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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix d’Emilie-Romagne

De l’importance du choix de pneus de départ

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être louangé ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Les premiers relais en médiums de Hamilton et de Pérez

La victoire de Lewis Hamilton à Imola s’est construite en grande partie à la faveur d’une stratégie décalée lors du premier relais. Le pilote britannique avait mal commencé son épreuve, en perdant une position par rapport à Max Verstappen (et Pierre Gasly, tassé par Hamilton, n’était pas loin). Ironiquement, ce mauvais départ devait apporter une opportunité stratégique. Car quand Max Verstappen est rentré aux stands, Mercedes a logiquement répliqué en faisant rentrer Valtteri Bottas. Sur ce tracé technique où dépasser est difficile, Lewis Hamilton savait donc ce qu’il lui resterait à faire s’il voulait avoir une chance de faire quelque chose : adopter une stratégie différente. C’est ce qu’il a fait en prolongeant son relais. Hamilton a-t-il été avantagé par le muret Mercedes ? Pas du tout, c’était une position logique à ce moment de la course - même Bottas était 100 % d’accord. Et c’est seul en piste que Hamilton a fait parler sa science de la course comme sa maîtrise de l’usure des Pirelli : il a enchaîné des records du tour, d’une bonne demi-seconde plus rapide que Valtteri Bottas pourtant en durs neufs (mais handicapé par sa perte d’appui). Au moment du déclenchement de la voiture de sécurité virtuelle, Lewis Hamilton avait ainsi de bonnes chances de repartir devant son coéquipier ; et en pneus moins bien usés, il aurait eu de toute façon une excellente opportunité de dépassement. La victoire de Lewis Hamilton n’est donc pas due à la chance de la voiture de sécurité virtuelle : cette réussite, il faut la provoquer en restant tard en piste.

Un autre premier relais qui a fait la différence en course est celui de Sergio Pérez, en médiums. Comme Lewis Hamilton, le Mexicain a prolongé son relais en médiums et a profité, comme on pouvait s’y attendre, du retard pris par ses concurrents dans le trafic (merci Kevin Magnussen…) pour gagner du terrain. C’est ainsi que passé un peu hors des radars, le pilote Racing Point a pu ressortir, après son arrêt, comme « meilleur des autres » devant Daniel Ricciardo, et avec des pneus bien moins usés s’il vous plaît. Sans la voiture de sécurité et grâce à ce premier relais « incroyable » de son propre aveu, Pérez signait de nouveau une course très solide.

Top n°2 : Ricciardo n’attendait peut-être pas un 2e podium de sitôt

Lui qui avait été sevré de champagne pendant deux ans et demi (depuis sa victoire à Monaco 2018) est servi : deux podiums en trois courses, c’est aussi génial qu’inattendu pour Daniel Ricciardo et Renault. Ce podium à Imola, comme le reconnait volontiers l’Australien, était en effet un peu plus inattendu. Car si au Nürburgring, Renault était très solide, à Imola, AlphaTauri voire Racing Point semblaient devant les Renault en rythme de course. Là encore, Daniel Ricciardo a surpassé peut-être les capacités de sa Renault (surtout si on compare ses performances à celle d’Esteban Ocon). Rien n’aurait été possible sans un tour excellentissime en qualifications (à seulement 18 millièmes de la 4e place de Pierre Gasly). En rythme de course, la Renault n’était donc pas supérieure à la Ferrari par exemple, et clairement inférieure à la Racing Point ; mais bien aidé par la stratégie, et après avoir résisté en durs usés en fin de course, à la relance de la voiture de sécurité, Daniel Ricciardo a pu enfin renouer avec son shoey. Les 20 millions d’euros annuels de Renault auront finalement été bien dépensés…

Top n°3 : Stratégies et ‘doublé’ gagnants pour Alfa Romeo

Deux Alfa Romeo dans les points, c’est assez rare pour être souligné : c’est même la première fois que cela arrive cette année. Là encore, les premiers relais furent décisifs pour les deux hommes de l’équipe italo-suisse. Mentionnons tout d’abord le premier relais d’Antonio Giovinazzi, ou plutôt son départ : Alfa Romeo avait été la seule équipe à chausser des tendres et de non des médiums sur son pilote (si l’on considère les pilotes ayant le libre choix des pneus). Pari gagnant puisque dès le départ, Antonio Giovinazzi avala 6 concurrents. Ce choix fut ainsi décisif dans sa capacité à bien se positionner en fin d’épreuve, malgré un premier arrêt assez précoce.

Le premier relais de Kimi Räikkönen fut lui aussi tout aussi impressionnant, sinon plus. Le vieux briscard a fait durer ses médiums 49 tours, avant de chausser des tendres. Sur une piste où finalement l’usure était très acceptable sur les médiums, ce fut le choix gagnant pour éviter le trafic. Et à deux tours près, Kimi Räikkönen aurait bénéficié d’un arrêt gratuit avec l’entrée en piste de la voiture de sécurité… Alfa Romeo ne pouvait pas le savoir, mais Kimi est ainsi passé à deux doigts d’un très gros résultat qui n’aurait pas été immérité. Qu’importe, son panache lui a valu le titre de pilote du jour et cela fait plaisir !

Les flops

Flop n°1 : Ferrari met en l’air une course efficace de Sebastian Vettel

Pour une fois que les choses semblaient fonctionner pour Sebastian Vettel… A l’image de Sergio Pérez ou de Kimi Räikkönen, le pilote Ferrari avait choisi de prolonger son premier relais en médiums. Logiquement, ce choix aurait dû être gagnant : Vettel serait ressorti aux portes du top 10 avec des durs en très bonne forme, de quoi permettre de rentrer facilement dans les points. Mais patatras : les mécanos de Ferrari ont totalement raté son arrêt (plus de 13 secondes au lieu de 3 au maximum), ce qui a fait ressortir Vettel en queue de peloton – et sur une piste où dépasser est difficile, autant dire que tout était fichu. Ferrari n’a pas même daigné changer l’aileron avant endommagé de Sebastian Vettel en début de course, ce qui aurait peut-être pu l’aider en termes de rythme. Vu le retard pris pendant l’arrêt aux stands, il y avait ironiquement de la marge pour ! Bien sûr, Ferrari ne tient pas à saboter la fin de saison de Sebastian Vettel… Mais il ne faudrait tout de même pas donner du grain à moudre à ces théories ! Inacceptable, l’erreur de Ferrari démontre une fois de plus que l’équipe est en crise sur plus d’un aspect…

Flop n°2 : Lance Stroll aussi lent que dangereux

Le bonnet d’âne de ce week-end doit certainement revenir à Lance Stroll. Une fois de plus, le Canadien a tout eu faux… En qualifications, il n’a pas fait mieux que 15e : derrière même George Russell ! Certes la Racing Point n’était pas aussi forme que prévu sur un tour de qualifications, mais tout de même, l’écart avec Sergio Pérez (4 dixièmes) faisait mal à voir. Et dire que Lance Stroll avait eu un roulage « offert » à Imola dans une F2 quelques jours avant pour découvrir la piste… Ce ne fut pas mieux en course : dès le départ, Lance Stroll ruina ses chances avec un contact au niveau de l’aileron avant sur Esteban Ocon. Sa course était fichue et on espérait ne plus le revoir. Las : il est arrivé bien trop vite sur son emplacement aux stands, faisant chuter assez lourdement le mécanicien de la sucette – qui heureusement s’en tire indemne. Stroll avança ensuite l’excuse des freins froids, mais a aussi été vu en train de rouler à plein régime sur une piste où étaient présents les commissaires, après être passé dans l’herbe pour reprendre son tour de retard à la Renault de Daniel Ricciardo... Lent, dangereux… et toujours malade ? Les conséquences du Covid-19, dont Lance Stroll a été atteint, expliqueraient-elles ce deuxième week-end de suite totalement raté de Lance Stroll ?

Flop n°3 : Une fiabilité qui fait défaut à Red Bull, AlphaTauri et Renault

Une fois n’est pas coutume dans ces F1 modernes, la fiabilité des équipes s’est illustrée pour sa certaine inconstance. Plusieurs équipes ont été concernées. Red Bull tout d’abord, en qualifications : la bougie semble-t-il de Max Verstappen a fait défaillance. Cela a failli empêcher le Néerlandais de participer à la Q2, mais les mécanos de Red Bull ont fait encore du très bon boulot en réussissant à remplacer la pièce endommagée en 8 minutes (contre 15 normalement). Il n’en demeure pas moins qu’avec moins de repères, la Red Bull n’a pu vraiment lutter pour la pole. Notons que l’abandon spectaculaire de Max Verstappen en course n’est lui pas lié à un problème de fiabilité, mais à un des débris logés dans le pneu.

Pierre Gasly a lui aussi souffert d’un problème de fiabilité très déchirant, tant le Français était bien positionné avant son abandon. C’est un problème de radiateur, faisant déraillant la pression d’eau, un problème « terminal » pour citer Pierre Hamelin son ingénieur de course, qui a causé son abandon. Quel dommage ! Enfin, un autre Français a souffert, une fois de plus, d’une grande malchance : Esteban Ocon. Le Normand a eu la totale : problème de tear-off en début de course, problème de capteur d’embrayage, et enfin défaillance totale de l’arbre de transmission. Ce qui expliquait sans doute son rythme très lent (plus lent que George Russell). Alors que la 3e place au classement des constructeurs se jouera à quelques points, Renault le sait : il n’y a plus de place pour de telles défaillances !

On demande à voir…

Sans l’abandon de Gasly, AlphaTauri aurait-elle pu rattraper Ferrari ?

Sans son abandon, Pierre Gasly aurait-il pu terminer sur le podium ? Quoi qu’il en soit, le Français était sur un rythme légèrement supérieur à Daniel Ricciardo avant sa défaillance de radiateur. S’il avait fini disons 5e, AlphaTauri aurait ainsi marqué probablement autour de 15-20 points à Imola avec Kvyat, tandis que Ferrari en aurait inscrit peut-être 6 avec Charles Leclerc. En gros, AlphaTauri aurait pu reprendre une bonne dizaine de points à Ferrari sans l’abandon de Gasly. Au classement, la petite Scuderia serait ainsi revenue à quelques unités de la grande, alors qu’aujourd’hui, le classement est toujours à l’avantage de Ferrari (103 contre 89 pour AlphaTauri). La lutte pour la 6e place au classement des constructeurs promet cependant de battre son plein. Notamment parce qu’il y a deux Grands Prix à Bahreïn qui suivent, circuit réussissant très bien à Pierre Gasly. Alors que Mattia Binotto disait vouloir viser la 3e place au classement des constructeurs encore après le Nürburgring, n’est-ce pas plutôt dans les rétros qu’il faudrait regarder ?

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