Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops
Top n°1 : Max Verstappen, le champion intouchable
La victoire de Max Verstappen à Miami est certainement à ranger parmi ses plus belles ou impressionnantes en carrière. L’an dernier, Max Verstappen nous avait déjà gratifiés de telles prestations comme à Spa (victoire depuis la 14e place) ou en Hongrie (depuis la 10e).
Cette fois, ce fut une victoire depuis la 9e place. La remontée du Néerlandais jusqu’à la deuxième place était certes attendue. Mais ce qui a véritablement choqué ou surpris, c’est son rythme incroyable en durs (pendant plus de 40 tours). Le pilote Red Bull était tout simplement plus rapide que son coéquipier Sergio Pérez – qui était lui en médiums. Et même en durs usagés, Max Verstappen gardait un rythme supérieur à Sergio Pérez, lorsqu’il était en durs neufs. Une vraie claque. Et cela, sans faire absolument aucune erreur.
Certes Max Verstappen a payé en Q3 son erreur lors de son premier run, suite au drapeau rouge qui le fit reculer au 9e rang au départ ; mais finalement, cette mésaventure lui a permis d’afficher sa supériorité intrinsèque sur son coéquipier tout au long du week-end. Il est bien sûr trop tôt pour dire que « la saison est finie », mais avec ce genre de performance, Max Verstappen rappelle qui est peut-être le patron à Milton Keynes. Masterclass.
Top n°2 : Alonso, le guerrier de la 3e place
Un seul run en Q1 a suffi à Fernando Alonso pour se qualifier en Q2 – on voit ici que l’expérience a payé, alors qu’au même moment Lance Stroll était éjecté de la séance de qualifications. L’Espagnol rassurait ainsi : la baisse de performance des Verts à Bakou sur un tour, n’était que provisoire. Et revoici Fernando Alonso pour la première fois sur une première ligne aux États-Unis depuis 2007 !
En course, Fernando Alonso a encore fait parler sa maîtrise de la dégradation des Pirelli. Il fut parmi les pilotes de tête, et de loin, celui ayant fait le plus durer les médiums (24 tours). Ce décalage stratégique lui permit d’attaquer plus encore avec les durs en deuxième partie de relais. C’est ainsi que l’Aston Martin F1 était, en rythme de course, facilement la deuxième meilleure voiture ce dimanche dernier. Comme il le dit lui-même, Fernando Alonso a ainsi connu une course solitaire, trop loin derrière les Red Bull, mais aussi facilement devant la Mercedes de George Russell ou la Ferrari de Carlos Sainz en rythme de course.
Reste que ce 4e podium en 5 Grands Prix est pleinement rassurant pour l’Espagnol, alors qu’arrivent des évolutions et des circuits plus favorables à Imola, Barcelone ou Monaco.
Top n°3 : Magnussen : brillant samedi, encourageant dimanche
Kevin Magnussen a été le héros des qualifications à Miami en se classant quatrième, sa meilleure position depuis… sa pole position bien sûr de l’an dernier au Brésil. Avec seulement un dixième de différence avec la septième place en Q3, cela montre que les détails font toute la différence – ce que sait très bien faire Kevin Magnussen dans ces conditions. Le Danois a aussi battu Nico Hülkenberg en qualifications pour la première fois cette année.
En course, personne ne s’attendait à ce que Kevin Magnussen conserve sa 4e place. Mais il reculait sur la grille encore plus qu’on ne le pensait dans les premiers tours. Cependant, il a bien pu lutter dans le milieu de la grille et a même longtemps retenu la Ferrari de Charles Leclerc, montrant ainsi le bon rythme de course de Haas (et le faible rythme de course de Ferrari) comme la science de la course du ’Viking’.
Kevin Magnussen a finalement terminé à la dixième place avec courage, devant Yuki Tsunoda et Lance Stroll, ce qui était bien mérité après ce week-end. En fin de compte, voilà une réponse convaincante à l’ultimatum qui lui avait été donné par son directeur d’écurie Günther Steiner…
Les flops
Flop n°1 : Retour à la réalité pour McLaren
Rien n’est allé pour McLaren à Miami. L’équipe orange a d’abord subi une double élimination en Q1 avec Oscar Piastri et Lando Norris, et n’a jamais été dans le rythme tout au long du week-end. En course, pour en rien arranger les pilotes McLaren furent également confrontés à des problèmes de fiabilité pour Oscar Piastri ; et à une touchette entre Nyck de Vries et Lando Norris dès le premier virage. Cependant tout était déjà perdu avec un tel rythme...
Les évolutions apportées à la McLaren à Bakou n’ont pas eu l’effet escompté, et peut-être bien que l’Azerbaïdjan n’était qu’une promesse trompeuse. Quoi qu’il soit, McLaren se retrouve avec un week-end à oublier pour eux. Encore un.
« Le principal enseignement que nous pouvons tirer de Miami est que nous n’avons pas été assez rapides ce week-end » résumait le directeur d’écurie Andrea Stella. « Après avoir marqué des points à Bakou, ce week-end est un retour à la réalité sur la quantité de travail qui nous attend. Le plan ne change pas : nous avons de bons développements à venir, nous gardons la tête baissée, nous nous regroupons et nous repartons à Imola »
Flop n°2 : Les erreurs de Leclerc ne doivent pas masquer le faible rythme de course de Ferrari
Après un week-end presque parfait à Bakou, Charles Leclerc a connu un week-end brouillon à Miami. Des réglages agressifs ont amené sa Ferrari à rebondir partout, mettant Leclerc à la limite tout le temps. Et d’ailleurs cette limite a été dépassée à deux moments cruciaux du week-end. D’abord le vendredi, lorsque Charles Leclerc a finalement perdu le contrôle de la voiture au virage 7 pendant les essais libres. Puis les problèmes ont persisté en qualifications, avec une sortie de piste au virage 6 (après une belle alarme au virage 17, avec un blocage de pneus).
Charles Leclerc a donc pris le départ en septième place. En course, sa voiture mal réglée et qui « rebondissait partout » l’empêchaient d’afficher un rythme supérieur à celui de Carlos Sainz en médiums surtout ; et même de dépasser Kevin Magnussen. La fin d’épreuve fut bien meilleure, mais Charles Leclerc finit tout de même par être avalé par la Mercedes de Lewis Hamilton, parti six places plus loin.
En somme, ce week-end a été inquiétant pour Ferrari en termes de performance pure : les erreurs coupables de Charles Leclerc ne doivent pas masquer le faible rythme de course de la voiture rouge made in Maranello (en témoigne aussi le faible rythme de Carlos Sainz en durs). La Scuderia est décidément bien décevante le dimanche. C’est dommage, car c’est le jour où l’on marque des points...
Flop n°3 : Stroll rate sa Q1 et par conséquent son week-end
Quel contraste avec son coéquipier ! A Miami, Lance Stroll a connu un week-end sans. Très douloureux au compteur points, quand cette Aston Martin F1 est capable de finir sur le podium – on le sait avec qui vous savez.
Le pari de l’équipe en réalité n’a pas aidé à Lance Stroll : il avait été décidé de ne faire qu’un run en Q1 pour se qualifier, mais si ce pari était suffisant pour Fernando Alonso, cela ne suffisait pas pour Lance Stroll. Les faibles écarts sur la grille n’aidaient pas, certes (deux-trois dixièmes entre Fernando Alonso et Lance Stroll en Q1) ; et certes encore, les responsabilités sont partagées entre la stratégie de l’équipe et le Canadien : mais les faits sont là, l’un est parti 2e, l’autre 18e.
En course, partant donc 18e, Lance Stroll s’élançait de trop loin pour viser autre chose que de petits points. Il finit non loin du top 10, sans pouvoir démontrer tout le potentiel de cette Aston Martin F1 dans le milieu du peloton, et dans le train DRS. Contrairement cependant à ce que lui disait son ingénieur trop rassurant, son rythme de course n’était en tout cas pas formidable. Ce week-end a ainsi peut-être démontré la différence qu’il y a, dans l’équipe verte, entre un double champion du monde et un bon pilote de milieu de grille.
On demande à voir…
Imola, trop d’attente envers les évolutions Mercedes ?
La question se pose : Mercedes a-t-elle trop communiqué sur les évolutions de sa voiture arrivant à Imola ? La version B de la Mercedes est en effet attendue au prochain Grand Prix dans deux semaines (ce n’est pas un hasard, il s’agit du Grand Prix près des bases européennes des équipes).
Après un changement de concept et un début de saison décevant, il est vrai que les espérances sont grandes… Trop grandes ? Car plus les attentes sont grandes, plus la déception risque aussi d’être majeure...
Toto Wolff a déjà d’ailleurs commencé à préparer le terrain : il a annoncé qu’il ne faudrait pas forcément attendre de miracle, peut-être pas une demi-seconde, de ces évolutions. D’autant plus que d’autres équipes, notamment Ferrari, amèneront des évolutions à Imola, ce qui risque de relativiser les progrès de Mercedes. « Nous devons gérer nos propres attentes, car nous apportons un ensemble de pièces qui comprendra de nouvelles pièces de suspension, une carrosserie et d’autres choses. Mais je n’ai jamais vu au cours de mes 15 années en F1 une solution miracle introduite, où tout à coup vous débloquez une demi-seconde de performance. Donc, je doute fort que cela se produise » a ainsi déclaré Toto Wolff.
Le couperet est attendu, et il pourrait faire mal. Si ces nouvelles pièces ne rapprochent pas franchement Mercedes de Red Bull ou ne font pas de Mercedes la deuxième ou troisième force claire, on peut imaginer que le moral sera peut-être bas à Brackley pour le reste de l’année. Toutefois, il ne faut pas oublier que ce n’est que le début d’un plus long processus de changement de concept – notamment depuis le retour aux affaires de James Allison, le "nouveau" directeur technique. Dans le redressement de Mercedes, Imola ne sera peut-être pas le début de la fin, mais la fin du commencement…