Bien régler une monoplace est décisif dans les performances en week-end de course, et les différences d’approches entre pilotes peuvent résulter en des dixièmes de perdus ou de gagnés sur la piste le moment venu.
On l’ignore souvent, mais les réglages relatifs à l’unité de puissance ont quasiment autant d’importance, surtout sur un circuit comme Monza ce week-end, que les réglages qui influencent l’aérodynamique et l’équilibre de la voiture – du reste, ces deux domaines sont plus étroitement liés depuis le règlement hybride de 2014.
« Le mariage entre l’ERS et le moteur, est décisif pour que l’unité de puissance fonctionne au maximum de ses capacités, et une équipe se concentre sur cela chaque week-end de course » nous explique Andy Cowell, directeur moteur de Mercedes F1, qui en a dévoilé un peu plus sur son approche en week-end de Grand Prix.
« Avant un Grand Prix, les simulations sont lancées sur ordinateur pour trouver les réglages et les scénarios optimaux. Ils sont testés pour la première fois sur le simulateur du pilote, le DIL [Driver in the Loop], afin de créer un profil pour chaque circuit. Chaque tracé requerra un fonctionnement différent de l’ERS et de l’unité de puissance, donc le DIL est une bonne première étape. »
« Le profil créé sur le DIL est ensuite transposé au banc d’essais moteur. Il s’agit de voir tout ce que l’unité de puissance peut délivrer comme performance. Une fois ce travail achevé au banc, il est transposé sur la piste, afin de comprendre la réalité du circuit. »
« Préparer l’ERS pour chaque piste dépend du nombre de points de freinage sur le circuit [qui permettent de récupérer l’énergie] et de la performance en virages de la voiture, afin de déterminer combien de temps la voiture passera à pleine puissance sur un tour – parce que cela déterminera les besoins du MGU-K, les besoins en énergie à prendre sur la batterie, et enfin, la quantité d’énergie que devra absorber le MGU-H (et pour combien de temps) avant de la transposer dans les batteries. »
En fonction des données récoltées en essais libres, Mercedes comme les autres motoristes s’attacheront enfin à peaufiner ces réglages moteur…
« Les leçons retenues en essais libres, le vendredi, sont étudiées pendant la soirée, avant d’être transposées le samedi en qualifications, quand la batterie fonctionne à son déploiement maximum. »
« En course, la batterie restera avec la même quantité de charge. C’est parce que l’ERS récupère de l’énergie dès que possible – à l’inverse d’une voiture électrique de série - puis il stocke cette énergie et la déploie au meilleur moment. »