Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops.
Top n°1 : McLaren passe au niveau supérieur
McLaren apportait des évolutions très importantes, et cruciales pour le reste de l’année, en Autriche ce week-end (pontons et planchers revus, en s’inspirant de l’Aston Martin F1 ; capot moteur repensé). Seule la voiture de Lando Norris pouvait en bénéficier pour des raisons de vitesse de production des pièces.
Et les apports de ces nouveautés ont été encore plus que visibles, mais encore immanquables, tant l’efficacité de la McLaren crevait les yeux ce week-end ! Top 4 en qualifications le vendredi pour Lando Norris, top 3 lors du Sprint Shootout, et 4e place en course : les évolutions fonctionnent, et du tonnerre, sur la McLaren. La meilleure preuve en était aussi le week-end très compliqué d’Oscar Piastri qui courait, lui, sans les évolutions, dans l’autre McLaren.
McLaren était tout simplement la 3e force du week-end, derrière Red Bull et Ferrari, mais devant Aston Martin F1 et Mercedes. Il fallait d’ailleurs voir Lando Norris mettre la pression et finalement dépasser Lewis Hamilton, pour s’en convaincre. Non, les fans de McLaren n’avaient pas la berlue…
Reste à voir cependant si cette performance pourra se répéter dans les virages à haute vitesse à Silverstone : car on le sait, McLaren (et Lando Norris) ont toujours très bien marché sur ce circuit du Red Bull Ring. Il faudra donc confirmer.
Top n°2 : Ferrari appuie aussi sur le champignon
Une autre équipe a fait un réel pas en avant grâce à ses dernières évolutions (apportées lors du dernier Grand Prix à Montréal) : il s’agit de Ferrari. Une fois n’est pas coutume pourrait-on dire, le plan de développement de la Scuderia semble fonctionner.
Helmut Marko avait même dit que la Ferrari était plus rapide que Red Bull au Canada. On peut tout de même en douter ; en revanche, il est clair que la Scuderia avait la 2e monoplace la plus rapide au Red Bull Ring. Charles Leclerc était ainsi le premier à féliciter son équipe pour la qualité de ses évolutions :« Je pense qu’avec les nouvelles évolutions, les sensations s’améliorent, et nous attendions vraiment cette course pour confirmer les bonnes sensations que nous avions vendredi, et cela a fonctionné. Mais les sensations sont meilleures et l’équipe pousse comme je ne l’ai jamais vu auparavant - en apportant les évolutions bien plus tôt que ce qui était prévu. Cela fait plaisir à voir. »
Chez les pilotes, la performance de Carlos Sainz doit aussi être saluée : l’Espagnol a rebondi après une très mauvaise prestation à Montréal, en s’affichant sous son meilleur jour. Sainz a été plus régulier que Leclerc tout au long du week-end (il n’a pas été piégé par les conditions séchantes du samedi, contrairement au Monégasque) ; il était plus rapide également dans le premier relais. Respecter les consignes d’équipe et ne pas dépasser Charles Leclerc lui a coûté cher au moment de l’entrée de la voiture de sécurité virtuelle : Sainz retombait à la 6e place au lieu de la 2e pour Leclerc. Une couleuvre à avaler, pour la bonne cause...
Top n°3 : Nico Hülkenberg le sprinteur
Haas a une voiture performante, lorsqu’il s’agit de ne pas rouler trop longtemps. C’est ce que l’on a vu de nouveau ce week-end en Autriche.
Sur un tour, la Haas demeure ainsi une voiture particulièrement véloce : surtout dans les mains de Nico Hülkenberg, qui a continué à dominer Kevin Magnussen et à lui donner la leçon. En finissant 8e de la Q3 le vendredi et surtout 4e du Sprint Shootout, Nico Hülkenberg a encore fait monter sa cote dans le paddock. Cote qui continuait de grimper encore dans les montagnes de Styrie, quand l’Allemand occupait, durant la première partie du Sprint, la 2e place, retenant des poursuivants bien plus rapides que lui comme Sergio Pérez ou Carlos Sainz.
À la faveur de la stratégie et des conditions séchantes, Nico Hülkenberg fit partie des pilotes ayant décidé de s’arrêter : une décision peut-être sage quand on sait que la Haas dévore ses pneus. La 6e place du sprint n’est ainsi en rien une déception, tant les points pour Haas valent cher cette année.
En revanche en course le dimanche, ce fut bis repetita (non placent) pour Haas : la voiture a dévoré ses pneus, ne laissant aucune chance à Kevin Magnussen d’espérer quelconque remontée ; quant à Nico Hülkenberg, son unité de puissance Ferrari explosait (premier abandon en 22 courses pour Nico), lui évitant peut-être le calvaire d’une descente pneumatique aux enfers.
« Nous avons beaucoup de travail devant nous et nous n’allons pas chômer. Comme nous l’avons montré, nous sommes capables d’obtenir de bons résultats avec le bon outil, mais nous devons travailler davantage » concluait, lucide, le directeur d’écurie Günther Steiner.
Les flops
Flop n°1 : Limites de piste : 1100 raisons d’être déconcerté
1100 : ce n’est pas le nombre de points d’avance de Max Verstappen au classement, mais le nombre d’infractions aux limites de piste relevées par la FIA durant le Grand Prix d’Autriche, dimanche dernier. Le chiffre à lui seul résume l’univers kafkaïen dans lequel était plongée la Fédération après l’arrivée : Aston Martin F1 a déposé une réclamation, arguant que la majorité des infractions au franchissement des limites de piste n’avait pas été sanctionnée. Et l’équipe verte avait donc raison. Elle a même gagné au passage puisque Lance Stroll a dépassé Pierre Gasly sur tapis vert.
Au-delà du bien-fondé réglementaire, on ne peut que déplorer l’image qu’a pu donner la F1 aux yeux de la majorité des observateurs, des téléspectateurs lambda. Eux qui ont dû attendre le lendemain pour découvrir le résultat final. Le sketch commençait d’ailleurs dès le vendredi, à une échelle moins grave et plus compréhensible certes, suites aux multiples annulations de tours en qualifications – ce qui crucifia Sergio Pérez en Q2.
On pourra relativiser la gravité du problème cependant : la faille semble surtout concerner deux virages du Red Bull Ring, les virages 9 et 10. Le problème des limites de piste avait été aussi quelque peu atténué depuis le début d’année avec une règle uniforme (mettre les quatre roues hors de la ligne blanche). Cependant pour l’an prochain, il faudra impérativement que le Red Bull Ring trouve une solution pour ces deux virages. La première : mettre du gravier (mais cela n’est pas compatible avec le Moto GP). La deuxième : mettre des vibreurs-saucisse (mais cela endommage les voitures et augmente le risque d’accident).
Flop n°2 : Alpine et Mercedes anonymes en Autriche
Il y a deux Grands Prix, Carlos Sainz pensait qu’Alpine pourrait régulièrement se mêler aux luttes pour le podium ; quant à Mercedes, l’optimisme était clairement de mise notamment après les évolutions massives reçues à Monaco. La dynamique de ces deux équipes reste positive, ne nous y trompons pas. Cependant, il est clair qu’Alpine comme Mercedes ont fait un pas en arrière, sûrement temporaire, le week-end dernier.
Alpine était la 6e équipe la plus rapide, et le plus inquiétant de ce week-end fut le bond en avant de McLaren, redevenue une menace pour la 5e place au classement des constructeurs. Il faudra que l’équipe réagisse dès Silverstone et cela tombe bien, des évolutions sont aussi prévues pour ce Grand Prix.
C’est aussi le cas pour Mercedes, qui en plus de recevoir de nouvelles pièces, devrait pouvoir bien mieux s’épanouir dans les virages à haute vitesse de Silverstone (ce qui joue sur les forces de la W14 évoluée). Le moral de Lewis Hamilton en a bien besoin, lui qui en pleine course s’est plaint d’une voiture « lente à conduire » – avant d’être immédiatement recadré par Toto Wolff à la radio.
Flop n°3 : Tsunoda avait désactivé le mode ‘collisions’
Après le bazar sur les limites de piste, il y en a eu un deuxième en piste dimanche dernier : le bazar créé par Yuki Tsunoda.
Le Japonais d’AlphaTauri ne s’est pas seulement mal qualifié. Il a aussi fait à peu près n’importe quoi au premier tour. Il a d’abord essayé de doubler Lance Stroll à l’intérieur au premier virage : mais il a freiné bien trop tard et est rentré dans l’Alpine d’Esteban Ocon, endommageant son propre aileron avant. Au virage 4, Yuki Tsunoda, toujours trop impatient, a freiné de nouveau trop tard, alors même qu’il savait sa voiture déjà endommagée… Par la suite, Tsunoda accumula 15 secondes de pénalité pour ces infractions mais aussi pour franchissement des limites de piste (un des pilotes à les avoir le plus franchies avec Esteban Ocon).
Cette prestation ne remettra bien sûr pas en cause l’excellente saison de Yuki Tsunoda pour le moment ; mais AlphaTauri n’avait pas besoin de ça.
On demande à voir…
Mardi et mercredi, les jours les plus importants à Silverstone
Les jours les plus importants pour la F1, lors de son passage à Silverstone, ne seront peut-être pas ceux que l’on croit. En effet, le mardi et le mercredi suivant le Grand Prix, Pirelli mènera des tests décisifs sur le tracé britannique. Il s’agira des derniers essais de pneus sans couvertures chauffantes : et ce alors même que la F1 doit prendre une décision d’ici le 31 juillet pour savoir si oui ou non, le sport bannira effectivement, pour des raisons économiques et écologiques, les couvertures chauffantes pour l’an prochain.
Or récemment, les critiques ont fleuri sur le comportement des F1 sans couvertures chauffantes. Christian Horner par exemple (voir notre article) est monté au créneau, mais il a été rejoint aussi par Toto Wolff. Les pilotes comme George Russell par exemple, pointent le danger sécuritaire : sans couvertures chauffantes, les pneus auraient bien moins d’adhérence en tour de sortie, multipliant les risques d’accident. L’effet positif de l’undercut sera lui annihilé, tandis que c’est l’overcut qui devrait logiquement être rendu plus efficient.
Mais tout cela ne pourrait bien jamais se produire si les derniers tests Pirelli à Silverstone ne sont pas concluants…