Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops.
Top n°1 : Verstappen, que dire de plus ?
Dominateur en EL1, en EL2, en EL3 ; dominateur en qualifications avec presque une demi-seconde d’avance sur la concurrence (et encore, son ultime tour aurait pu être plus rapide) ; premier en course en finissant 25 secondes devant Lewis Hamilton. Que dire de plus, si ce n’est que le week-end de Max Verstappen a été parfait ?
Le pilote Red Bull s’est même offert son troisième Grand Chelem en carrière (pole, victoire avec chaque tour mené, meilleur tour en course) : son troisième, autant que Nelson Piquet (mais Lewis Hamilton en compte le double pour le moment). Son calme au moment de gérer les quelques imprévus, comme le dépassement des limites de piste, a aussi montré que sa force était faite de sérénité. Max Verstappen a survolé les débats et rappelé pourquoi il était double champion du titre. Et bientôt triple, à ce rythme.
Top n°2 : Les Mercedes meilleures des non-Verstappen
Derrière l’intouchable Max Verstappen, les pilotes Mercedes étaient presque plus ravis que l’habituel vainqueur orange du dimanche. Car pour la première fois peut-être de l’année, les Mercedes pouvaient compter sur la deuxième meilleure voiture (nettement) du plateau en rythme de course. Toutefois les sourires s’expliquaient surtout par l’efficacité des nouvelles évolutions Mercedes, introduites à Monaco mais testées vraiment pour la première fois sur un circuit non-atypique ici, à Barcelone : oui, ces évolutions fonctionnent et remettent Mercedes dans le droit chemin. Un chemin qui est encore long mais au moins, Lewis Hamilton et George Russell voient la lumière au bout du tunnel.
Lewis Hamilton a d’ailleurs confié qu’il n’avait jamais piloté de meilleure F1 depuis 2021. A ceux qui doutaient de sa compétitivité, au vu de la date d’expiration de son contrat ou de sa date d’anniversaire, le « lion » Lewis a d’ailleurs adressé un ferme rappel, en dominant George Russell en qualifications tout particulièrement. Mercedes est loin d’être revenue sur Red Bull, mais l’abattement total du début d’année a laissé place à l’optimisme.
Top n°3 : Zhou, deux points qui valent beaucoup
On ne l’attendait pas forcément à pareille fête mais Guanyu Zhou aura été l’une des belles signatures de ce Grand Prix à Barcelone. Le pilote Alfa Romeo a vu sa 10e place sur la piste être transformée en 9e place après l’arrivée, suite à la pénalité infligée à Yuki Tsunoda. Mais ce n’était que justice car c’était bien le pilote Alfa Romeo que le pilote AlphaTauri, toujours un peu trop émotif dans les moments chauds, avait poussé au large en résistant trop férocement.
Alors que Valtteri Bottas a coulé en course, sans doute, il faut l’espérer pour lui, pour des dégâts causés au fond plat, Zhou confirme ainsi la tendance de la deuxième moitié de saison dernière, en montrant qu’il peut rivaliser, voire dominer, son pourtant prestigieux rival. On signe où pour 2024 ?
Les flops
Flop n°1 : Ferrari s’enfonce
Il n’y avait pas que Mercedes qui voulait tester de grosses évolutions à Barcelone. Ferrari également, introduisait la majorité de son nouveau package à Barcelone. Et malheureusement, contrairement à ce qui s’est passé pour l’équipe allemande, les Rouges ont dû constater qu’ils avaient en réalité reculé dans la hiérarchie. Certes, la Ferrari peut toujours faire illusion sur un tour, comme l’a prouvé la superbe 2e place de Carlos Sainz en qualifications. Mais dans le même temps, Charles Leclerc, victime d’une Ferrari rendue encore plus inconstante et imprévisible, échouait lamentablement en Q1. En course, les travers de Maranello n’ont pas été réglés, loin de là : l’usure des gommes, l’étroitesse de la fenêtre de fonctionnement, tout a concouru à un bien faiblard rythme de course de la part de Carlos Sainz.
Quand on passe de 2e à 5e pour Carlos Sainz, et quand on ne remonte pas dans le top 10 pour Charles Leclerc, tout est forcément très décevant. Et inquiétant pour la suite. A moins que Barcelone ne fût le pire tracé possible pour cette Ferrari, mal à l’aise dans l’enchaînement de virages à haute vitesse ?
Flop n°2 : Pérez, de candidat au titre à candidat au podium ?
En deux Grands Prix, Sergio Pérez a perdu gros, très gros. En arrivant à Monaco, il se présentait encore comme un outsider pour le titre. Comme un concurrent naturel à Max Verstappen. Mais deux Grands Prix plus tard, il pointe à 53 unités de Max Verstappen, son chef de file au classement.
Après son élimination en Q1 sur le Rocher, le Mexicain a subi une élimination en Q2 à Barcelone, cette fois sans crash. Il semblait vouloir imiter le style de pilotage de Max Verstappen – comme un aveu d’échec ou d’impuissance. Copier n’est pas réussir : Sergio Pérez l’a appris à ses dépens. En course, il ne put revenir sur le podium en partant de la 11e place, là où Max Verstappen nous avait habitués à de plus efficaces remontées. Retour à la réalité pour le ‘wingman’ de Milton Keynes ?
Flop n°3 : Haas se perd sur la gestion des gommes
Est-ce une malédiction qui frappe les équipes motorisées par Ferrari ? Quoi qu’il en soit, Haas, comme l’équipe-mère, semble plutôt surnager en qualifications, et sombrer en course.
En témoigne la brillante 7e place sur la grille obtenue par Nico Hülkenberg, toujours plus vif que Kevin Magnussen depuis le début d’année sur un tour rapide. Mais en course, tout s’effondrait pour le pilote allemand : les pilotes Haas, en raison d’une usure des Pirelli catastrophique, étaient les seuls à faire trois arrêts aux stands (avec Lando Norris, accidenté au premier tour). Sans avoir plus de rythme forcément – puisque cette Haas dévorait les pneus. L’addition était donc forcément salée : ce fut le fond du classement, bien triste pour une équipe qui pourtant a développé une voiture rapide sur un tour. Rapide, mais pas saine…
On demande à voir…
Red Bull doit-elle s’inquiéter du retour de Mercedes ?
Mercedes a progressé certes, mais a-t-elle progressé au point d’inquiéter Red Bull pour les victoires ? Lewis Hamilton, après le Grand Prix, dressait un constat clair : pour le moment, Red Bull demeure intouchable. Et en effet, Max Verstappen avait plus d’une demi-seconde d’avantage sur Lewis Hamilton sur un tour. En rythme de course, le Néerlandais conservait un avantage de trois dixièmes facilement.
Le pilote britannique espère cependant que Mercedes sera en mesure de défier plus sérieusement Red Bull et Max Verstappen d’ici la fin 2023. Mais Lewis Hamilton vise surtout un retour en forme et en grâce de Mercedes pour le début 2024 – il veut que son équipe ait d’emblée une voiture compétitive.
Ce ne sera pas forcément chose aisée car comme l’a rappelé aussi Lewis Hamilton, Red Bull, puisqu’elle domine tant le championnat, peut se permettre d’abandonner le développement 2023 pour se concentrer sur la voiture de l’an prochain. Et ainsi compenser les effets de sa pénalité de temps en soufflerie et CFD. Les bonheurs d’aujourd’hui font ceux de demain…