Le week-end dernier au Red Bull Ring, on n’a plus parlé des limites de piste… ou presque avec l’annulation de temps d’Oscar Piastri en qualifications, et les 5 secondes de pénalité infligées à Lando Norris en course.
La seule polémique de ce Grand Prix aura donc été l’annulation du temps d’Oscar Piastri en Q3 (qui lui a peut-être coûté la victoire), en raison d’un très, très léger dépassement au virage 6.
Mais par rapport à l’an dernier (plus de 1000 infractions et un résultat final retardé de plusieurs heures), les progrès sont clairs et nets. La FIA a certainement fait du bon travail.
C’est ce que pensent aussi les pilotes, à commencer par le plus expérimenté d’entre eux, Fernando Alonso.
« Nous devrions être satisfaits de cette solution. Je ne pense pas que nous ayons dû attendre trop longtemps pour savoir qui est en pole, qui ne l’est pas, pour revoir les tours et d’autres choses de ce genre. C’est donc beaucoup plus simple. Dans l’ensemble, les réactions sont positives. »
Pierre Gasly ne saute pas de joie à l’idée de revoir les graviers, mais salue aussi le choix qui a été fait par la FIA.
« Je ne sais pas si c’est une solution parfaite, mais c’est une meilleure solution. Nous pouvons peut-être réfléchir à une meilleure solution, mais parfois, arriver dans un virage avec beaucoup de graviers sur votre trajectoire, ce n’est pas l’idéal. »
« Mais cela semble fonctionner et c’est mieux que ce que nous avons vu l’année dernière avec les pénalités après la course, donc c’est une bonne amélioration. »
Nico Hülkenberg est lui aussi très satisfait de la solution trouvée par la FIA. Il n’y a pas que le gravier pour lui toutefois, il y a aussi les vibreurs.
« Il y a d’autres solutions, nous avons eu d’autres pistes récemment avec différents types de vibreurs qui rendent impossible le fait d’aller au large, ce qui tue le problème des limites de la piste. »
Daniel Ricciardo pointe cependant un effet négatif du gravier : les projections pénalisent aussi le pilote qui suit une voiture ayant été hors-piste...
« Évidemment, quand les gens sortent de la piste, tout le gravier est traîné sur la piste, donc à chaque relais, il faut serrer un peu plus la trajectoire parce que le gravier s’insinue de plus en plus sur le circuit. C’est donc le seul inconvénient. »
« Samedi dernier durant la course sprint, je crois que Hulkenberg a fait deux sorties de route dans le dernier virage – et donc enlevez vos mains du volant si vous le pouvez ! Parce que ces gravillons font très mal ! Ce sont quelques petites choses, mais en général, je suis content. »
Grand perdant des limites de piste du week-end, Piastri lui a ironisé, après que la réclamation faite par McLaren F1 a été rejetée après les qualifications.
« Nous avons fait beaucoup de bon travail en tant que sport pour nous débarrasser de ces problèmes de limites de piste. Étonnamment, j’ai réussi à trouver qu’il y avait encore un problème quelque part ! »
« C’est donc évidemment très frustrant. Un centimètre de plus sur la droite et je me serais retrouvé dans les graviers et mon tour aurait été terminé. »
« Et pour moi, c’est ce que la course en F1 devrait être. Repousser les limites et prendre des risques. »
Le problème des stands signalé par Nico Hülkenberg
La FIA n’a pas eu tout juste cependant ce week-end en Autriche, en tout cas selon Haas F1.
Nico Hülkenberg a demandé à la FIA de modifier le règlement de la voie des stands - qui empêche les pilotes de s’insérer de manière un peu virile dans la file d’attente. Selon lui c’est une règle qui pénalise fortement Haas F1, compte tenu de sa position à la fin des stands…
Hülkenberg a fait l’objet de deux enquêtes après les qualifications pour être entré dans la pitlane, sans avoir cependant assez de place par rapport aux autres voitures. Haas F1 a écopé d’une réprimande pour cela.
« Dans ce cas particulier, il semblait y avoir un espace approprié au moment où la voiture a été libérée du garage, mais l’espace a disparu parce que les voitures faisaient la queue devant le garage de l’équipe. Ceci est considéré comme une circonstance atténuante et donc seule une réprimande est imposée à l’équipe » notait la FIA.
Mais l’Allemand appelle donc la FIA à revoir cette règle, pour faire preuve d’un bon de bon sens.
« On ne voit pas grand-chose. Le problème, c’est que nous sommes au bout de la voie des stands, c’est toujours délicat. Même si nous avons de l’avance, c’est un angle mort. Les voitures qui sont là, c’est difficile de juger et de comprendre qui est où. J’ai l’impression que nous sommes vraiment désavantagés dans ce sens parce que c’est toujours comme si vous deviez laisser passer tout le monde. C’est donc délicat. »
« Nous devons revoir cela. Parce que si nous sommes bien engagés dans la sortie du garage, avant que quelqu’un ait rejoint la file d’attente, nous devrions être autorisés à passer, sinon nous finissons par perdre tout le temps. Et ce n’est que parce que nous sommes au bout de la voie des stands. Je ne pense pas que ce soit juste. Nous allons donc leur parler et faire des suggestions pour que les choses changent, j’espère. »
Nico Hülkenberg a eu aussi maille en qualifications avec Sergio Pérez – le pilote Red Bull a accusé le pilote Haas F1 de l’avoir trop gêné.
« J’avais une autre voiture proche de moi et il est arrivé bien plus tard. Je pense qu’il s’est plaint, mais j’ai attendu 20 ans. C’est une question de bon sens, n’est-ce pas ? » lui a rétorqué Nico Hülkenberg.