Les dépassements en tête de course se sont faits par arrêts aux stands interposés hier à Austin, ce qui illustre bien toute l’importance de la stratégie pneumatique.
Lewis Hamilton et Max Verstappen ont chacun fait deux arrêts aux stands, mais Lewis Hamilton, à chaque fois, a décalé ses arrêts (stratégie d’overcut) pour tenter de préserver un capital pneus pour la fin de course (deuxième arrêt huit tours plus tard que la Red Bull). Cela n’a pas marché mais il s’en est fallu de peu…
Sergio Pérez a joué un rôle stratégique certain en perturbant le plan de Mercedes et en adoptant une stratégie décalée, lui aussi, en chaussant les mediums et non des durs (une surprise) au premier arrêt.
Faire un seul stop n’a jamais été vraiment envisagé car la température élevée (40 degrés sur la piste) et la dégradation, forte, empiraient l’abrasivité d’un tarmac déjà assez rude pour les F1, en plus d’un premier secteur très exigeant.
Dans le peloton, tout le monde commençait en mediums sauf Carlos Sainz et Yuki Tsunoda qui héritaient de leurs tendres de la Q2. Ils s’en sont mieux sortis que prévu puisque tous deux ont fini dans les points, avec des tendres pas si handicapants que cela malgré les températures.
C’est Lance Stroll qui a fait durer les mediums le plus longtemps avec un relais de 18 tours dans la première partie de la course, mais Sebastian Vettel ,son coéquipier, a fait encore mieux : avec un deuxième relais très efficace en mediums de 21 tours, le pilote Aston Martin F1 est remonté dans le top 10 malgré de lourdes pénalités moteur sur la grille.
Seuls deux pilotes se sont arrêtés trois fois, dont Nikita Mazepin qui a été aussi le seul à finir à 3 boucles du vainqueur.
Mario Isola revient sur cette course d’usure, à la fois pneumatique et physique…
« L’usure des pneus était élevée, comme nous nous y attendions sur ce circuit chaud et abrasif, ce qui a conduit presque tout le monde à choisir le médium pour commencer la course, puis à se concentrer sur le dur comme pneu de course principal. Ce dernier a très bien résisté aux sollicitations, avec quelques longs relais qui ont contribué à mettre en place un final palpitant de cette course entre les protagonistes du championnat. Max Verstappen et Lewis Hamilton avaient tous deux exactement la même allocation de pneus avant la course, mais ils l’ont utilisée de manière très différente, Hamilton tirant le meilleur parti de ses pneus les plus frais à la fin, et Verstappen capitalisant sur la position en piste gagnée par ses " undercuts ". Le résultat a été un fantastique duel stratégique qui a conduit à une finale palpitante entre deux pilotes absolument au top de leur jeu, gérant parfaitement leurs pneus. »