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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de Singapour

Sainz au sommet de son art, week-end inhabituel pour Red Bull

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Une victoire tactique et totalement maîtrisée : le week-end parfait de Carlos Sainz

Carlos Sainz a réalisé, tout simplement, son meilleur week-end en F1 à Singapour. Il aura exécuté à merveille, de A à Z, le plan de la Scuderia. Ainsi en course, l’Espagnol a fait parler sa science tactique. En deux temps. Tout d’abord, conscient que la voiture rouge dégradait bien trop vite les pneus, il a imposé un rythme de sénateur durant la première partie de l’épreuve : frustrant pour les spectateurs, mais logique du point de vue de la Scuderia. Sans doute s’était-il inspiré de l’adage d’Auguste, l’empereur romain : ’Festina lente’ (Hâte-toi lentement). Et en fin d’épreuve, Carlos Sainz s’est aussi montré tacticien en donnant le DRS à son pourtant poursuivant Lando Norris, pour lui permettre de résister au retour des Mercedes.

Mais ce qu’il faut aussi souligner, c’est que la victoire de Carlos Sainz s’est construite dès le vendredi : en essais libres, le pilote Ferrari s’est immédiatement senti en jambes et a pris le dessus en rythme pur sur Charles Leclerc. Sa pole du samedi, sa deuxième consécutive après Monza, n’en était donc que méritée.

Depuis le retour de la trêve estivale, Carlos Sainz s’impose en somme comme le leader, le pilote numéro 1 de Ferrari… Ces progrès ne tombent pas du ciel car comme il l’a confié, le pilote Ferrari a beaucoup travaillé durant l’été avec ses ingénieurs : « En termes de compréhension de la voiture et du pilotage, avant la pause estivale, j’avais déjà un bon feeling. Je me suis assis avec mes ingénieurs pendant la pause estivale et nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire pour commencer à tout bien mettre en place un week-end, parce qu’il est clair que nous avons beaucoup de rythme, nous faisions de bonnes choses mais nous ne mettions jamais tout en place. Alors on s’est dit, voyons ce que nous pouvons faire pour nous améliorer, parce que le potentiel est clairement là cette année. » Le travail paye : voici un Carlos Sainz au sommet de son art.

Top n°2 : Norris de nouveau à un cheveu de la victoire

Lando Norris n’avait jamais été aussi près d’une victoire depuis le Grand Prix de Russie 2021, où il avait tout perdu dans les dernières boucles. Un blocage de pneus, une petite erreur de Carlos Sainz, auraient pu lui donner la victoire. Un espoir vain… Mais lui aussi était sous la pression des Mercedes : une pression à laquelle il a su résister, même s’il a touché légèrement le mur, au niveau de l’aileron avant, au même endroit que George Russell dans le dernier tour !

Pour autant, Lando Norris a toutes les raisons de partir de Singapour avec le sourire. Il a de nouveau maximisé le potentiel de sa McLaren, d’abord en qualifications, en se positionnant dans les premières places, puis en course, en déroulant une stratégie sans accroc.

Ce résultat est aussi important pour McLaren, qui valide ainsi son nouveau package d’évolutions : l’équipe orange avait apporté une voiture presque nouvelle, avec des pièces rapportant trois ou quatre dixièmes par tour.

Top n°3 : Lawson pose un dilemme à AlphaTauri

Le doute n’est plus permis : Liam Lawson s’est extrêmement bien adapté à la F1. Au point de poser un dilemme à AlphaTauri…

Après des débuts impressionnants à Zandvoort (aucune faute malgré le chaos du Grand Prix), une confirmation à Monza, Lawson a de nouveau donné satisfaction sur ce qui est peut-être le circuit le plus éprouvant de l’année à Singapour. Ce dès les qualifications, où Lawson parvint à entrer en Q3 – ce que n’avait jamais réussi à faire Nyck de Vries. En course, Lawson n’a de nouveau commis aucun impair – et encore a-t-il souffert des attaques trop agressives de Sergio Pérez. La comparaison avec Logan Sargeant ou Lance Stroll, qui sont partis à la faute en course et en qualifications, est ici éclairante : Lawson, lui, est resté en piste.

Le Néo-Zélandais a ainsi permis à AlphaTauri d’inscrire 2 points précieux au classement des constructeurs ; et s’est surtout positionné, ce qui était assez inattendu, comme un candidat au baquet AlphaTauri pour 2024.

Le nouveau PDG d’AlphaTauri Peter Bayer reconnaît volontiers être désormais face à un casse-tête : « Je pensais que sa voiture était deux fois plus large que les autres ,Liam n’a jamais perdu son sang-froid. Il ressemblait à un professionnel chevronné. Il s’est battu comme un loi. Liam a fait ce qu’il devait faire et nous verrons maintenant qui sera dans la voiture l’année prochaine dans les prochains jours. C’est un bon casse-tête à avoir. Mais Daniel va certainement remonter dans sa voiture et Liam veut terminer la Super Formula avec le titre au Japon. » Est-ce Yuki Tsunoda qui fera les frais de cette percée inattendue de Lawson ?

Les flops

Flop n°1 : Mais qu’est-il arrivé à Red Bull ?

La chute est spectaculaire. L’équipe jusqu’ici invaincue est tombée de son piédestal. Certes sans doute très provisoirement. Red Bull s’attendait à perdre en performance à Singapour… mais sans doute pas à ce point, surtout en qualifications. Aucune voiture de Milton Keynes n’a vu la Q3, une première en cinq ans (Russie 2018).

Mais qu’est-ce qui clochait donc sur la RB19 ? Les effets de la directive technique sur la rigidité des ailerons ? L’équipe n’a cessé de le nier (voir plus bas).

L’explication serait plus simple : comme l’a confié Christian Horner, c’était peut-être une affaire de pneus dans leur (mauvaise) fenêtre de fonctionnement. « Quand vous n’êtes pas dans cette fenêtre, les pneus sont horribles, rien ne fonctionne. » Des problèmes aggravés par une série de mauvais choix dans les réglages, qui ne fonctionnaient pas dès le vendredi, comme le confirmait cette fois le directeur de l’ingénierie, Paul Monaghan : « Ce n’était pas notre heure ou nos deux heures les plus joyeuses vendredi. Le vendredi, nous avons eu toutes sortes de doutes et de questions à l’esprit. »

Pour autant, la Red Bull s’est ensuite montrée bien plus véloce en course : Max Verstappen avait un rythme d’enfer en fin d’épreuve et s’il n’avait pas été désavantagé par la stratégie et le timing de la voiture de sécurité, Christian Horner estime même qu’il aurait pu se battre pour la victoire. On devrait donc assister à un retour à la normale à Suzuka, circuit moins atypique de Singapour. C’est-à-dire, à un doublé Red Bull ?

Flop n°2 : Le nouveau package d’Alfa Romeo déçoit

Parmi les équipes recevant des évolutions, Alfa Romeo était certainement, après McLaren, l’équipe apportant le plus de nouveautés ambitieuses : nouvelles dérives verticales sur le plancher, nouveau diffuseur, nouvelles écopes de frein arrière et nouvel aileron avant. L’équipe italo-suisse pariait sur ce package pour remonter franchement dans le classement.

Mais ce n’est pas du tout arrivé en Q1, où Valtteri Bottas comme Guanyu Zhou ont subi une nouvelle double élimination en Q1. Certes, le rythme de course de course fut meilleur le dimanche pour Guanyu Zhou (qui était parti des stands pour affiner ses réglages), mais apparemment, il reste encore bien du travail à faire pour révéler le potentiel de ces évolutions – si elles en ont. Valtteri Bottas reconnaissait en substance l’ampleur du travail à faire : « Nous avons appris des choses de notre package d’évolutions ce weekend, nous ne sommes tout simplement pas parvenus à le faire fonctionner sur ce circuit. Nous pensons pouvoir faire bien mieux à Suzuka, même s’il nous reste beaucoup de choses à optimiser. »

Il y a urgence pour Alfa Romeo car au contraire, AlphaTauri a réussi à faire fonctionner son package à Singapour – et attend d’autres évolutions à Suzuka. 5 points séparent aujourd’hui ces deux équipes au classement des constructeurs.

Flop n°3 : Stroll doit-il quitter la F1 de lui-même ?

Commençons par le plus important : Lance Stroll, après son lourd crash en Q1 à Singapour, récupère vite et sera de retour dans l’Aston Martin ce vendredi à Suzuka.

Cela étant dit, le Canadien a de nouveau inquiété tous les observateurs et n’a rien fait pour calmer une petite et inquiétante musique qui monte de son côté : doit-il arrêter la F1 ? Doit-il, pour que son père réalise tous ses projets, s’effacer de lui-même de l’équipe Aston Martin F1 ?

Nico Rosberg est de cet avis par exemple : « Je pense qu’à long terme, Aston ne peut pas se permettre d’avoir un pilote aussi éloigné. Donc, soit Lance revient là où il peut être et là où il devrait être, soit ils vont devoir commencer à penser à changer, changer les choses autour d’eux avec un deuxième pilote. »

Pour empêcher que ce bruit de fond ne devienne insupportable pour lui, Lance Stroll devra inévitablement se réveiller. C’est un véritable sursaut qu’on attend de lui désormais.

En a-t-il seulement conscience ? Car il faut dire qu’il n’est pas du tout aidé par la communication sinon catastrophique, du moins complaisante, de sa propre équipe. Mike Krack, son directeur d’écurie, a par exemple sorti une réponse lunaire quand on l’interrogeait sur le niveau ou la perte de motivation de Lance Stroll. Sur le crash du Canadien, Mike Krack a estimé que « c’était la preuve qu’il est à fond, pour tous ceux qui pensent qu’il ne l’est pas. Pour aborder ce virage à cette vitesse, il faut être engagé, et je pense que c’est une autre preuve qu’il l’est pleinement. » Une réponse totalement déconnectée de la réalité…

On demande à voir…

Quels sont les effets de la nouvelle directive technique sur les ailerons ?

Simple coïncidence ? Red Bull a été vaincue (pour la première fois en 15 courses) précisément le week-end où entrait en vigueur la nouvelle directive de la FIA sur les éléments aérodynamiques (plancher et ailerons) flexibles - la TD18.

Red Bull semblait faire partie des équipes dans le viseur de la Fédération – avec des ailerons avant notamment qui bougeaient trop en lignes droites, comme en virages. George Russell s’est ainsi publiquement étonné de cette corrélation : « C’est vraiment étrange qu’ils soient autant derrière ce week-end. Inhabituel. »

Pour alimenter d’ailleurs les soupçons, il fallait noter que Red Bull courait justement avec un nouveau plancher à Singapour, du moins en essais libres (retour au plancher classique en qualifications)… Comme une tentative d’adaptation à la directive technique ? « C’était un plancher prévu depuis longtemps. Cela a bien fonctionné dans le simulateur et promettait plus d’appui » niait pourtant Helmut Marko après les qualifications.

Et en effet, on peut douter que la seule directive technique explique la chute de performance de Red Bull. Singapour est d’abord un tracé très particulier : Mercedes par exemple, du temps de sa domination de l’ère hybride, y avait grandement souffert en 2015, permettant à Sebastian Vettel de l’emporter. Ce qui n’avait pas empêché Mercedes de régner sur la suite de la saison… Christian Horner l’a aussi confié : Red Bull a peut-être tout simplement souffert de mauvais réglages, qui ont empêché les pneus d’être dans leur bonne fenêtre de fonctionnement.

Autre point qui peut rendre sceptique : les propres adversaires de Red Bull, pourtant toujours prompts à polémiquer, ne croient pas à l’importance décisive de la directive technique. « Tout le monde a dû réagir aux directives d’une manière ou d’une autre, certains plus, d’autres moins » confiait par exemple Toto Wolff.

Red Bull promet qu’elle sera de retour à sa forme normale à Suzuka : on devrait donc être définitivement fixés d’ici quelques jours…

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’L’objectif est de gagner’ pour Red Bull à Suzuka»

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