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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix d’Abu Dhabi

Verstappen, Leclerc et Norris finissent l’année en beauté

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Un récital représentatif de 2022 pour Max Verstappen

Pour ceux qui auraient manqué les 21 Grands Prix précédents, le 22e aura été un bon résumé de la domination affichée par Max Verstappen cette année, tant le Néerlandais a semblé intouchable ce week-end et particulièrement le dimanche. Certes, le champion du monde avait paru quelque peu en retrait par rapport à ses standards habituels en essais libres, face à Sergio Pérez. Mais en qualifications, comme souvent, comme trop souvent pour Checo, Max Verstappen sut sortir le meilleur tour au bon moment, avec presque 2 dixièmes et demi d’avance sur son coéquipier, au terme d’un tour absolument clinique et sans erreur (et ce malgré une séance de qualifications perturbée par un problème de software sur sa Red Bull). Implacable et impeccable Max…

Le lendemain, en course, Max Verstappen, après avoir géré le départ, n’a jamais véritablement été inquiété en course. Les écarts en début de Grand Prix face à Sergio Pérez (deux secondes environ), puis le retard final de Charles Leclerc (8 secondes) ne peuvent certes pas paraître impressionnants ; mais comme le pilote Red Bull l’a lui-même confié, il avait le rythme pour pousser plus fort et plus vite en cas de besoin.

Comme souvent cette année, le principal adversaire de Max Verstappen était en réalité la gestion des gommes Pirelli – mais il faut dire qu’avec une voiture bien réglée, tout devient plus facile. Cette 15e victoire de Max Verstappen cette année (record absolu amélioré) est ainsi autant méritée que représentative de cette saison de domination pour lui et Red Bull. Interlagos aura donc été l’exception confirmant la règle.

Top n°2 : Ferrari réussit sa stratégie avec Leclerc

Ferrari a été souvent brocardée cette année, et à raison, pour avoir peiné du point de vue de l’opérationnel comme de la stratégie. Rendons donc à la Scuderia ce qui appartient à la Scuderia : ce dimanche d’Abu Dhabi fut parfait de ces points de vue. En tout état de cause, Maranello n’avait pas la monoplace la plus rapide, pas même en qualifications – c’était la Red Bull. Pourtant, en course, Charles Leclerc a réussi à surperformer et à devancer in extremis Sergio Pérez, verrouillant la 2e place au classement pilotes.

Et pour cela, il peut remercier le muret des stands Ferrari, qui a mis au point un piège stratégique ayant parfaitement fonctionné avec Pérez. L’équipe avait dit à Charles de faire l’inverse de la Red Bull – et Red Bull a immédiatement arrêté Pérez, craignant l’undercut. Or le plan pour le Monégasque avait toujours été d’aller au bout avec un arrêt. Sergio Pérez ainsi fut forcé de s’arrêter bien trop tôt dans la course pour rester sur cette stratégie. « Une décision fantastique des stands » se félicitait le toujours très menacé Mattia Binotto après la course. « C’est génial pour les stratèges, et c’est génial d’avoir fait un week-end de course solide. » Solide en effet… très bien, mais trop tard pour Binotto ?

Top n°3 : Norris champion du monde de la F1.5

Le champion du monde du milieu de grille, c’est lui ! De nouveau à Abu Dhabi, Lando Norris a livré une prestation excellente (6e place finale). Le pilote McLaren aura remporté son duel à la régulière face à l’Alpine d’Esteban Ocon ce week-end. En qualifications tout d’abord, où il effaça le Français d’un dixième. En course ensuite, où la lutte fut de nouveau très serrée entre les deux pilotes – mais Lando Norris avait boxé au-dessus de sa catégorie tout au long du Grand Prix.

Cerise sur le gâteau : son 5e meilleur tour en carrière, alors même que d’autres monoplaces comme Sergio Pérez bien sûr, étaient sur une stratégie à deux arrêts aux stands. Si la McLaren est une bien meilleure voiture l’an prochain, qui sait ce dont le Britannique sera capable ? Lando Norris semble se lasser de n’être « que » le meilleur des autres : sa cote dans le paddock est pourtant encore plus élevée fin 2022 que fin 2021.

Les flops

Flop n°1 : Alfa Romeo 6e au classement : un petit miracle après une telle deuxième moitié d’année

Ouf… il s’en est fallu de peu pour qu’Alfa Romeo perde le bénéfice de sa 6e place au classement des constructeurs. Aston Martin F1 est revenue à égalité au compteur de points (55) à Abu Dhabi et est passée à un cheveu (Sebastian Vettel était tout proche de dépasser Daniel Ricciardo) de doubler Alfa Romeo au classement ; l’équipe suisse n’est 6e qu’à la faveur de la 4e place de Valtteri Bottas à Imola.

En cette deuxième moitié de saison, il est clair que pourtant, Alfa Romeo n’avait rien d’une 6e meilleure équipe au classement. Et pour cause, l’équipe d’Hinwil n’a inscrit que 4 points depuis début juillet : famélique ! Le Grand Prix d’Abu Dhabi a de nouveau illustré les larges faiblesses de la voiture (malgré quelques progrès suite aux évolutions reçues à Austin) : Valtteri Bottas en particulier, faute de pouvoir chauffer ses gommes, et dominé par Guanyu Zhou une fois de plus en cette deuxième moitié de saison, a été inexistant et a navigué en queue de peloton tout le long.

Le pari de Frédéric Vasseur de tout miser sur une voiture compétitive en début d’année est pour autant validé – et finalement, compte tenu du budget d’Hinwil, c’est un bilan très présentable. En espérant que la voiture 2023 ressemble plutôt à la voiture de début 2022 bien sûr…

Flop n°2 : Mick Schumacher finit sur une boulette

Retour à la réalité pour Haas F1 : après la pole de Kevin Magnussen à Interlagos, l’équipe américaine est revenue à ses standards habituels, c’est-à-dire médiocres en cette deuxième moitié de saison. Kevin Magnussen aura été ainsi transparent et finalement très peu compétitif tout le long du week-end. Quant à Mick Schumacher, ses qualifications ont confirmé l’amélioration générale de sa performance pure depuis quelques Grands Prix (il est passé en Q2, qualifié 13e, pas Kevin Magnussen)… mais aussi confirmé les doutes à son encontre.

En particulier, le pilote allemand s’est rendu coupable d’une manœuvre désespérée et illogique : il a voulu se jeter à l’intérieur dans un virage sur Nicholas Latifi alors même qu’il partait de très loin, et qu’il n’y avait aucun espoir de doubler. Sa manœuvre fut logiquement sanctionnée d’une pénalité de 5 secondes. Ce n’est pas ainsi que l’on voulait voir Mick Schumacher dire au revoir (adieu ?) à la F1.

Flop n°3 : Gasly : il était temps que ça se termine

Cette deuxième moitié de saison n’a ressemblé qu’à une longue et pénible salle d’attente pour Pierre Gasly - qui n’a qu’une hâte, rejoindre Alpine. Ce week-end d’Abu Dhabi a tout de même illustré une inquiétante tendance depuis au moins 10 Grands Prix : Yuki Tsunoda se rapproche de plus en plus de Pierre Gasly, quitte à le dominer. Comme durant ce week-end à Abu Dhabi.

En qualifications en effet, malgré trois tentatives, Pierre Gasly n’a pas été en mesure de passer en Q2, alors même que son coéquipier se classait joliment 12e. En course également, Pierre Gasly, parti en tendres, n’est jamais parvenu à capitaliser sur son avantage au départ, vivant donc un petit calvaire tout le long – tandis que Yuki Tsunoda, offensif et dynamique, a fini à la porte des points.

En somme, Pierre Gasly quitte AlphaTauri au bon moment – au moment où Yuki Tsunoda commençait à prendre le dessus pour lui. On verra heureusement et certainement un Pierre Gasly requinqué l’an prochain, dans une équipe ayant un véritable projet d’avenir pour lutter en haut de la grille.

On demande à voir…

Le retour du marsouinage chez Mercedes doit-il inquiéter pour l’an prochain ?

Un spectre hante Mercedes, le spectre du marsouinage… C’est la mauvaise surprise du week-end pour Abu Dhabi : le fantôme du marsouinage est revenu hanter l’équipe allemande ce week-end. En qualifications en particulier, Lewis Hamilton a dit presque son horreur de voir revenir ce qui a littéralement pourri son année (première année sans pole et victoire pour lui en F1), mais aussi le développement de Mercedes. Andrew Shovlin, ingénieur de course en chef chez Mercedes, avait par exemple confirmé que Mercedes avait passé des mois à essayer de régler le problème de marsouinage, au lieu de vraiment songer à développer des évolutions aérodynamiques efficientes.

C’est donc un grand sujet d’inquiétude chez Mercedes : si les problèmes de marsouinage ne sont pas, comme on le croyait, à 100 % résolus, quid alors du développement de la voiture de l’an prochain ? Faudra-t-il que Mercedes consacre encore du temps en soufflerie par exemple à régler les problèmes de marsouinage, au lieu de se concentrer sur la performance pure de la W14 ? Et même si Yas Marina n’était qu’un cas à part (peut-être que le marsouinage est revenu en raison de réglages catastrophiques chez Mercedes), cela prouve tout de même que les rebonds ne sont pas exactement de l’histoire ancienne pour Mercedes. Décidément, cette saison aura été inquiétante jusqu’au bout pour la firme à l’étoile.

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