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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de Grande-Bretagne

De l’effroi à la joie

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Les progrès de la sécurité en F1

Si l’on put prendre autant de plaisir à Silverstone, ce fut parce que la joie succéda à l’effroi : l’effroi de l’accident du départ, après que Guanyu Zhou, mais aussi Alexander Albon, subirent des chocs très violents. Le matin même, Roy Nissany eut aussi sûrement la vie sauve en F2, alors que Dennis Hauger, poussé dehors par le même Nissany, auteur d’un n’importe quoi général depuis le début de sa carrière en monoplace, atterrit sur sa monoplace. Deux vies sauvées en une journée.

Ce fut le vainqueur Carlos Sainz qui résuma le mieux la situation après l’épreuve : « Je trouve juste incroyable que l’on puisse s’en sortir. Nous critiquons parfois la FIA, mais dans ces cas-là, vous devez leur rendre hommage pour l’aide qu’ils nous ont apportée. Et si vous voyez le crash en F2, ce qui s’est passé avec le Halo, ils ont probablement sauvé deux vies. »

Les progrès énormes de la sécurité laissent cependant apparaître des marges de progression. Quid du rôle des graviers qui ont facilité la propulsion de l’Alfa Romeo de Guanyu Zhou ? Quid de l’arceau de la voiture qui aurait cédé ? Et à quand la fin des vibreurs-saucisse ? Il s’agit de tout penser dans les moindres détails. Mais l’héritage de Jules Bianchi, et de Jean Todt qui eut bien raison de pousser le halo contre ses trop nombreux détracteurs, veille encore.

Top n°2 : Pérez-Hamilton-Leclerc, une triplette magique pour un combat fantastique

Si le Grand Prix de Grande-Bretagne fut dantesque, ce fut en bonne partie grâce à ce trio : Sergio Pérez, Lewis Hamilton, Charles Leclerc. En particulier à partir de la relance de la voiture de sécurité, après l’abandon d’Esteban Ocon, ce triumvirat du divertissement régala le public connaisseur et enchanteur de Silverstone. Des passes d’armes de folie, respectueuses à peut-être une ou deux exceptions près (Sergio Pérez allant un peu hors-piste) ; de l’intensité, du suspense, des frissons aussi lorsque Lewis Hamilton et Charles Leclerc passèrent notamment à fond à Copse, le second dépassant magnifiquement le premier ; de la surprise enfin, car qui eût pu penser que Charles Leclerc aurait pu autant résister à ses collègues en tendres neufs, avec des durs pourtant usagés.

L’intensité du spectacle doit d’abord beaucoup au talent des trois protagonistes. Chaque membre du trio doit être salué pour sa prestation : Charles Leclerc, qui était en tête et qui fut peut-être privé d’une victoire en raison d’une nouvelle errance stratégique de Ferrari, et pour avoir autant résisté en durs ; Lewis Hamilton, qui était comme ressuscité dans son jardin au volant de la Mercedes et qui sans la voiture de sécurité, avait également toutes les chances de victoires ; Sergio Pérez enfin, auteur d’une superbe remontée. On s’inclinera également, surtout après les frayeurs initiales, devant le respect dont ces pilotes se firent part – ce que Lewis Hamilton, quelque peu ironique, ne manqua pas de relever, précisant que l’an dernier, avec un certain autre pilote néerlandais, dans ce même virage de Copse, cela s’était moins bien passé.

En définitive, le mérite doit être aussi attribué à la FIA, pour avoir concocté un nouveau règlement aérodynamique qui tient toutes ses promesses. Lewis Hamilton ne s’y trompait pas : « C’est super, vraiment, on s’est bien battus. Et juste pouvoir se suivre était génial. Je me suis battu autant que Checo. Ça me rappelle l’époque du karting. Et je pense que la Formule 1 est à son apogée. » N’oublions pas d’ailleurs Pirelli. Le manufacturier, avec si peu d’essais, a conçu des 18 pouces qui permettent de se battre, sans surchauffe ; dimanche dernier à Silverstone, Pirelli a laissé définitivement derrière lui le spectre de 2013 et des délaminations à foison de pneus.

Top n°3 : Encouragements pour Nicholas Latifi

Une fois n’est pas coutume pourrait-on dire, Nicholas Latifi figure dans la rubrique des « tops ». Si Fernando Alonso et Lando Norris auraient aussi pu être distingués pour leur nouvelle course très solide, les progrès du Canadien sont cependant assez rares pour être signalés. En qualifications, dans des conditions piégeuses, et qui plus est sans les évolutions de la FW44 dont seul disposait son coéquipier Alexander Albon, Nicholas Latifi réussissait en effet à s’extirper de la Q2… et à passer même en Q3, pour la première fois (où il faillit cependant finir dans le mur) !

Sa course fut loin d’être ridicule : il put notamment garder Valtteri Bottas derrière lui un bon moment, naviguant dans la zone des points. Cependant après le premier arrêt, le rythme de sa Williams reprit le dessus et Nicholas Latifi ne put enrayer sa lente chute au classement.

Sa 12e place, son meilleur résultat de l’année, demeure un encouragement sur lequel construire : l’opération « je sauve ma peau » est hélas bien mal entamée depuis quelques Grands Prix, mais qui sait…

Les flops

Flop n°1 : Une victoire pleine de paradoxes et de fébrilité pour Ferrari

Il peut paraître étonnant de voir figurer en « flop » une équipe qui a pourtant remporté le Grand Prix ce week-end à Silverstone. Pour autant, ne retenir que la victoire de Carlos Sainz dimanche dernier serait causer bien du tort à la Scuderia : car cette victoire pourrait se transformer en victoire à la Pyrrhus si Mattia Binotto et les siens refusent de voir en face leurs faiblesses qui, de nouveau, ont été exposées, en prétextant « qu’après tout, on a gagné ».

Première faiblesse : la fébrilité stratégique en course. Elle apparut sur deux points en particulier : l’indécision à appliquer des consignes de course, alors que Charles Leclerc perdait du temps derrière Carlos Sainz. La Scuderia, par peur de déplaire, se retrancha dans un presque non-choix, ou choix caché, celui de faire rentrer l’Espagnol pour dégager le champ libre. De précieuses secondes furent ici perdues et sans voiture de sécurité, elles auraient pu apporter la victoire sur un plateau à Lewis Hamilton. Une deuxième erreur stratégique potentielle fut le choix, très discutable, de ne pas faire rentrer Charles Leclerc (pilote le mieux classé au championnat) au moment de la voiture de sécurité, le transformant, de chasseur, en proie facile à la relance. Ce fut presque un miracle que le Monégasque put sauver une 4e place !

Deuxième faiblesse, qui peut paraître encore plus étonnante à relever après un succès : celle de Carlos Sainz lui-même. Certes, l’Espagnol a signé sa première pole, certes il n’a pas tremblé à la reprise de la course après la voiture de sécurité. Mais là encore, ce dimanche de course à Silverstone fit apparaître les limites de l’Espagnol le dimanche. Son rythme, surtout en durs, était plus faible que celui de Charles Leclerc (qui avait une voiture endommagée) et que Lewis Hamilton ; il commit de plus une de ses nombreuses boulettes en partant au large dans un virage en début de course, laissant la tête de course à Max Verstappen. Sans les problèmes du Néerlandais, on aurait parlé bien davantage de cette erreur de Sainz. En somme, l’arbre de la victoire ne doit pas cacher la forêt de la fébrilité chez Ferrari.

Flop n°2 : Nouveau week-end terrible pour Daniel Ricciardo

Alors que Lando Norris brillait dans le top 6, Daniel Ricciardo était de nouveau porté disparu chez McLaren. En qualifications tout d’abord, l’Australie subit sa 3e élimination en Q2 en 4 courses, là où son coéquipier titillait la troisième ligne. 2,5 secondes d’écart en Q2 entre les deux hommes, même sous la pluie, ce n’est plus un écart, c’est la faille de San Andreas…

La 14e place en course de Daniel Ricciardo ne suscita ensuite aucun émoi tant elle était anonyme. Le dimanche, la seule excuse de Daniel Ricciardo fut d’avoir été privé du DRS à partir du 31e tour. Mais sa course était déjà gâchée après un premier relais catastrophique en durs. Même avec six abandons, Daniel Ricciardo termine derrière les deux Aston Martin F1, les deux Haas F1 et Nicholas Latifi.

Flop n°3 : Quelle mouche a piqué Yuki Tsunoda ?

Yuki Tsunoda n’avait pas réalisé des qualifications décevantes, étant dans un rythme proche à celui de Pierre Gasly. Cependant, le Japonais, qui comme son coéquipier réussit son départ, gâcha tout de manière monumentale. Il commit l’erreur impardonnable en F1, celle d’accrocher inutilement et dangereusement son coéquipier, en ruinant les efforts de centaines de personnes en quelques secondes. Pourquoi donc avoir attaqué de manière aussi imprudente Pierre Gasly à Village (Pierre Gasly avait pourtant laissé la place) ? Les regrets étaient d’autant plus vifs qu’avec une voiture sans évolutions, AlphaTauri pouvait espérer un double top 10.

A l’heure où Yuki Tsunoda est le seul pilote de la maison Red Bull sans contrat pour l’an prochain, le moment est plus que malvenu. Surtout après sa bourde à Montréal, lors du dernier Grand Prix (sortie des stands manquée).

On demande à voir…

Mercedes F1 : feu de joie ou feu de paille ?

Faut-il proclamer la résurrection de Mercedes, et espérer une lutte à trois jusqu’à la fin d’année ? Les optimistes ou supporters de Lewis Hamilton et George Russell ont certes des raisons d’espérer après Silverstone. Après tout, Lewis Hamilton n’avait-il pas un rythme supérieur à celui des Ferrari même avec des mediums usés ? N’aurait-il pas pu viser la victoire sans voiture de sécurité ? Les évolutions de Mercedes n’ont-elles pas prouvé leur efficacité ? Et comment ne pas se réjouir d’une Mercedes qui ne souffrait plus de rebonds ?

Attention tout de même à l’excès d’optimisme. D’une part, le tracé de Silverstone, avec ses virages à haute vitesse, et un asphalte lisse, jouaient en faveur de Mercedes. En vérité, la performance pourrait bien osciller de course en course pour Mercedes, à compter du prochain Grand Prix au Red Bull Ring. A entendre Toto Wolff, le Red Bull Ring devrait d’ailleurs être moins favorable à Mercedes – et Toto Wolff se rappelle aussi qu’à Barcelone, Mercedes avait chanté trop tôt le retour du printemps : « Nous avions vu la lumière au bout du tunnel à Barcelone avant de connaître des difficultés sur les circuits urbains, je ne veux donc pas trop parler ou être trop pessimiste, disons que je préfère être prudent. En Autriche, il y aura certains types de virages qui n’ont pas réussi à notre voiture par le passé, mais c’est un processus d’apprentissage constant pour nous. Ce sera très difficile de nous imposer cette année, mais nous devons faire le nécessaire pour maîtriser et comprendre la performance de la voiture. »

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