Outre les nouvelles F1, qui sont la grande curiosité de cette intersaison, la Formule 1 découvre aussi les nouvelles roues de 18 pouces. Les pneus qui les entourent proposent un défi différent pour les pilotes et les équipes, mais aussi pour le manufacturier Pirelli.
Le directeur du programme pneumatique en F1, Mario Isola, note que les tests de Bahreïn apportent des informations différentes et complémentaires de celles glanées à Barcelone durant la première semaine d’essais hivernaux.
"Nous étions heureux des premiers tests à Barcelone, il y avait des points d’interrogation avec les nouvelles voitures" a déclaré Isola sur F1 TV. "C’est intéressant ici, car les conditions sont différentes de Barcelone, c’est un tracé différent, les conditions météo sont différentes."
"C’est la première journée, donc c’est tôt pour dire quelque chose. A Barcelone, nous avons confirmé que les pilotes peuvent davantage attaquer. Jusqu’ici tout va bien, nous n’avons pas eu de graining, contrairement à Barcelone, mais c’était attendu là-bas avec les conditions froides."
"En termes de performance, nous devons comprendre la dégradation des pneus. Lors des premiers tests il y avait plus de concentration sur les nouvelles voitures que les nouveaux pneus, mais on va se concentrer davantage sur les pneus demain et lors de la dernière journée."
Les blocages des roues avant étaient attendus
Les nouvelles monoplaces ont évidemment un équilibre différent, et la taille des pneus arrière, couplée à la rigidité des suspensions, provoque un effet attendu sur les pneus avant. La poussée qui en résulte génère du sous-virage, mais aussi un blocage des roues avant.
"Il y a moins d’appui en virage lent, et les pilotes notent que les pneus arrière poussent les pneus avant. Il y avait du sous virage généré dans les virages lents par les pneus arrière plus gros, à Barcelone et déjà à Abu Dhabi l’an dernier. Mais l’avoir eu avec les mulets a permis d’atténuer le problème."
"Le blocage à l’avant n’était pas inattendu car les voitures sont plus rigides et plus proches du sol pour générer l’appui. A Barcelone, il y a eu le marsouinage qui leur a rendu la vie difficile au freinage. La voiture bougeait et cela bloquait les pneus, car c’était plus difficile de générer la rotation."
Les pilotes doivent accélérer plus tard en sortie de virage
En bord de piste à Bahreïn pour F1 TV, Anthony Davidson notait que les pilotes remettaient les gaz très tardivement en sortie de virage. Un propos que confirme Isola, qui explique que les 18 pouces ne permettent plus de combiner la motricité et le grip mécanique à l’accélération.
"Ces pneus sont différents, il faut les piloter différemment, plus utiliser la motricité de ligne droite et non la motricité combinée, à cause des caractéristiques des pneus arrière. Les pilotes sont très bons pour rapidement s’adapter aux nouvelles situations."
"Le secteur 3 de Barcelone est un bon exemple car il nécessite plus de motricité. Les pilotes ont senti une bonne réponse, ils n’ont plus besoin de gérer les pneus autant que dans le passé, et je suis convaincu que le produit va dans la bonne direction."
"Ils ont constaté une différence d’équilibre à haute et basse vitesse. Les voitures sont bien équilibrées à haute vitesse et il est possible d’attaquer, mais à basse vitesse, elles glissent sur l’arrière. C’est un processus d’apprentissage complet."
Enfin, Isola note que l’absence de tests en pneus pluie et intermédiaires pourrait coûter cher. L’Italien explique que les nouveaux pneus afficheront surement des caractéristiques qui seront plus difficiles à exploiter lorsque les réglages de la voiture ne seront pas idéaux.
"On n’a pas fait beaucoup de tests en condition humides, mais les voitures sont en parc fermé après les qualifications. Si l’on a des conditions humides en course et que les réglages sont faits pour le sec, le fonctionnement des pneus avant pourrait être pire."