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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix d’Autriche

McLaren commence en fanfare, Ferrari est déjà bonnet d’âne

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être louangé ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : La sensation Norris au finish, la belle histoire de McLaren !

McLaren pointant à la 2e place du classement des constructeurs, une voiture orange en troisième ligne sur la grille de départ, et bien sûr un Lando Norris tout sourire à l’arrivée (derrière son masque) : le Grand Prix d’Autriche a été aussi spectaculaire que formidable pour McLaren.

Relevons que l’équipe de Woking n’avait pas fait que briller en course : dès le samedi en qualifications, les monoplaces orange tenaient, peut-être de manière surprenante, la dragée haute aux Racing Point. Le lendemain, en course, la monoplace rose semblait avoir un rythme plus rapide – Sergio Pérez avait pu s’échapper après avoir dépassé Lando Norris. Mais McLaren a su rester aux aguets en profitant des circonstances et des safety cars pour damer le pion au Mexicain. La performance de l’ex-rookie doit être ainsi particulièrement saluée : il a prouvé sa ténacité en résistant à son coéquipier Carlos Sainz en pneus plus frais, tout en dépassant de manière virile un Sergio Pérez qui n’est pourtant pas un tendre en la matière. Et quel dernier meilleur tour !

Néanmoins, en rythme pur, McLaren semble être la 4e force, derrière Racing Point, et devant Ferrari (Charles Leclerc ne pouvait tenir le rythme de Carlos Sainz en première moitié d’épreuve, mais à l’inverse, Perez avait pu s’échapper de Norris). En tout état de cause, ce week-end est un clair signe de progression chez McLaren – confirmant les progrès de l’an dernier. Il y a de quoi être optimiste, si toutefois les difficultés financières de l’équipe ne ralentissent pas le développement.

Top n°2 : Bottas commence 2020 comme il avait commencé 2019

« A ceux qui se sentent concernés : allez vous faire f… ». Voici ce qu’avait déclaré Valtteri Bottas l’an dernier, après sa victoire à Melbourne. De nouveau, le Finlandais commence donc l’année en fanfare avec cette pole-victoire, d’autant plus réjouissante que Lewis Hamilton, qui semble être son seul rival sérieux pour le titre, finit hors du podium. La veille, en qualifications, Valtteri Bottas avait réussi à souffler la pole à son redoutable coéquipier, de 12 millièmes. En course, il a donc pu confirmer sans coup férir, mais en profitant aussi de la pénalité infligée à Lewis Hamilton. Valtteri Bottas commence ainsi l’année de la meilleure manière possible pour son moral.

Peut-on s’emballer pour autant pour Valtteri Bottas ? L’an dernier, de nombreux commentateurs avaient glosé sur le Bottas 2.0. après Melbourne : la suite est connue. D’autant plus qu’en rythme pur, Lewis Hamilton, avant la première voiture de sécurité, revenait à un rythme relativement rapide sur lui. Enfin, le Valtteri Bottas coupable d’erreurs et de crash n’a pas disparu (cf. son deuxième tour en Q3). En somme, prudence donc… Mais sur un calendrier resserré, partir ainsi n’est jamais un mauvais choix !

Top n°3 : Gasly tire le meilleur d’AlphaTauri

Discret mais très efficace : Pierre Gasly a livré une course comme il en avait l’habitude en Autriche. Le Français n’a pas vécu le cauchemar de l’an dernier (il avait fini à un tour et Christian Horner avait voulu le remplacer dès l’arrivée), au contraire. Après avoir dominé Daniil Kvyat en qualifications, il a sans contestation confirmé le lendemain. Dans le peloton, Gasly, malgré des freins qui donnaient des signes de surchauffe en début d’épreuve, a su contenir son coéquipier comme la Renault d’Esteban Ocon en fin d’épreuve, pourtant intrinsèquement plus rapide. Il récolte avec la 7e place le « meilleur résultat possible » vu la compétitivité encore relative de l’AlphaTauri, selon les mots de Franz Tost, son directeur d’écurie… comme ce fut le cas au Brésil l’an dernier, mais de manière bien sûr plus spectaculaire. Une attitude excellente qu’il faudra conserver cette année.

Les flops

Flop n°1 : Un retour au réel brutal pour Ferrari, Leclerc en bouée de secours…

La grande déception de ce week-end est certainement le niveau de compétitivité pure affiché par Ferrari en qualifications comme en course. On n’attendait certes pas la Ferrari au niveau de Red Bull, encore moins de Mercedes… Mais voir la Scuderia autant se faire distancer par Racing Point et McLaren en qualifications était une réelle claque pour les tifosi. Sebastian Vettel a été ainsi éliminé en Q2, tandis que Charles Leclerc a sauvé in-extremis sa place. « C’est fou » confiait le Monégasque…

En course, le rythme ne fut pas bien meilleur. A titre d’exemple, Sebastian Vettel n’a dépassé George Russell que parce que la Williams avait connu une avanie technique. Ferrari était ainsi plus ou moins dans le rythme de Renault, et encore… Au final, seule la maestria et la combativité de Charles Leclerc ont permis à la Scuderia de sauver les meubles. Tandis que l’aérodynamique est ratée, la polémique reprend sur le moteur de 2019 : car c’est bien dans les lignes droites que Ferrari peinait le plus. « Quand une voiture est légale… » doit se dire aujourd’hui Helmut Marko…

Flop n°2 : La fiabilité inquiète chez Mercedes et Honda

Malgré une saison de stabilité réglementaire, la fiabilité n’a pas été au rendez-vous en Autriche : loin de là puisqu’il y a eu neuf abandons, un total digne des années 80 ou 90 ! Parmi ces abandons, les problèmes de fiabilité chez Mercedes et Honda, et leurs clients, doivent être signalés. Lance Stroll a d’abord connu un problème sur son unité de puissance Mercedes – alors que les Allemands étaient censés avoir réglé les problèmes des essais de Barcelone. George Russell a aussi abandonné sur pression d’huile et le V6 Mercedes de la Williams est aussi retourné à Brixworth pour analyse. Attention à la suite pour Mercedes…

Quant à Alexander Albon et Max Verstappen, chez Red Bull-Honda, ils ont tous deux abandonné sur une défaillance électrique venue de l’unité de puissance Honda. En quelques jours, régler ces difficultés ne serait pas une mince affaire ! Et quand l’on sait l’importance de la constance, sans abandon, dans une saison serrée, ce n’est sûrement pas de bon augure. Au moins, l’unité de puissance Ferrari semble fiable !

Toujours du côté de la fiabilité, mais hors moteur, signalons enfin les inquiétudes de Mercedes, liées à la fragilité des pièces sur le passage des bordures : là encore, ce sera à surveiller la semaine prochaine. Enfin, chez Haas, ce sont les problèmes de freins défaillants, dus semble-t-il à la surchauffe, qui poseront des migraines aux ingénieurs. Que ce soit à cause de la chaleur du Red Bull Ring, du début de saison tardif, ou tout simplement de la malchance, il y a eu du grabuge niveau fiabilité en somme en Autriche !

Flop n°3 : Chez Haas, le moral déjà dans les chaussettes ?

Haas aurait pu imiter l’exemple d’Alfa Romeo et d’Antonio Giovinazzi au Red Bull Ring : même avec une voiture décevante, l’équipe américaine aurait pu espérer glaner quelques points avec le chaos devant elle. Il n’en a rien été, en raison d’une fiabilité désastreuse. Haas avait déjà connu des problèmes de freins les saisons passées : ce fantôme est-il revenu hanter Romain Grosjean et Kevin Magnussen ? Peut-être bien, même si les problèmes semblent plus liés à la température des freins, en surchauffe. Il n’en demeure pas moins qu’en rythme de course, les Haas n’avaient pas de quoi lutter en milieu de grille, étant même menacées par les Williams. Quand l’on sait que Haas ne recevra aucune évolution en cours de saison, la question peut se poser : avec une voiture mal née et qui n’évoluera pas, avec des freins défaillants, avec un avenir assombri par les dernières déclarations de Günther Steiner sur la motivation de Gene Haas, quelle raison y a-t-il d’avoir le moral au beau fixe pour Kevin Magnussen et Romain Grosjean ?

On demande à voir…

Deux Grands Prix de suite, quelles conséquences sur la hiérarchie ?

C’est la grande question que chacun se posait depuis de nombreuses années en F1, et le coronavirus pourrait bien y répondre : la hiérarchie peut-elle évoluer d’un week-end à l’autre disputé sur le même Grand Prix ? En effet, rien ne dit que les équipes verront leur performance se figer.

Plusieurs arguments indiquent qu’une telle évolution hiérarchique est possible : parce que le Grand Prix d’Autriche constituait le premier de la saison, il y a donc une grande marge de progression. De plus, les équipes progresseront dans leurs réglages et la connaissance des pneus. Sans compter l’évolution de la météo, et des circonstances de course (qui étaient folles ce dimanche). On devrait ainsi en savoir plus sur l’efficacité opérationnelle de chaque équipe. Bien entendu, Mercedes devrait rester la meilleure équipe, mais vu les écarts serrés en milieu de grille, l’évolution de la hiérarchie sera intéressante à scruter. En somme, comme le résume Dave Robson, l’ingénieur de course en chef chez Williams, la F1 a devant elle une « occasion rare » de tester des « alternatives » en termes de réglages et d’approche de la course d’une semaine sur l’autre.

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