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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de Belgique

Verstappen stratosphérique

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Verstappen et Red Bull triomphent, la concurrence écœurée

De toutes les victoires (et il y en a déjà 9) cette année de Max Verstappen, celle de la Belgique fut sans doute la plus écrasante, la plus brillante (du côté Red Bull) et la plus désespérante (pour tous ses adversaires, Sergio Pérez compris). En effet dans les Ardennes Belges, Max Verstappen a non seulement signé la pole avec 8 dixièmes sur le 2e (Carlos Sainz) avec un seul run ; mais encore remporté aisément un Grand Prix pourtant démarré depuis la 14e place, en raison des pénalités.

Cette pénalité, qui aurait dû être un grand frein dans la course à la victoire (cf. la course de Charles Leclerc avec Ferrari), fut en réalité l’occasion de mettre davantage en exergue la totale domination exercée par Red Bull à Spa. La concurrence était d’autant plus écœurée qu’elle ne comprenait pas comment Max Verstappen pouvait être le plus rapide dans les trois secteurs : alors même que la Red Bull avait peu d’appui aérodynamique, les chronos de Max restaient désespérément rapides dans le deuxième secteur plus sinueux.

Max Verstappen n’est désormais plus très loin de compter 100 points d’avance sur tout le monde au championnat pilotes. La démonstration de Spa laisse entendre que Red Bull a trouvé quelque chose durant la trêve estivale, même si la hiérarchie pourrait se resserrer à Zandvoort. Les pilotes Ferrari ont jugé autant « inquiétante » qu’« étrange » la performance de la Red Bull. De surcroît l’arrivée possible d’un châssis allégé (pour Singapour) continue d’interroger : mais comment Red Bull s’y prend-t-elle avec les budgets plafonnés ? D’ores et déjà Mattia Binotto a appelé la FIA à resserrer ses contrôles financiers. Tel est le destin de ceux qui dominent : éveiller les soupçons !

Top n°2 : Double top 10 pour Alpine, deux doubles dépassements pour Ocon

Alpine continue de monter en puissance de Grand Prix en Grand Prix. La tendance ne s’est clairement pas inversée à Spa. En qualifications, Alpine tenait le bon bout et était la 4e monoplace la plus rapide ; cet avantage se manifestait de manière plus flagrante encore en course. En témoignent la course très efficace de Fernando Alonso, qui a navigué presque tout le long en haut du peloton, après avoir certes failli tout perdre au départ suite au contact avec Lewis Hamilton ; comme la remontée superbe d’Esteban Ocon depuis le fond de grille, jusqu’à la 7e place (presque la 6e après la pénalité de Charles Leclerc). Désormais, le statut de 4e force d’Alpine est fort bien installé, que ce soit sur la piste ou au classement des constructeurs (20 points d’avance sur McLaren).

Le Normand doit être en particulier salué pour les deux somptueux doubles dépassements qu’il nous a offerts. Le premier dans la ligne droite du Raidillon, rappelant le fameux épisode Michael Schumacher-Mika Hakkinen-Ricardo Zonta (mais sans retardataire cette fois). Le deuxième à l’arrêt de Bus, non moins impressionnant. Pour réussir de telles manœuvres, il faut une grande confiance en soi et dans la voiture, une assurance certaine, et un talent indéniable : Esteban Ocon a tout cela à la fois.

Top n°3 : Albon tire tout le potentiel de sa Williams (c’est-à-dire un top 10)

En voilà une petite ‘masterclass’ d’Alexander Albon – comme de toute l’équipe technique de Williams ! Certes, la Williams a reçu récemment quelques évolutions, mais il n’en demeure point que la voiture de Grove demeure la plus lente du plateau. Et pourtant, en qualifications comme en course, le Thaïlandais a surnagé. Le samedi, Alexander Albon atteignait sa première Q3 de l’année (la première Q3 aussi de Williams sur le sec, après la Q3 sous la pluie de Nicholas Latifi à Silverstone). Le dimanche, parti 6e au gré des pénalités, Alexander Albon réussit à survivre et à contenir les McLaren comme l’Aston Martin F1 de Lance Stroll par exemple.

Son talent intrinsèque est bien sûr un des facteurs principaux de cette excellente 10e place ; mais il faut aussi citer les choix de réglages de Williams. Car l’équipe avait tout misé ou presque sur sa vitesse de pointe dans les premier et troisième secteur, ce qui s’avéra payant. La Williams était si difficile à doubler en course avec une telle V-Max qu’Albon put tenir en respect ses poursuivants. Il fallait pour autant qu’Alexander Albon ne commette aucune erreur dans le deuxième secteur, le plus sinueux, ce qui n’est pas chose aisée avec si peu d’appui aérodynamique, qui plus est dans une Williams. Le Thaïlandais s’acquittait de cette tâche délicate sans aucune anicroche, soignant son statut dans le paddock au passage. Trois top 10 dans une Williams, cela veut dire beaucoup !

Les flops

Flop n°1 : Latifi ne fait rien pour arranger son cas

Le contraste avec son coéquipier Alexander Albon est fort cruel pour Nicholas Latifi. Alors que son volant est plus que jamais en danger pour l’an prochain, le Canadien livra l’une de ses pires prestations de l’année.

Quand votre coéquipier atteint la Q3, il va sans dire qu’une élimination en Q1 (17e place) qui plus est derrière les deux falotes Haas, est fort mal venue. Nicholas Latifi partait avec une dette envers son équipe le dimanche à 15 heures ; il creusa de nouveau le déficit dès les premiers tours, en partant soudain en tête-à-queue, et en éliminant le pauvre Valtteri Bottas au passage. Elimination en Q1, bourde en course : nul doute que Nyck de Vries ou Logan Sargeant se frottent les mains…

Flop n°2 : McLaren en grande souffrance

Un autre contraste fut celui entre les performances d’Alpine et de McLaren ce week-end en Belgique. On attendait certes que les Alpine fussent plus véloces que les Orange : mais à ce point ? La performance des McLaren fit peine à voir en particulier le dimanche de course. Les deux monoplaces n’eurent tout simplement ni le rythme ni la stratégie pour efficacement remonter. Daniel Ricciardo (parti 7e) eut même la douleur de finir deux places derrière son coéquipier, pourtant parti en fond de grille : il est vrai qu’une stratégie erratique de McLaren (Daniel Ricciardo s’est fait undercuter par la moitié du plateau ou presque) ne jouait pas non plus en sa faveur.

Quant à Lando Norris, il n’y a qu’à comparer sa course avec celle d’Esteban Ocon (également pénalisé pour changements moteurs) pour cerner la différence. En clair, McLaren n’est plus la 4e force du plateau et sûrement pas la 5e, du moins si on se base sur Spa…

Flop n°3 : Ferrari invente encore un moyen de perdre des points avec Leclerc

La situation d’Inaki Rueda, le chef stratège de Ferrari, devient de plus en plus insoutenable au fur et à mesure des Grands Prix. Certes, la course des Ferrari fut malchanceuse (en particulier pour Charles Leclerc, victime du tear-off détaché bien involontairement de la voiture de Max Verstappen) et relativement bien gérée, stratégiquement parlant, pendant la majorité de l’épreuve.

Toutefois cette impression sinon positive, du moins neutre, fut balayée par le cirque des derniers tours : la Scuderia arrêta Charles Leclerc pour tenter de marquer le point du meilleur tour, alors même que le Monégasque risquait de ressortir derrière Fernando Alonso. Ce qui arriva effectivement… Cerise sur le gâteau, Charles Leclerc commit un minime excès de vitesse (1 km/h) dans les stands, dû à une défaillance de capteur, et perdit sa 5e place sur tapis vert au profit de Fernando Alonso (pénalité de 5 secondes). En somme, Ferrari, en voulant gagner un point, en a perdu deux – et le seul gain de cet épisode fut peut-être un franc accès de rire ou de désespoir, selon que l’on se trouve à Milton Keynes ou à Maranello…

La performance pure des Ferrari en course doit également inquiéter : en vérité, alors que précédemment, la Scuderia luttait avec les Red Bull, cette fois, non seulement Red Bull était intouchable, mais encore la Mercedes de George Russell a tenu la dragée haute à Carlos Sainz. Le Britannique est même passé tout proche de s’offrir l’Espagnol en fin d’épreuve. Ferrari décline-t-elle irrémédiablement ou va-t-elle redresser la barre à Zandvoort ?

On demande à voir…

Piastri se mord-t-il déjà les doigts ?

Oscar Piastri va-t-il regretter de s’être engagé pour McLaren au détriment d’Alpine ? La question mérite d’être posée… D’un côté, Oscar Piastri pensait sincèrement que Fernando Alonso allait prolonger avec Alpine : or voici que le baquet de l’Espagnol s’est subitement libéré pendant la trêve. Piastri aurait-il signé avec McLaren s’il avait su dès le début que les négociations avec Alonso capoteraient ? Rien n’est moins sûr – mais pour la défense de Piastri, la prolongation de Fernando Alonso paraissait presque acquise, même pour Otmar Szafnauer.

Deuxième argument qui plaide pour des remords du côté de Piastri : la forme structurelle des Alpine par rapport aux McLaren. En effet cette année, il est clair qu’Alpine prend de plus en plus la mesure de McLaren, s’imposant nettement comme la 4e force du plateau. Sur le plan des infrastructures également, Alpine est en avance : McLaren a admis récemment que ses infrastructures (simulateur et soufflerie) étaient datées, et qu’il n’y aurait pas de mieux avant 2024.

Troisième argument, extra-sportif cette fois, plaidant pour une erreur de jeunesse de Piastri, mal conseillé peut-être par Mark Webber, son manager : sa réputation dans le paddock. Toto Wolff a déjà dit, au sujet de Piastri, qui a claqué la porte de l’équipe qui l’a financé en formules de promotions, qu’il croyait à « l’intégrité et au karma. » Sans même avoir fait ses débuts en F1, le jeune "prodige" ne s’est pas construit une excellente réputation de pilote fiable et fidèle au sein du paddock. Piastri était-il trop pressé ? On peut comprendre son impatience, mais il ne faut qu’elle tourne à la témérité ou à l’arrogance.

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