Si le Grand Prix de Las Vegas a livré une course intéressante, l’ensemble des pilotes de Formule 1 est en revanche d’accord sur une chose : la surface du tracé doit être revue pour les prochaines éditions, celle-ci ayant offert peu d’adhérence. L’absence de courses annexes, et le fait que la route soit ouverte au public en journée, peuvent aussi être des explications à cela.
Quoiqu’il en soit, l’épreuve située dans le Nevada devrait s’inspirer de ce qui a été fait à Djeddah en termes de surfaçage, comme l’avance Daniel Ricciardo, le pilote AlphaTauri.
"Je pense que la surface est une chose que nous, les pilotes, n’avons pas aimée. C’est difficile quand il s’agit d’un circuit urbain, de routes publiques."
"Il est évident qu’ils ont des machines qu’ils pourraient utiliser pour sabler le circuit, faire sortir la pierre un peu plus, je suppose, et le rendre un peu plus abrasif."
"Sur notre liste de souhaits, nous aimerions que le niveau d’adhérence soit meilleur, un peu plus comme ce que nous avons en Arabie Saoudite, parce que c’est vraiment bien pour un circuit de rue. C’est probablement la seule chose que je n’ai pas aimée, cette sensation de glisse. Sinon, tout va bien."
Fernando Alonso est du même avis que l’Australien, et pense que ce manque d’adhérence a réduit les possibilités de dépassements.
"La piste n’est pas très excitante avec ses longues lignes droites. L’asphalte est très peu adhérent. Je ne sais pas pourquoi ils ne copient pas l’asphalte que nous connaissons et qui fonctionne en Arabie Saoudite ou sur d’autres circuits."
"Cela pourrait peut-être changer le plaisir que nous avons derrière le volant et peut-être le nombre de dépassements. Nous ne pouvons pas sortir de la ligne et ce genre de choses. C’est donc triste. Mais pour le reste, je pense que ce qu’ils ont fait est assez impressionnant et que cela montre que le sport se développe et que nous devons l’embrasser."
Selon George Russell, le problème de ce weekend est le même que celui qui avait touché la première édition du Grand Prix de Miami en 2022.
"Djeddah est la référence en matière de surface de piste. Nous le répétons depuis de nombreuses années. Nous sommes allés sur un certain nombre de circuits qui avaient été refaits ou qui étaient nouveaux, et l’adhérence était vraiment médiocre. Et il n’y a eu qu’une seule course. Alors qu’à Djeddah, l’adhérence est très bonne sur toute la largeur du circuit. Ils ont fait un travail exceptionnel là-bas."
"Et c’est ce que nous voulons parce que... je crois que c’était à Miami la première année, où vous ne pouviez pas sortir de la trajectoire de course, il n’y avait pas d’adhérence, et cela n’offre pas de course. Je pense que cela a été un défi ici à Vegas parce que nous avons été les seules voitures sur la piste durant le weekend."
La méthode utilisée à Djeddah ne peut "pas se produire" à Las Vegas
Mario Isola, le directeur de Pirelli en F1, comprend le retour des pilotes concernant la surface de la piste, mais estime cependant qu’il ne faut pas comparer Djeddah et Las Vegas en raison des méthodes utilisées en Arabie Saoudite, expliquant que celles-ci sont impossibles à reproduire dans le Nevada.
"C’est une considération que je partage avec eux. À Djeddah, ils ont procédé à un traitement très agressif avec de l’eau à haute pression. Il s’agit d’une sorte de vieillissement artificiel."
"Le traitement effectué à Djeddah fait vieillir l’asphalte de deux, trois ou quatre ans. Si l’on enlève le bitume au-dessus, la situation est complètement différente."
"Cela ne peut pas se produire ici parce qu’une partie de la piste est ouverte à la circulation routière et, évidemment, vous devez respecter certains paramètres qui sont pour les rues normales, et d’autres parties ne sont pas ouvertes, mais il est évident que vous avez une cohérence unique à travers le circuit."
"Donc, si vous faites ce traitement, c’est difficile après la course. Il faudrait refaire le tarmac, mais je ne pense pas que ce soit dans les plans du promoteur."