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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix d’Arabie saoudite

Un doublé, mais une mauvaise ambiance paradoxale chez Red Bull

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Pérez s’affirme chez Red Bull

Selon les mots de son patron Christian Horner, Sergio Pérez a vécu l’un de ses meilleurs week-ends en F1 en Arabie saoudite. Il faut dire que le Mexicain a su parfaitement capitaliser sur la malchance de son coéquipier Max Verstappen en qualifications, sans commettre aucun impair par la suite.

En qualifications tout d’abord, le tour de Checo était clinique, propre, efficace, sa Red Bull semblant comme sur des rails. En course, sa seule vraie inquiétude aura été le départ – Fernando Alonso bondissant pour lui ravir la première place. Mais on n’a jamais vraiment senti Sergio Pérez inquiet de voir la victoire lui échapper – et en effet, le rythme de la Red Bull était bien plus rapide que celui de la concurrence.

Le plus rassurant pour Sergio Pérez aura été de comparer son rythme de course avec Max Verstappen : globalement, une fois que les deux Red Bull ont eu l’air libre, Checo tenait le match et la différence était bien plus faible que celle vue en essais libres. De manière notable, c’est aussi la première fois (en 5 succès) que Sergio Pérez s’impose dans une course où Max Verstappen finit aussi 2e. Une statistique qui en dit quand même long sur le statut de Checo à Milton Keynes…

Top n°2 : Alonso et Russell maximisent

Que l’un ait fini 3e et l’autre 4e au bout du compte, après un fameux imbroglio de la FIA, n’y change rien : Fernando Alonso comme George Russell ont réalisé un excellent week-end. En qualifications tout d’abord, les deux hommes ont battu leurs coéquipiers respectifs, maximisant le potentiel de leur monoplace. Une mention spéciale doit d’ailleurs être attribuée à George Russell, qui a battu Lewis Hamilton de quasiment quatre dixièmes, pas moins (Lewis Hamilton l’a avoué lui-même, il n’était « pas connecté » à sa voiture tout le long du week-end.)

En course aussi, on ne voit pas ce que Fernando Alonso et George Russell auraient pu faire de mieux (à part positionner comme il le faut sa voiture sur la grille pour Fernando Alonso...). Le pilote Aston Martin F1 comme le pilote Mercedes ont adopté un rythme de croisière rapide et efficace, trop loin des Red Bull bien sûr pour les inquiéter, mais aussi à un rythme qui leur permettait de ne pas trop être stressé par les voitures derrière eux. V

Voilà donc un 2e podium consécutif pour Fernando Alonso, et son 100e en carrière, qui tient lieu de confirmation : non, le premier week-end de l’année n’était pas un accident et oui, cette Aston Martin F1 est une voiture digne d’un top 3 au classement des constructeurs. Quant à George Russell, il avait donc raison de sourire après-course et de dire qu’il avait eu le sentiment de maximiser le potentiel de ce week-end, tout en se sentant à l’aise dans la voiture. En attendant mieux chez Mercedes…

Top n°3 : Les qualifications de Charles Leclerc et Oscar Piastri

S’ils n’ont pas connu, pour des diverses raisons (pénalité pour Charles Leclerc, accrochage au premier tour pour Oscar Piastri) de bons dimanches, Charles Leclerc et Oscar Piastri peuvent en revanche se gargariser de leur samedi. Car en qualifications, les deux hommes ont brillé.

Charles Leclerc tout d’abord, emmenait sa Ferrari à seulement un dixième et demi de la Red Bull de Sergio Pérez en Q3… Quand on voit l’écart abyssal semblant encore séparer la Ferrari de la Red Bull, et quand on voit où surtout a fini Carlos Sainz (à cinq dixièmes de Charles Leclerc en Q3), on ne peut, de nouveau, que tirer son chapeau pour la performance du Monégasque sur un tour.

Quant à Oscar Piastri, il s’est aussi illustré en qualifications, atteignant sa première Q2 et sa première Q3 coup-sur-coup. L’Australien a d’ailleurs fini dans le même dixième que Lewis Hamilton en Q3, tout en battant l’Alpine de Pierre Gasly d’un dixième aussi. Le successeur de Daniel Ricciardo commence donc à s’affirmer face à Lando Norris, et nous promet peut-être une bataille interne intéressante à Woking…

Les flops

Flop n°1 : Encore de l’amateurisme à la FIA…

Quel cirque ! Fernando Alonso 3e, puis 4e, puis à nouveau 3e… La FIA s’est encore illustrée par son amateurisme toute la soirée de dimanche. En résumé, la FIA a changé deux fois d’avis sur cette question pourtant simple : les mécaniciens d’Aston Martin F1 avaient-ils oui ou non enfreint la réglementation en travaillant (ou pas) sur la voiture verte, avant la fin des cinq secondes de pénalité fatidiques… L’impression donnée par la FIA ne peut que renforcer une image d’amateurisme, de laisser-aller, d’impréparation : la Fédération a semblé changer d’avis au gré des circonstances et des personnalités qu’elle entendait.

Mettons-nous à la place, du fan, qui se réveillerait en constatant que finalement, Fernando Alonso a bien conservé son podium après en avoir privé… Une telle image nuit d’ailleurs aux intérêts de Liberty Media et c’est pour cela que Will Buxton, employé de la FOM, avait vite dégainé en se demandant pourquoi il avait fallu plus de 25 tours à la FIA pour lancer une enquête sur l’arrêt de Fernando Alonso. Sans doute parce que la FIA n’avait rien vu, et parce que Mercedes l’aurait tuyautée au dernier moment...

Il n’y a donc pas eu de miracle pendant l’hiver : les ressources humaines (les ressources tout court) font toujours défaut à la Fédération pour gérer efficacement un sport d’envergure mondiale. Comme si un arbitre de National 2 arbitrait la finale de Ligue des Champions… La FIA a certes lancé un vaste chantier pour former des commissaires et renforcer ses équipes, mais en attendant, nul doute que ces errements ne sont que les premiers de l’année !

Flop n°2 : Alerte pour Carlos Sainz ?

Le Grand Prix d’Arabie saoudite aura confirmé ce qu’on aura vu à Bahreïn : Carlos Sainz n’est pas au niveau, clairement, de Charles Leclerc pour le moment. En qualifications, là où Charles Leclerc a donc fini à moins de deux dixièmes de la Red Bull de Sergio Pérez, Carlos Sainz se prenait une petite valise (cinq dixièmes) par son coéquipier. En course par la suite, l’Espagnol n’a jamais semblé à l’aise – étant par exemple superbement enveloppé par Lance Stroll dans le premier tour. Charles Leclerc, pourtant parti 12e, est vite revenu sur son diffuseur arrière, avant de devoir lever le pied pour préserver sa mécanique.

L’impression laissée par le classement est bien sûr trompeuse : Carlos Sainz y devance Charles Leclerc assez largement (20 points contre 6). L’ironie voudrait que dans quelques courses, l’Espagnol se proclame numéro 1 de l’équipe étant donné sa position comptable ! Pourtant, les faits sont là : en termes de performance, on voit nettement qui est le numéro 2 chez Ferrari. Attention pour Carlos, dont le contrat finit en décembre 2024…

Flop n°3 : Un week-end à l’envers pour Lando Norris et Valtteri Bottas

Deux des pilotes parmi les plus expérimentés dans leur équipe, ont pourtant souffert face à leurs coéquipiers respectifs en Arabie saoudite. Lando Norris tout d’abord, a commis une (rare) erreur en Q1, en touchant le mur dans le dernier virage même qui avait piégé Max Verstappen en 2021. La conséquence en était inaltérable : c’était la fin de la séance pour Lando Norris, tandis que son coéquipier Oscar Piastri s’affirmait et passait en Q3 (deuxième élimination en Q1 en carrière pour Norris, seulement). L’Australien en a d’ailleurs remis une couche niveau orgueil, en s’imposant en course face à son coéquipier en fin d’épreuve dans une épique bataille pour la 15e place…

Pour Valtteri Bottas non plus, rien ne s’est bien passé. Ni le samedi, quand il finit tristement 14e, à deux dixièmes de Guanyu Zhou. Ni le dimanche : manquant totalement de rythme, le Finlandais souffrait apparemment de débris sur son fond plat. Il n’était de toute façon pas dans son assiette à Djeddah.

On demande à voir…

La mauvaise ambiance paradoxale chez Red Bull va-t-elle durer ?

L’ambiance chez Red Bull est particulièrement paradoxale : l’équipe a signé deux doublés en deux courses, et domine outrageusement la concurrence avec une bonne seconde d’avance au tour… Et pourtant, l’ambiance se tend !

Pour deux différentes raisons en particulier. Max Verstappen tout d’abord, relativement ingrat, ou perfectionniste, c’est selon, ne s’est dit « pas content » de son week-end, rappelant qu’il n’était pas là pour finir deuxième ! En cause chez le Néerlandais : la fiabilité qui lui a coûté (problème d’arbre de transmission) une bonne position sur la grille. « Bien sûr, j’ai récupéré la deuxième place, ce qui est bien et en général, tout le sentiment dans l’équipe, tout le monde est content. Mais personnellement, je ne suis pas content. Je ne suis pas là pour être deuxième, surtout quand on travaille très dur à l’usine pour arriver ici en forme et s’assurer que tout est parfait. Alors faire une course de remontée - ce que j’aime - je n’ai pas envie de le faire. Cela fait des jours qu’on se plaint de la transmission, j’ai eu des soucis à Bahreïn, des soucis en qualification et encore en course. On me dit qu’il n’y a rien mais je sais quand même ressentir ce que fait ma voiture ! » lançait ainsi le Néerlandais.

Autre sujet de discorde : cette fois lié aux consignes en course. Les deux pilotes pouvaient-ils attaquer pour se défier pour la tête de course ? Fallait-il économiser la mécanique ? La confusion régnant a agacé Max Verstappen comme Sergio Pérez. « Nous demander de ralentir, de ne pas attaquer, de ne pas viser le meilleur tour, ce n’est pas normal » râlait ainsi Max Verstappen. « Je l’ai dit, personnellement, ce qu’on m’a demandé ça ne me va pas. Et je crois que Checo aussi souhaite pouvoir se battre. Nous allons avoir une discussion. »

Comme chez Mercedes, avec Lewis Hamilton et Nico Rosberg, Christian Horner aura-t-il bientôt à gérer deux pilotes qui ne voudront rien sacrifier à leurs espoirs de titre ? Ce serait certes un problème de riche à gérer pour Christian Horner, mais on se souvient aussi à quel point la guerre interne avait plombé l’ambiance chez Mercedes à l’époque. Red Bull a donc des problèmes de riche, mais des problèmes quand même…

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