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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de France

Un ‘classique’ qui montre l’intensité de la saison

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Les deux titans offrent un spectacle titanesque… même au Paul Ricard !

A la plus grande satisfaction de Ross Brawn, le manager des sports mécaniques pour Liberty Media, cette saison de F1 est en train de devenir un ‘classique’ - comme le démontre le GP de France. « C’était fabuleux de voir la course passer d’un rythme lent à un rythme effréné. Cette course était l’épitomé de la F1 - nous avons vu le côté humain et le côté stratégique du sport dans toute sa gloire » revenait ainsi, dithyrambique, l’ancien patron d’écurie après la course au Paul Ricard. Et en effet quel contraste entre le Grand Prix de France si terriblement ennuyeux de 2019, la dernière édition, et le Grand Prix 2021 ! Le spectacle proposé – avec une lutte intense pour la victoire jusqu’à la fin de la course, avec un dénouement se jouant à des détails comme deux dixièmes d’arrêts en plus aux stands ou une petite erreur de Max Verstappen au virage 1 – est d’autant plus remarquable qu’aucun évènement « à la Bakou » (voiture de sécurité, explosion de pneus…) n’est arrivé, ni même aucun abandon (la 10e fois seulement dans l’histoire de la F1). A l’inverse de Bakou, le spectacle proposé ne dépendait ainsi pas de rebondissements ponctuels (le freinage raté de Lewis Hamilton), mais d’une tension constante tout au long du Grand Prix, avec des jeux stratégiques certains. C’est peut-être une meilleure nouvelle encore pour la F1.

La plus grande différence avec 2019, ou plutôt ce qui l’explique, c’est bien sûr la compétitivité très rapprochée entre Red Bull et Mercedes. Le règlement 2021 propose ainsi ce que le règlement 2022 est censé offrir, avec un an d’avance : des courses serrées et à suspense. Reste à voir si le règlement de l’an prochain, justement, ne contribuera pas à agrandir de nouveau les écarts ! Ce serait ballot pour Ross Brawn…

Top n°2 : Les McLaren en force

Après les qualifications, les deux Ferrari étaient 5e et 7e, les deux McLaren 8e et 10e. Et pourtant au sortir du Grand Prix de France, 18 points ont été inscrits par l’équipe de Woking contre 0 par la Scuderia. L’écart se creuse ainsi au classement des constructeurs, au bénéfice des McLaren.

C’est là un résultat inattendu, une bonne surprise même pour Lando Norris et Daniel Ricciardo. Les deux pilotes avaient en réalité une dégradation des pneus moindre, surtout en durs, ce qui était la clef au Paul Ricard. La stratégie a été aussi parfaitement exécutée, avec des undercuts réussis sur Gasly (pour Daniel Ricciardo par exemple), ou un premier relais en médiums prolongé (pour Lando Norris). Cette variation stratégique a été rendue plus efficace encore par la bonne entente relative entre les deux pilotes, Daniel Ricciardo laissant passer facilement Lando Norris sur sa stratégie décalée. Attention aux signaux d’alertes cependant, puisqu’un début de tension se fait au jour entre les deux pilotes, Lando Norris ayant promis qu’il « discuterait » avec son coéquipier, qui l’a tassé en début de course alors qu’il essayait de dépasser.

Top n°3 : George Russell, sa meilleure course en F1 ?

Nous aurions pu citer l’excellente performance de Pierre Gasly ou la très belle remontée de Lance Stroll au Paul Ricard, c’est néanmoins George Russell qui sera mis à l’honneur ici. En effet le Britannique, non seulement a continué à entrer en Q2 en qualifications, mais a aussi réalisé une superbe course, injustement passée sous le feu des radars – un Grand Prix qu’il a qualifié de « meilleur de sa carrière » en F1.

Et en effet, George Russell a fait parler la foudre au Paul Ricard. Parti 15e, il finit 12e, en ayant battu une Ferrari, une AlphaTauri, les deux Alfa et bien sûr son coéquipier qui, lui, a terminé six places derrière, seulement devant les deux Haas. S’il y avait eu deux abandons devant, George Russell aurait inscrit des points avec ce qui semble être la plus mauvaise voiture du plateau (Haas excepté). Quelle frustration pour lui ! « Battre les Alfa, dépasser Tsunoda sur la piste - nous ne faisons pas ça normalement. C’est tellement frustrant, chaque fois que nous avons une bonne course, il n’y a jamais d’abandons ou d’incidents ou quoi que ce soit. C’est arrivé trois fois, je crois, où nous avons terminé 12ème ou quelque chose comme ça, alors que nous avions fait une très bonne course. Mais ça va venir, je suis juste très heureux de la façon dont les choses se sont déroulées. C’était vraiment un bon après-midi. La stratégie a vraiment bien fonctionné et le ressenti était bon. Finir 12e au mérite est une grande réussite, et c’était peut-être la meilleure course que j’aie jamais faite avec l’équipe » revenait-il ainsi après-course.

Mais qu’il ne s’en fasse pas : il ne fait nul doute que Toto Wolff et les ingénieurs de Mercedes n’auront pas loupé sa performance.

Les flops

Flop n°1 : Ferrari s’effondre en course

La bérézina pour Ferrari : voilà comment l’on pourrait résumer la course des Ferrari au Paul Ricard. Et pourtant les qualifications étaient prometteuses, avec un Carlos Sainz d’ailleurs plus en verve que Charles Leclerc - qui ne semblait pas très à l’aise avec les réglages de la voiture. En course d’ailleurs, Carlos Sainz a fini 5 places devant son coéquipier. Mais cela tient de l’anecdote tant la débâcle des Ferrari a été surprenante : aucune voiture dans les points ! Carlos Sainz a par exemple fini 11e, juste devant George Russell et derrière Lance Stroll qui partait 19e ; et Charles Leclerc entre les deux Alfa Romeo. Mais que s’est-il passé pour expliquer une telle dégringolade ? Certes le rythme de course des Ferrari en course est plus faible qu’en qualifications : mais à ce point ?

L’explication tient, comme souvent, aux Pirelli : en effet les pilotes Ferrari souffraient d’une dégradation, surtout en durs, bien plus forte que prévu. Le graining en piste, rendu plus fort par l’aspect lisse et vert d’une piste lavée par la pluie le dimanche matin, a aggravé les problèmes de la Scuderia. Ce qui a forcé Charles Leclerc à rentrer le premier aux stands (14e tour), activant par ailleurs un undercut puissant… mais inutile, quand les pneus sont « morts » quelques tours après seulement. Il faudra vite que Ferrari se penche sur ce problème de dégradation sinon l’été risque d’être terrible…

Flop n°2 : Yuki Tsunoda n’apprend pas

Après sa bévue à Imola (crash en Q1 dès le premier tour alors que l’AlphaTauri était rapide), Helmut Marko avait passé un savon à Yuki Tsunoda. Le Japonais avait encore des explications ou des excuses à fournir : c’était son 2e Grand Prix. Mais quel constat maintenant ! Crash en Q3 à Bakou, crash, ce qui est pire encore, dès le premier tour de la Q1 au Paul Ricard (sur une piste avec de grandes zones de dégagement), Yuki Tsunoda ne semble pas vouloir apprendre (de même que le montre sa nouvelle grosse colère à la radio à Bakou). Et dire que Franz Tost l’avait fait déménager, et dire qu’il n’avait cessé de l’avertir sur ce comportement erratique à longueur de semaine. Non, décidément, l’excuse d’être rookie ne risque plus de tenir quelques erreurs de plus pour Yuki Tsunoda – qui a fait plus de bévues que Nikita Mazepin par exemple depuis le début d’année. En course la sanction de cette sortie a été sévère : Yuki Tsunoda a été coincé dans le peloton. Mais notons que contrairement à Lance Stroll, lui n’a pas réussi de formidable remontée. La cote d’alerte commence à s’approcher…

Flop n°3 : Mercedes trop conservatrice en stratégie ?

A Barcelone cette année, Mercedes avait refait le coup de la Hongrie 2019 à savoir, puisque Lewis Hamilton ne pouvait pas doubler, provoquer un arrêt supplémentaire, permettant à Lewis d’avoir ensuite des pneus plus frais pour attaquer. Cette stratégie avait été qualifiée d’audacieuse à l’époque. Que dire alors de celle de Red Bull qui a fait rentrer Max Verstappen… alors même que le Néerlandais avait 3 secondes d’avance en tête ? En vérité les ingénieurs Red Bull avait bien vu le rythme de Charles Leclerc en durs neufs, démontrant que l’undercut (et l’usure des gommes) étaient bien plus prononcés que prévu ce dimanche de course, en raison du graining. Voilà ce qui a déclenché l’arrêt aux stands de Red Bull. Mercedes a alors subi tout le long la stratégie Red Bull. L’équipe elle-même n’a pas voulu s’adapter ce qui se passait sur la piste en restant focalisés sur des calculs d’undercut erronés, comme le confirmait Toto Wolff après-course : « On avait gagné une position à cause d’une faute de Max, et on a perdu la position à cause d’un mauvais calcul sur l’undercut Ils font des tours de sortie phénoménaux, et nous devons apprendre pourquoi nous avons mal évalué l’undercut. C’est quelque chose que nous devons examiner. »

Bien sûr la présence de Sergio Pérez, trublion en durs moins usagés, a aussi perturbé Mercedes, montrant le nouveau rôle stratégique du Mexicain. A deux Red Bull, les stratégies de Mercedes commencent à devenir moins performantes… à la plus grande colère de Valtteri Bottas, qui vitupérait contre les siens à la radio car il avait vu, lui, venir cette stratégie à deux arrêts aux stands.

On demande à voir…

Bientôt une guerre interne chez Haas F1 ?

Bakou avait vu la tension monter très haut entre les deux rookies de Haas, Michael Schumacher et Nikita Mazepin. Le premier avait accusé à chaud le deuxième d’avoir « essayé de le tuer » par un mouvement de volant tardif, sur la ligne droite finale de l’épreuve. Après-course, Nikita Mazepin s’était excusé, Michael Schumacher disant qu’il lui faudrait « reconstruire sa confiance » avec le Russe. Rien n’était vraiment apaisé au Paul Ricard, contrairement aux dires de Günther Steiner. Un nouveau tassement de Nikita Mazepin sur Michael Schumacher a fait réagir vertement le second : « Je pense que j’ai besoin d’en parler à l’équipe de nouveau. Au final, ça n’a pas à être comme ça, mais si ça doit l’être, alors ça le sera. Il est assez ouvert à l’idée d’en parler, c’est son style. Pour l’instant, on ne s’entend pas très bien, et au final, il se peut qu’on doive davantage sortir les coudes. » Ambiance encore ! De son côté, Günther Steiner continue de jouer le déni et d’assurer que tout va bien entre les deux pilotes et que le tassement de Nikita Mazepin n’était pas « injuste ». Au lieu d’un recadrage en règle, Günther Steiner se contente ainsi d’un « tout va bien madame la Marquise »…

Est-ce parce que Günther Steiner a peur de recadrer publiquement le fils du milliardaire Mazepin, dont dépend la survie financière de l’équipe ? C’est ce qu’a suggéré Ralf Schumacher, défendant bien sûr son neveu : « Je ne vois qu’une explication, Nikita est dépassé par ses émotions. A un moment, le directeur d’équipe doit dire quelque chose, même si le père de Mazepin paie la plupart de ses factures. » Alors que Haas vient de perdre la 9e place au classement des constructeurs sur Williams, il y a peut-être d’autres priorités.

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