Hier pendant la course et après l’arrivée de celle-ci, plusieurs pilotes de F1 ont été atteints de nausées ou se sont senti mal à cause de la chaleur dans la voiture. Certains se sont plaints d’évanouissements au volant et d’autres étaient proches de perdre connaissance au centre médical, ce qui est considéré comme une limite de sécurité franchie.
"Je pense que nous avons probablement atteint la limite" a déclaré Lando Norris. "Je pense qu’il est triste que nous ayons dû la trouver de cette façon. Ce n’est jamais une situation agréable à vivre, quand certaines personnes finissent au centre médical ou s’évanouissent. C’est donc une situation assez dangereuse."
"Mais ce n’est pas une situation où l’on peut se dire que les pilotes doivent s’entraîner davantage ou faire quoi que ce soit d’autre. Nous sommes dans une voiture fermée qui chauffe énormément dans une course très physique. C’est frustrant."
"Je suppose qu’à la télévision, cela ne semble pas très physique du tout, mais il est clair que lorsque vous avez des gens qui finissent par abandonner ou qui sont dans un tel état, c’est trop, par rapport aux vitesses que nous pratiquons. C’est trop dangereux."
"Je sais que la course de l’année prochaine se déroulera plus tard dans la saison et que ce sera beaucoup plus frais, quelques mois plus tard, mais c’est quelque chose qui doit être pris en compte et je suis sûr que nous en parlerons parce que cela n’aurait pas dû se produire."
"Cela n’a rien à voir avec l’entraînement"
Max Verstappen craignait ce scénario quand il a vu la météo qui attendait les pilotes, et lui aussi dédouane la forme physique des pilotes : "Quand j’ai vu le temps qu’il faisait avant de venir ici, je n’étais pas impatient. Il fait tout simplement trop chaud, et comme Lando l’a dit, cela n’a rien à voir avec un entraînement plus poussé ou quoi que ce soit d’autre."
"Je pense que certains des gars qui se sont battus aujourd’hui sont extrêmement en forme, probablement même plus en forme que moi, mais toute la journée, c’est comme si vous marchiez dans un sauna et, oui, la nuit, l’humidité augmente. Les courses sont assez longues."
"Mais ce n’est pas le seul endroit. Il y a quelques endroits comme ça. Je crois que Singapour est presque une course de deux heures. Et il fait très, très chaud. Je pense que c’est aussi à la limite de ce qui devrait être autorisé. Il y a donc quelques éléments à prendre en compte. Mais il faisait vraiment trop chaud."
Oscar Piastri rejoint les deux pilotes qui l’accompagnaient sur le podium et n’a jamais connu de telles difficultés au volant : "Il faisait extrêmement chaud. Dès le début, avant même de mettre mon casque, avant le départ de la course, je transpirais. Et ça ne s’est pas arrangé une fois que j’ai commencé à rouler."
"Donc oui, j’avais très chaud. Et je pense que c’était une combinaison de beaucoup de choses, l’humidité aussi, et le fait d’avoir trois arrêts signifiait que nous poussions à fond. Et la nature du circuit, avec beaucoup de virages à grande vitesse. Tout cela a naturellement fait des ravages. C’est certainement la course la plus difficile que j’ai faite."
Piastri veut en "discuter" avec la F1 et la FIA
Verstappen révèle que les conditions étaient bien plus difficiles que Singapour, qui est normalement une référence en matière de chaleur et de difficultés physiques : "A piloter ? Oui, le ressenti dans la voiture était vraiment très, très chaud. Alors oui, je ne pense pas que c’était bon."
Piastri est heureux que cela n’ait pas été pire, car il faisait encore plus chaud en début de week-end. Et il est satisfait que la course ait lieu en décembre en 2024 : "Oui, je suis très heureux que nous revenions plus tard, l’année prochaine. Je pense qu’en course, il a fait plus chaud et plus humide que ces deux jours précédents. Cela n’a pas arrangé les choses."
"Je pense que jeudi, il faisait quatre ou cinq degrés de plus que dimanche. En ce sens, nous avons un peu de chance que la situation n’ait pas été pire. Mais oui, c’est certainement la course la plus difficile que j’ai faite. Et oui, il est évident que nous devons discuter de beaucoup de choses de ce week-end. Ce n’est pas une bonne situation."
Verstappen pense que la pire course de sa carrière était celle de Miami en 2022, possiblement parce qu’il avait été plus dans l’attaque et dans la lutte qu’hier : "Je pense que c’est l’année dernière, à Miami, que je me suis senti le plus mal. Je ne sais pas pourquoi, je me suis senti totalement détruit. Mais oui, c’était difficile, c’est sûr."
"Cela dépend aussi un peu de l’endroit où vous vous trouvez sur la piste, de l’intensité avec laquelle vous devez pousser jusqu’à la fin de la course, de beaucoup de circonstances. Mais comme je l’ai déjà dit, ce genre de températures est tout simplement trop extrême, je pense."
Un défi "différent" de Singapour
Norris n’a pas trop souffert à Miami en 2022 à cause d’une course terminée prématurément, et lui estime que sa course la plus difficile en carrière est celle d’hier : "J’ai eu un accident à Miami, je ne peux donc pas utiliser cette expérience. Je dirais que c’est probablement la pire."
"Peut-être que c’est là et à Singapour, certainement les deux pires. Singapour est un peu différent, parce que vous avez besoin de plus de concentration et la course de l’année dernière quand c’était mouillé, le séchage et l’humidité étaient insensés."
"C’est juste une tâche différente parce qu’il y a beaucoup plus de virages à grande vitesse. Physiquement, votre corps est probablement plus touché, mais vous n’avez pas les murs et les choses comme ça. C’est donc un défi un peu différent."
"C’est probablement la première fois que je bois dans ma bouteille pendant la course. En fait, je voulais que mon ingénieur me rappelle de boire, d’habitude, je n’utilise même pas la bouteille de boisson. Aujourd’hui, c’est probablement la première fois que j’ai voulu boire et que j’ai bu."