pièces pourraient être ainsi proposées en open-source selon Green ?
« Les pièces mécaniques comme les roues, les systèmes de direction, les conduits de frein. Il y a beaucoup de petits systèmes sur la voiture que nous pourrions, collectivement, affiner. Et nous pourrions tous utiliser les mêmes systèmes. Les systèmes pour le ravitaillement en carburant sont un autre exemple. »