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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix d’Émilie-Romagne

Sourires pour Vettel, Tsunoda et Bottas, inquiétudes pour Schumacher

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Red Bull répond en force à Ferrari

Pour la première fois de l’histoire en F1, deux pilotes différents ont signé deux Grands Chelems à la suite (pole, meilleur tour, victoire, chaque tour mené) : après Charles Leclerc à Melbourne, c’était Max Verstappen qui était à la fête à Imola. De son propre aveu, le Néerlandais a confié après la course que Red Bull avait grand besoin, avant Imola, d’un bon week-end ; or celui-ci fut « incroyable ». 34 points marqués pour lui, le maximum possible, un doublé pour Red Bull (le premier depuis la Malaisie 2016) : voilà qui replace quelque peu Max Verstappen et Red Bull dans la lutte pour les deux championnats (surtout au classement des constructeurs où Red Bull revient à 12 points de Ferrari).

Trois points étaient encourageants en particulier pour Red Bull. D’une part la capacité à très bien gérer les pneus, notamment en course sprint, alors que c’était une des forces de Ferrari lors des premières courses. D’autre part, l’apport des évolutions (des appendices aérodynamiques notamment) qui pourraient expliquer en partie le bond en performance de Red Bull face à Ferrari. Enfin, l’excellent rythme de Sergio Pérez, en particulier durant le sprint, ce qui confirme que les F1 2022 conviennent davantage à son style de pilotage. C’est bien entendu très prometteur pour la suite. Et cela rend la suite de la saison d’autant plus captivante…

Top n°2 : Un podium plein de mérite et d’espoir pour Lando Norris et McLaren

Cette McLaren est décidément difficile à cerner… Après les essais hivernaux à Bahreïn et le premier Grand Prix, on prédisait l’enfer à l’équipe. Durant les Grands Prix suivants, ce fut le purgatoire ; et à Imola, presque le paradis. Car Lando Norris a réalisé un week-end tout simplement optimal : 3e place en qualifications (même s’il a causé un drapeau rouge en fin de séance) ; 5e place au sprint ; et 3e place de nouveau en course en profitant de l’erreur de Charles Leclerc, et d’une gestion des pneus efficace en solitaire. Voilà McLaren de retour sur le podium bien plus tôt qu’on n’aurati pu l’imaginer.

Cela ne veut pas dire pour autant, selon Lando Norris, que McLaren a réglé tous ces soucis structurels : « Cette course ne veut pas nécessairement dire que l’on a la troisième, quatrième ou cinquième meilleure voiture. Je pense que nous avons juste fait une bonne course de notre côté. La voiture était bonne, et j’avais une bonne confiance et c’est tout ce dont j’avais besoin. Nous avons besoin d’améliorations partout. Tout doit progresser. L’équilibre est bon, nous en étions heureux. Nous n’avions rien apporté de génial » confiait-il ainsi après le Grand Prix. Décidément, une voiture orange difficile à cerner…

Top n°3 : Vettel, Bottas et Tsunoda s’illustrent dans le peloton

Trois pilotes se sont illustrés dans le peloton, en devançant parfois largement leurs coéquipiers. Il y a eu tout d’abord Sebastian Vettel, dont la performance en course était aussi excellente que celle des qualifications (8e et 9e). L’Allemand a répondu à tous ceux qui doutaient de sa motivation et confirmé que dans des circonstances piégeuses (comme à Istanbul 2020 ou sur le Hungaroring l’an dernier), il était toujours un as.

Valtteri Bottas, 5e, a également validé ses excellentes dispositions. Il s’est notamment distingué par des dépassements incisifs dans le peloton, ce dont on ne le croyait plus capable après l’an dernier. Et a même failli s’offrir Russell alors même qu’il est resté plus de 11 secondes dans son stand en raison d’un arrêt qui aurait pu tourner à la catastrophe.

Saluons enfin le week-end probant, et sans erreur, de Yuki Tsunoda (7e) dans des conditions pourtant difficiles : le Japonais a lui aussi rassuré le clan AlphaTauri, sur un circuit qu’il connaissait certes très bien car il était celui de ses débuts en essais privés avec Toro Rosso.

Les flops

Flop n°1 : Une course « terrible » et une voiture « inconduisible » pour Lewis Hamilton

La dernière fois que Lewis Hamilton avait fini un Grand Prix, mais hors des points, était à Bakou l’an dernier – après le tout droit du Britannique après le drapeau rouge. Mais cette fois à Imola, c’est bien à la régulière que le pilote Mercedes a terminé à une triste place anonyme dans le peloton, coincé derrière Alexander Albon et Pierre Gasly… Dès les qualifications, tout commençait mal pour Lewis : sauvé d’une élimination enQ1 pour 4 millièmes, il ne pouvait logiquement briller par la suite (14e temps). Un autre problème fondamental de la Mercedes a ainsi été mis en valeur, celui de la difficulté à mettre en température les pneus.

En course, la comparaison avec George Russell (4e) peut bien sûr sembler rude pour Lewis. Comment ne pas le reconnaître ? Mais cette comparaison entre coéquipiers est aussi à relativiser : car George Russell a couru la plupart du temps à l’air libre, tandis que le Britannique a payé son mauvais départ ; englué dans un train DRS, il n’avait pas la possibilité de dépasser. Lewis Hamilton a aussi joué de malchance puisqu’Esteban Ocon aurait dû repartir derrière lui avec son unsafe-release. Les comparaisons entre sa course et celle de George Russell sont donc en partie biaisées. C’est aussi pourquoi Toto Wolff a tenu à vite monter au créneau pour défendre son pilote, qualifiant la Mercedes F1 de voiture « inconduisible ».

Il n’en reste pas moins que ce Grand Prix fut « terrible », Toto Wolff dixit aussi, pour le vice-champion du monde. Lewis Hamilton est une bête blessée, qui semble déjà découragé après avoir acté la perte du titre. N’enterrons cependant jamais le lion, ni ne doutons de sa motivation à travailler dur pour revenir fort, comme il le confiait après-course : « Je serai à l’usine dès demain pour travailler avec les gars, c’est tout ce que je peux faire. Je vais travailler aussi dur que possible. Nous allons essayer de revenir et préparer l’année prochaine au mieux en comprenant ce qui ne va pas sur cette voiture. C’est l’objectif n°1 pour nous, clairement, plus que les résultats. »

Flop n°2 : Les problèmes de concentration des pilotes Ferrari

Quand on joue les deux titres mondiaux, toute erreur est coûteuse, et les pilotes Ferrari ont justement commis deux bourdes, c’est-à-dire deux de trop, ce week-end à Imola. Il y a eu d’abord le nouveau couac de Carlos Sainz, sorti de piste à Rivazza en Q2, et incapable ainsi de bien se qualifier pour la course sprint (même s’il y a signé une belle remontée). Cela fait donc deux bévues de suite pour Carlos Sainz qui était jusqu’ici régulier. Une troisième ferait tâche et signalerait quelques doutes autour de l’Espagnol, sur sa capacité à résister à la pression ou sa confiance dans la F1-75.

L’autre erreur fut bien sûr celle de Charles Leclerc, avec son tête-à-queue à la Variente Alta. Toujours lucide et autocritique, le Monégasque s’est excusé et s’en voulait énormément pour cette faute qui le prive de points précieux. Heureusement qu’il portait ses gants de course, tant il se mordait les doigts... Sans doute à l’avenir, cette erreur lui sera profitable : car Charles Leclerc retiendra définitivement que parfois, mieux vaut récolter de bons points intermédiaires sans tenter d’attaquer pour grappiller quelques unités. « L’erreur de Charles n’avait rien à voir avec la pression » confiait Mattia Binotto après la course. Peut-être était-ce l’inexpérience d’une lutte pour le titre ? Mais Charles apprend vite !

Flop n°3 : Mick Schumacher : ça commence à piquer

En réalité, un troisième pilote de l’univers Ferrari a commis encore plus d’erreurs ce week-end : Mick Schumacher. Cela commence à faire beaucoup pour celui qui bénéficie encore d’une aura d’indulgence, à l’inverse de Nicholas Latifi par exemple. Mais attention car pour Mick Schumacher, le bilan commence à être inquiétant.

En performance pure bien sûr, car Kevin Magnussen le devance régulièrement depuis le début d’année. Au niveau des erreurs aussi : Mick Schumacher en a commis trois. Une en qualifications à Tosa, alors qu’il pouvait jouer la Q3. Et deux en course, avec non pas un mais deux tête-à-queue, le premier ruinant la course de Fernando Alonso, et l’autre à la Variante Alta. Il lui appartient désormais de remettre les pendules à l’heure.

On demande à voir…

Quel impact auront les évolutions tardives de Ferrari ?

Ferrari n’avait apporté aucune évolution pour ce week-end à Imola. Pour une raison compréhensible : avec une heure seulement d’essais libres utiles et les risques de dégâts en course sprint, Maranello ne voulait prendre aucun risque. Pour autant ce n’est pas ce choix qu’a fait Red Bull avec plusieurs évolutions aérodynamiques qui ont semble-t-il porté leur fruit. « Beaucoup de gens nous ont dit : ’Vous ne devriez pas car il n’y a qu’une seule séance d’essais libres,’ mais nous avons cru en nous et ça a payé » se réjouissait ainsi Christian Horner.

De fait, la Scuderia n’a apporté aucune évolution depuis les essais hivernaux de Barcelone, préférant se concentrer sur l’optimisation et la concentration de l’existant. Et bien sûr sur l’optimisation des ressources en période de budgets plafonnés. C’est seulement à Miami que la F1-75 évoluera le plus, notamment pour améliorer le marsouinage. Un nouvel aileron arrière, et des évolutions sur le fond plat, sont ainsi attendues. D’autres suivraient à Barcelone. Il sera ainsi crucial et captivant pour la suite de la saison de jauger de l’impact de ces évolutions. Sachant que d’autres équipes en amèneront aussi. Ferrari va-t-elle, contrairement aux années précédentes, gagner la course au développement en cours d’année ?

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