Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops
Top n°1 : Rien n’arrête Max Verstappen
Après son incroyable remontée de Miami, Max Verstappen était attendu au tournant à Monaco, face à un Sergio Pérez que l’on imaginait revanchard, et toujours à l’aise en Principauté. Mais ce qu’on attendait comme un duel intense a tourné à la démonstration. Non, Verstappen n’a pas eu la partie facile lors de ce Grand Prix de Monaco, mais il s’en tire quand même avec la pole et la victoire. Samedi, sa qualification a été exceptionnelle, tant il était à la limite. En retard de plus de deux dixièmes après le deuxième secteur, le double champion du monde a tout donné dans le dernier secteur, touchant trois fois le rail entre le Bureau de Tabac et la ligne droite des stands, pour battre Fernando Alonso de moins d’un dixième. En course, il a construit une avance sur le sec qui lui a permis d’être très prudent sur le mouillé, et de s’arrêter au bon moment. On imagine que si Alonso ne s’était arrêté qu’une fois, la partie aurait été plus difficile pour le Néerlandais. Mais de nouveau, c’est aussi grâce à sa gestion phénoménale des gommes mediums qu’il a pu rester en piste aussi longtemps que son rival, équipé de pneus durs.
Top n°2 : Alonso avait une chance de pole et de victoire
Fernando Alonso avait de quoi y croire, tant samedi que dimanche ! En tête jusqu’au dernier tour phénoménal de Verstappen en qualifs, il a finalement échoué mais a pu prendre son deuxième départ consécutif sur la première ligne de la grille. En course, il a joué la prudence en espérant une averse avec un bon timing et des pneus durs au départ. Cela aurait pu fonctionner si ses gommes dures n’avaient pas chuté en température brutalement au début de l’averse, et si Aston Martin n’avait pas tenté de lui remettre des pneus mediums au lieu d’intermédiaires. Verstappen perdait très gros en mediums usés sous la pluie, et avec un seul arrêt, Alonso serait surement ressorti devant. Mais l’Espagnol signe son meilleur résultat depuis neuf ans et arborait un large sourire après la course. Pour lui, ces résultats sont déjà un bonus inattendu, et la frustration d’une victoire ratée n’a pas - encore - sa place.
Top n°3 : Ocon, un week-end princier
Lors du Grand Prix de Monaco, l’invité surprise s’appelait Esteban Ocon ! Le pilote français est monté en puissance tout au long du week-end, avec d’excellents chronos en Q1 et Q2, et un tour phénoménal en Q3, durant lequel il a tapé le rail au Portier. Heureusement, son A523 était indemne et son chrono à 0"188 de Verstappen lui a valu la quatrième place des qualifications. Celle-ci s’est transformée en troisième position inespérée pour lui après la pénalité de Charles Leclerc. Mais alors qu’il "pensait avoir fait 90 % du travail", comme il l’a dit après la course, son dimanche a été agité. Lors du premier relais, il a dû résister à un Carlos Sainz insistant et incisif, au point d’aller casser son aileron sur la roue arrière de l’Alpine. Lors de l’arrivée de la pluie, Ocon aurait pu perdre sa troisième place mais George Russell, qui avait fait une belle opération, a commis une erreur. De là, Ocon a conservé sa place sur le podium grâce à un bon timing, puis a su se défendre face à Lewis Hamilton, qui est resté collé à lui durant la vingtaine de tours sous la pluie. Le Français décroche ainsi son troisième podium en carrière, le premier pour Alpine depuis le GP du Qatar 2021, et relance une saison qui était jusqu’ici plutôt frustrante.
Les flops
Flop n°1 : Pérez prend l’eau en Principauté
Si notre premier top concernait Verstappen, notre premier flop se penche malheureusement sur Sergio Pérez. Le sursaut d’orgueil espéré après la défaite à Miami face à son équipier n’a pas eu lieu et pire : le week-end a tourné au fiasco pour le Mexicain. En retrait du Néerlandais en essais, il a commis une erreur très coûteuse en qualifications, avec un accident dès la Q1. Outre les dégâts, Pérez était surtout éliminé dès le début de séance sur le circuit le moins propice aux dépassements de la saison. Sa course n’a pas été de tout repos non plus. Accrochages, incidents en piste, touchette à la Piscine, erreur stratégique avec les wets : le deuxième du classement est passé cinq fois par la case stands et termine 16e à deux tours de son équipier. Pire, il encaisse 25 points d’un coup au championnat alors que son retard n’était que de 14 unités en arrivant en Principauté. Comme il l’a dit lui-même, il ne pourra pas se permettre une autre course de ce genre s’il souhaite jouer le titre plus longtemps dans la saison.
Flop n°2 : Stroll n’y arrive plus
On pouvait largement pardonner à Lance Stroll sa 18e place en qualifications à Miami. Aston Martin avait tenté une stratégie risquée qui avait failli coûter à Alonso une élimination en Q1 également. En revanche, le week-end monégasque du Canadien a été bien plus embarrassant. Eliminé en Q2 et 14e sur la grille pendant que son équipier jouait la pole, il s’est distingué en ratant la pesée en cours de séance. Heureusement, son équipe l’a sauvé de la disqualification en poussant rapidement la voiture sur la balance. En course, il s’est montré très agressif derrière Kevin Magnussen mais n’a jamais réussi à dépasser la Haas. Un dépassement opportuniste sur Pérez ne sauve pas son week-end, qui s’est terminé dans les barrière de l’épingle du Fairmont puis du Portier dès que la pluie a frappé le circuit. Son abandon permet notamment à Mercedes F1 de revenir à un point d’Aston Martin au championnat.
Flop n°3 : Retour à la réalité pour Haas F1
La joie de Miami, où Kevin Magnussen s’était qualifié quatrième, semblait bien loin chez Haas F1 ce week-end à Monaco. L’équipe a peiné tout le week-end à trouver de la performance, et les qualifications n’ont pas fait exception. Pour ne rien arranger, les stratèges de l’équipe n’ont pas fait ressortir Magnussen et Nico Hülkenberg immédiatement après le drapeau rouge provoqué par Pérez en Q1. Avec une seule tentative sur une piste en forte progression, les deux pilotes n’ont pas franchi la première partie des qualifications. Impliqué dans un accrochage au départ, Hülkenberg a été transparent toute la course et a terminé 17e. Transparent, Magnussen ne l’a pas été, puisqu’il a tenté de rester plus longtemps en piste pour chausser les pneus pluie, mais a tapé le mur avant de rentrer au stand. Après avoir repris la piste, il a tiré tout droit à Sainte Devote. Un joli dépassement de sa part sur Logan Sargeant à Massenet ne sauve pas non plus le week-end catastrophique de l’équipe américaine.
On demande à voir…
Du mieux pour Mercedes F1, mais...
Il est toujours difficile de savoir où se situe Mercedes F1. L’équipe ne cesse de se plaindre de sa voiture, mais elle engrange des points à chaque course. Le week-end de Monaco était piégeux pour Lewis Hamilton et George Russell, qui étrennaient la W14 largement revue, avec notamment des pontons, un nouveau plancher et une nouvelle suspension avant. Une sortie de piste pour Hamilton en EL3 et pour Russell en course n’ont pas empêché le team d’inscrire 23 points. Comme le disait Toto Wolff après la course, la voiture n’est pas encore au niveau auquel veut se situer Mercedes, mais les progrès sont là. Comme espéré, la base de travail semble plus saine, et cette version B de la W14 n’a rien fait d’inattendu. Pour autant, l’équipe reste prudente et juge que le podium est encore hors de portée dans des conditions normales. C’est à Barcelone que l’équipe pourra davantage comprendre où se situe sa monoplace face à une concurrence qui apportera des évolutions.
Sainz, une frustration compréhensible mais peu légitime
De nouveau chez Ferrari, Carlos Sainz s’est fait entendre à la radio en s’énervant sur la stratégie qui l’a mené à perdre tout espoir de podium. Après un début de course dans le sillage d’Ocon, et alors qu’il était équipé de pneus durs, l’Espagnol espérait faire l’overcut sur le pilote Alpine F1 pour viser le podium. Mais lorsque Hamilton est rentré aux stands, Ferrari l’a appelé pour couvrir la cinquième place. Sorti derrière Ocon, il s’est énervé contre son ingénieur, Ricardo Adami, expliquant qu’il n’était pas intéressé par Hamilton et voulait jouer le podium. S’il a tempéré son énervement après l’arrivée, ce n’est pas la première fois qu’il se montre véhément à la radio, à l’inverse du discret Charles Leclerc de l’autre côté du garage. Pourtant, Sainz n’a pas été exempt de tout reproche ce week-end : après un crash en essais libres, il a commis une erreur en course qui lui a fait perdre plusieurs positions et l’a même fait terminer derrière son équipier. Sans parler de l’accrochage avec Ocon qui lui vaut un aileron abîmé pendant une majeure partie de la course.