En cette période de présentations, lors desquelles les équipes cherchent à se démarquer malgré la distanciation sociale et des événements majoritairement en ligne, nous revenons sur des lancements de monoplaces qui ont marqué la F1, que ce soit par leur aspect inédit, ou par le spectacle proposé par les équipes.
Au sortir d’une saison 2010 très bonne, durant laquelle les deux pilotes ont joué le titre respectivement jusqu’à l’avant-dernière et la dernière course, McLaren tenta toutefois de se réinventer pour 2011.
La monoplace précédente était équipée du fameux F-duct, le conduit permettant un effet aérodynamique similaire à celui du DRS, que les pilotes activaient et désactivaient avec le genou.
Malheureusement pour McLaren, qui avait inventé ce système copié ensuite par d’autres équipes, il fut interdit en 2011, quand arriva le DRS. Et l’équipe en profita, compte tenu de la modification nette de la partie arrière de la voiture, pour revoir entièrement la conception de sa voiture.
Une monoplace assemblée en public !
Une présentation originale à Berlin vint lancer la saison 2011 de McLaren. L’équipe avait gardé son duo de pilote, très solide en 2010, composé de Lewis Hamilton et Jenson Button. Les deux hommes étaient deux des trois derniers champions du monde en date.
L’événement fut organisé sur la Potsdamer Platz à Berlin, en présence de fans ayant remporté leur ticket pour la présentation lors d’un jeu concours organisé par Vodafone. L’opérateur de réseau téléphonique était toujours le sponsor titre de McLaren il y a dix ans.
Le 4 février 2011, McLaren dépêcha ses deux pilotes, le management de l’équipe, avec Martin Whitmarsh à sa tête, et des mécaniciens. Et ceux-ci eurent un rôle essentiel, puisqu’ils amenèrent la MP4-26 en partie désossée (voir photo de l’article) jusqu’au milieu de la place, avant de terminer son assemblage devant le public.
Un joli coup de pub qui permit au passage de voir les formes radicales qu’employait cette monoplace. C’est d’ailleurs le terme qui fut employé par McLaren pour décrire sa nouvelle arme, dont les pontons furent la principale attraction.
Ceux-ci étaient en effet en forme de L (photo ci-dessus), voire même de U si l’on prenait la forme globale de la voiture. Tim Goss, directeur technique, expliqua simplement que cette forme permettait de mieux canaliser l’air vers l’arrière de la monoplace.
En effet, le double diffuseur avait été interdit, et l’appui aérodynamique à l’arrière était grandement recherché. Avec cette forme, le flux d’air était mieux canalisé depuis la partie avant de la monoplace, jusqu’aux suspensions arrière et au diffuseur.
Des essais hivernaux catastrophiques mais une bonne saison
Le passage vers la piste fut pourtant catastrophique. Les échappements et le système hydraulique furent très capricieux et, en plus d’un manque de performance net lors des tests hivernaux, la fiabilité fut la plus grande inquiétude. McLaren était avant-dernière au nombre de kilomètres parcourus lors de l’hiver, devant HRT, mais derrière Team Lotus et Marussia !
Le système d’échappements était révolutionnaire, soufflant l’air chaud dans le fond plat, mais la solution initiale ne fut pas la bonne, et c’est elle qui causa les problèmes l’hiver. Ils furent remplacés par une solution conventionnelle, avant qu’un autre échappement de ce type fasse son apparition, avec de meilleurs résultats.
Heureusement, la saison fut plus réussie pour McLaren, qui parvint à inscrire tout de même 497 points et terminer vice-championne du monde chez les constructeurs. Button afficha tout au long de la saison une meilleure forme que Hamilton.
Avec 12 podiums dont trois victoires, le Britannique fut vice-champion du monde chez les pilotes également, malgré un retard colossal de 122 points sur un Sebastian Vettel absolument intouchable, dans une Red Bull RB7 tout aussi révolutionnaire.
Button remporta notamment une victoire mythique à Montréal (photo ci-dessous), le Grand Prix le plus long de l’Histoire de la F1. La course dura un total de quatre heures avec ses interruptions.
Avec six passages par les stands pour des changements de pneus et des pénalités, Button repartit dernier à mi-course. Il remonta jusqu’à la deuxième place dans le dernier tour, avant qu’une erreur de Vettel ne lui permette de s’imposer.