Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops.
Top n°1 : Esteban Ocon et Alpine font résonner la Marseillaise
Un exploit ! Certes, la France avait déjà mis fin à sa disette de 24 années en Formule 1 grâce à la victoire de Pierre Gasly l’année dernière. Mais le succès enregistré par Esteban Ocon sur le Hungaroring ne doit pas être sous-estimé pour autant. Le pilote français, comme son compatriote l’an dernier, a certes bénéficié de circonstances exceptionnelles.
L’an dernier, c’était un drapeau rouge et une lourde pénalité pour Lewis Hamilton qui avaient permis à Gasly de se retrouver en tête. Cette fois, c’est un gigantesque chaos qui a emporté une partie du peloton et une erreur stratégique de Mercedes F1 qui ont donné un coup de pouce à Ocon.
Mais ne nous y trompons pas, le pilote français a fait une course parfaite, sans erreur, ni sans céder à la pression pourtant constante de Sebastian Vettel. Mener 65 tours avec un quadruple champion du monde situé à une seconde en moyenne n’a rien de simple, et Ocon a parfaitement relevé le défi.
Au terme d’une course menée de main de maître, Ocon prouve que son passage à vide de l’Autriche n’en était pas un et qu’il avait besoin d’un nouveau châssis. Et il confirme sans aucun doute désormais qu’il méritait parfaitement la prolongation de contrat de trois ans que lui a offert Alpine il y a un peu plus d’un mois.
Top n°2 : Hamilton, Vettel et Alonso, champions du monde en état de grâce
Les courses difficiles sont souvent l’occasion pour les meilleurs pilotes du monde de se mettre en avant. L’an dernier déjà, Sebastian Vettel et Lewis Hamilton avaient partagé le podium en Turquie, au terme d’une course à rebondissements marquée par la pluie.
Ce dimanche, les deux hommes s’y sont retrouvés après avoir tous deux mené une course d’attaque. Vettel s’est engouffré dans la même brèche qu’Ocon au départ et a suivi l’Alpine comme son ombre, sans toutefois attaquer. Certainement conscient que la possibilité de marquer 18 points ne se reproduirait pas de sitôt, il n’a pas tenté le diable pour prendre la tête.
Malheureusement, il a été disqualifié par la suite mais cela n’empêche pas d’être ravis d’avoir retrouvé un Vettel combatif et rapide en piste. Sa disqualification profite à Hamilton, qui a su mettre de côté une erreur de son équipe pour remonter à deux reprises.
Seul sur la grille au deuxième départ de la course - et nous offrant alors une des images fortes de cette saison, Hamilton a été appelé au stand un tour après tout le peloton, ce qui l’a renvoyé en fond de grille. Contrairement au Paul Ricard ou à Monaco, où il s’était agacé d’une stratégie ratée, Hamilton a baissé la tête et entrepris une remontée.
Remonté de la 14e à la quatrième place en début de course, il s’est ensuite arrêté aux stands mais a été coincé derrière Fernando Alonso pendant près de 15 tours. Une fois l’Alpine écartée, Hamilton est revenu à raison de plus de trois secondes au tour sur les leaders mais a échoué à 2"7 d’Ocon.
La ténacité de Hamilton dans sa remontée n’est pas sans rappeler celle vue à Imola, mais aussi en Espagne et en Grande-Bretagne, quand il a chassé Max Verstappen et Charles Leclerc pour aller chercher la victoire.
Enfin, Fernando Alonso s’est lui aussi montré sous son meilleur jour. Après sa défense hargneuse à Silverstone, le double champion du monde a effectué une lutte de haut vol face à Hamilton, empêchant le pilote Mercedes de remonter et de voler la première victoire d’Ocon. Il complète un bilan absolument parfait pour Alpine en Hongrie.
Top n°3 : La rédemption arrive enfin pour Williams et Russell
George Russell a lui-même été surpris par ses larmes ! Le Britannique a pleuré de joie au terme de la course, après avoir inscrit ses premiers points sous les couleurs de Williams F1.
Malgré une course chaotique pour lui, qui l’a vu sortir deuxième de l’arrêt général aux stands puis rendre cinq places pour éviter une pénalité, le Britannique a perdu quelques places lors de son arrêt au stand.
Moins bien placé que Nicholas Latifi dans l’autre FW43B, il a même proposé à son équipe de tester avec lui toute stratégie qui pourrait aider le Canadien. Un signe de fair play qui a été récompensé par des points et une huitième place finale.
La joie chez Williams était d’autant plus complète que Nicholas Latifi a inscrit quant à lui les 6 points de la septième place, portant le total de l’équipe à dix unités, et lui offrant provisoirement la huitième place du championnat.
Outre le fait qu’il s’agisse des premiers points de Williams depuis deux ans, lors du Grand Prix d’Allemagne 2019, c’est surtout la plus grosse moisson de points pour l’équipe en une seule course depuis le Grand Prix d’Italie 2017 !
Les flops
Flop n°1 : Stroll et Bottas dynamitent la course et le peloton
Jusqu’ici, Valtteri Bottas et Lance Stroll avaient en commun leur moteur Mercedes et un équipier multiple champion du monde. Depuis dimanche, ils partagent aussi la caractéristique d’avoir totalement explosé le peloton au premier virage du Grand Prix de Hongrie.
Auteur d’un piètre départ, Bottas a essayé de ne pas trop perdre dans le premier tour et s’est blotti dans le sillage de la McLaren de Lando Norris. Malheureusement, il n’a pas assez freiné derrière celle-ci et l’a percutée pour la projeter sur la Red Bull de Max Verstappen. Bottas, quant à lui, est allé finir sa course dans l’autre Red Bull de Sergio Pérez, provoquant l’ire des deux pilotes et des dirigeants de l’équipe autrichienne.
Derrière, c’est presque une copie conforme de l’incident à laquelle on a pu assister. Stroll a lui aussi tenté un freinage un peu tardif - volontairement ou non - et a dû compenser en freinant très fort. Il a perdu le contrôle de sa voiture, a escaladé la bordure d’herbe intérieure et a harponné la Ferrari de Charles Leclerc.
Non content d’avoir éventré le ponton de la SF21 et détruit définitivement le moteur italien, il a aussi ruiné la course de Daniel Ricciardo, puisque Leclerc est allé percuter la McLaren après le contact initial.
Ces quatre abandons ont valu un autre point en commun à Bottas et Stroll : une pénalité les attendra à la reprise et ils reculeront de 5 places sur la grille du Grand Prix de Belgique à Spa-Francorchamps, en août.
Flop n°2 : Alfa Romeo, une occasion manquée
Alfa Romeo n’a inscrit que deux points cette année et espérait pouvoir tirer parti d’une course qui s’annonçait folle sur le Hungaroring. Mais le sort semble s’acharner contre l’équipe, qui n’a arraché qu’un petit point alors qu’elle avait le potentiel de faire beaucoup mieux.
Antonio Giovinazzi a été renvoyé en fond de peloton en début de course car il a tenté de passer les slicks sur piste mouillée. Un pari perdant qui a refroidi l’équipe à l’idée de faire le pari des slicks sur le deuxième départ... ce qui aurait pourtant été payant !
Pour ne rien arranger, l’Italien a été puni pour un excès de vitesse dans les stands. De son côté, Kimi Räikkönen a lui aussi reçu une pénalité pour unsafe release, puisqu’un mauvais timing de son équipe a provoqué un accrochage avec Nikita Mazepin et l’abandon de ce dernier.
Une fois ces pénalités purgées, les Alfa Romeo étaient loin de leurs rivales et Räikkönen sauve un point grâce à la disqualification de Vettel. Avec trois unités en une demi-saison, l’équipe perd sa huitième place au classement au profit de Williams.
Flop n°3 : Tsunoda, des points qui ne cachent pas un week-end difficile
Yuki Tsunoda a terminé sixième à 12 secondes de son équipier Pierre Gasly. En se tenant à ce fait, c’est un nouveau très bon week-end pour le Japonais, qui porte son total de points à 18. Mais dans les faits, le week-end de Tsunoda est proche de la catastrophe.
Tout a commencé par un nouvel accident en Essais Libres 1, qui a coûté au Japonais la quasi totalité de sa journée du vendredi. Avec 1h30 de roulage au moment d’aborder les qualifications, on s’attendait au pire du côté de Tsunoda, en manque de données, et il l’a payé très cher.
Son élimination en Q1 est déjà cruelle, mais l’écart avec Gasly est, lui, abyssal. Quatrième de la Q1, le Français a devancé Tsunoda de 1"045 ! De quoi nourrir des regrets pour le principal intéressé, mais aussi de quoi s’inquiéter pour la suite du week-end.
Pourtant, Tsunoda s’est lui aussi inséré dans l’espace intérieur au premier virage et a gagné pas moins de 11 places lors du départ. Quatrième à la suite de l’arrêt de Hamilton, il a été fortement ralenti par Latifi et a ensuite perdu en rythme au fil de la course.
Ordonné par AlphaTauri de laissé passer Gasly en fin de course, Tsunoda a encore piqué une crise à la radio en se plaignant que le Français ne prenait pas assez d’avance, alors qu’il avait déjà 3 secondes de marge. Il a finalement commis une erreur qui l’a renvoyé à plus de 25 secondes de Gasly.
On demande à voir…
Quid du niveau de Red Bull en Hongrie ?
On ne sait pas ce qu’auraient fait Verstappen et Pérez en course en Hongrie sans l’accident du départ, mais les deux premières journées du week-end n’auront rien fait pour rassurer les dirigeants et pilotes de l’équipe autrichienne.
Si Christian Horner et Helmut Marko se sont concentrés sur les pertes financières liées à cet accident et à celui de Silverstone, militant ouvertement pour des dédommagements de la part des autres équipes, la réalité sportive les rattrapera certainement pendant la pause estivale.
Peu à l’aise le vendredi malgré un meilleur temps le vendredi matin, Verstappen n’a pas réussi à jouer la pole position contre un Hamilton bien plus solide au volant de sa Mercedes le samedi. Pire, le Néerlandais a aussi dû s’incliner face à Bottas en qualifications, avec 106 millièmes de retard sur le Finlandais et 0"421 sur le poleman du jour, Hamiton.
La demi-seconde de retard qu’accusait Pérez sur son équipier ne lui a pas empêché d’atteindre la deuxième ligne pour 0"062 devant Gasly. L’incident en fin de séance où Verstappen et Pérez ont été perturbés par Hamilton n’aurait certainement rien changé à ce résultat, preuve en est du silence des deux pilotes et de Horner à ce sujet.
Red Bull n’avait pas non plus la confiance en Q2 de rester en pneus médiums pour viser un départ avec les gommes à flancs jaunes le dimanche, et il était prévu que Verstappen et Pérez s’élancent en tendres, derrière les Mercedes en durs.
Cette lutte passionnante n’aura pas eu lieu, mais Red Bull va devoir se demander pourquoi son insolente domination de l’Autriche semble s’être transformée en un retard sur Mercedes, sur un circuit qui semblait pourtant davantage taillé pour la RB16B.