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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de Styrie

Hamilton, une masterclass de bout en bout

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être louangé ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Hamilton, une classe d’écart

Le Lewis Hamilton que l’on connaît est revenu en force au Red Bull Ring : impérial et magistral le samedi, excellent gestionnaire le dimanche. La performance du Britannique aura été plus impressionnante encore en qualifications qu’en course. Sous la pluie, en Q3, le pilote Mercedes a sorti un tour « venu d’un autre monde » pour reprendre les propos de Toto Wolff, en finissant 1,2 seconde devant Max Verstappen ! Certes, le pilote Red Bull Racing aurait pu améliorer s’il n’était pas parti en tête-à-queue… mais Lewis Hamilton, lui, n’a commis aucune erreur. « Cela me ramène définitivement à des moments comme Silverstone 2008 » confiait Lewis Hamilton après ce tour magique, « lorsque vous êtes vraiment en symbiose avec la voiture. » Valtteri Bottas était loin relégué à la 4e place…

En course, Hamilton a ensuite géré, sans jamais être inquiété. Comme de coutume, le pilote Mercedes a répondu, de la meilleure manière qui soit, à tous ceux qui disaient qu’il était démobilisé ou distrait par des occupations extérieures. Avec 14 saisons de suite désormais avec au moins une pole et une victoire, Lewis Hamilton continue d’écrire sa légende.

Top n°2 : Norris, le vent dans le dos

S’il continue comme cela, Lando Norris va gagner une réputation de formidable finisher… Déjà la semaine dernière, le pilote McLaren avait arraché un podium dans le dernier tour. Cette fois-ci, il a bondi de plusieurs positions dans le peloton pour glaner, au finish, la 5e place, devant Daniel Ricciardo et les deux Racing Point. Et tout cela avec des douleurs au dos récurrentes, qui l’avaient gêné particulièrement en qualifications ! Rappelons cependant que cette performance n’a pu être signée que parce que Lando Norris a eu l’intelligence, et le talent nécessaire, pour conserver ses tendres pendant pas moins de 45 tours durant le premier relais.

3e du championnat, Lando Norris est moins une révélation qu’une confirmation de ce début d’année. Mais notons aussi que sa performance n’a été rendue possible que par le fair-play régnant chez McLaren : son coéquipier Carlos Sainz, en pneus usés, ne lui a pas résisté. Voici ce qu’on gagne quand une bonne entente règne. Certes, le rythme de McLaren n’est pas encore au mieux, mais Lando Norris maximise certainement ses points depuis le début de saison.

Top n°3 : La performance de George Russell en qualifications

La remontée de Sergio Pérez était certes très appréciable dans le peloton, mais la fin de course du Mexicain aura été gâchée par une erreur au moment de dépasser d’Alexander Albon. Profitons-en alors pour mettre en lumière une performance tout aussi voire plus remarquable, celle de George Russell en qualifications. Sur sa Williams F1, sous la pluie, le Britannique a prouvé pourquoi Mercedes plaçait tant de confiance en lui, en signant le 12e chrono (il partait 11e sur la grille après la pénalité infligée à Charles Leclerc). D’ailleurs, George Russell n’avait fini qu’à 8 millièmes de la Ferrari. Or même si sa Williams F1 progresse, la course a montré que Grove gardait encore la pire monoplace du plateau. La pluie révèle les talents, et George Russell a donc confirmé le sien samedi dernier. Sa sortie de piste néanmoins, le dimanche en course, prouve qu’il a encore de l’expérience à engranger avant de pouvoir prétendre remplacer Valtteri Bottas chez Mercedes.

Les flops

Flop n°1 : Ferrari était au fond du trou mais continue de creuser

Après les qualifications, lors desquelles Sebastian Vettel et Charles Leclerc avaient signé les 10e et 11e chronos (la Williams de George Russell suivant à 8 millièmes), on se disait que la Scuderia ne pouvait pas tomber plus bas. Eh bien si… Et de quelle façon. Ferrari aura été la risée de la planète du sport auto ce dimanche, avec un accrochage entre ses deux monoplaces. Charles Leclerc a assumé la totale responsabilité de cet hara-kiri teint de rouge, et les images l’accablent en effet.

Au-delà du résultat sportif, du désastre technique (les évolutions auront été endommagées dans l’accrochage, surtout au niveau du fond plat de Charles Leclerc) et de l’image terrible renvoyée par une équipe Ferrari qui se saborde en interne, c’est bien le leadership de Mattia Binotto qui doit être remis en question. Sa réaction, après course, a été très molle, blâmant un incident de course au premier virage. Or, après l’accrochage d’Interlagos l’an dernier, Mattia Binotto avait assuré que cet incident serait le dernier. A la rue techniquement, ridicule politiquement, Binotto voit le couperet se rapprocher : après un tel début de saison, la question n’est peut-être plus de savoir s’il va partir, mais quand. Combien de temps pourra-t-il tenir ?

Flop n°2 : La fiabilité défaillante chez Renault F1

Après des qualifications formidables, Esteban Ocon tenait le bon bout en ce Grand Prix de Styrie dans la première moitié d’épreuve. Même si Daniel Ricciardo était plus rapide en médiums, le Français pouvait légitimement croire à un nouveau top 8 au moins, avec une Renault F1 loin d’être ridicule en rythme de course. Quand le Normand rentra aux stands, chacun s’attendait à le voir passer des tendres aux médiums… Mais ce fut finalement l’abandon. Pourquoi ? Un problème de refroidissement, soit un problème similaire à celui qui avait affecté Daniel Ricciardo la semaine dernière. Or il faisait beaucoup moins chaud ce week-end en Styrie… Après l’arrivée, Cyril Abiteboul ne se cachait pas derrière sa déception : « Aujourd’hui, les émotions étaient beaucoup plus douloureuses avec un nouvel abandon pour l’une de nos voitures pour la même raison que la semaine dernière. Nous avions fourni beaucoup d’efforts pour renvoyer les pièces à Enstone, les examiner et les ramener en piste, mais il est évident que nous avons manqué quelque chose. Ce faible niveau de fiabilité n’est évidemment pas acceptable dans un peloton si disputé. »

Renault, contrairement à Mercedes par exemple, n’a ainsi pas réglé ses problèmes en une semaine : et c’est là particulièrement alarmant, quand l’on sait que le Grand Prix de Hongrie devrait se disputer sous une chaleur plus marquée…

Flop n°3 : Le rythme de course inquiétant d’Alexander Albon

L’an dernier sur le Red Bull Ring, Pierre Gasly avait fini à un tour de Max Verstappen – d’ailleurs, dès l’arrivée, Christian Horner avait cherché à le remplacer. Mais le Grand Prix de Styrie d’Alexander Albon fut à peine plus probant : le Thaïlandais était environ une demi-seconde plus lent que son coéquipier à chaque tour. Un gouffre. Là où Max Verstappen luttait avec Valtteri Bottas, Alexander Albon luttait avec Sergio Pérez, et il s’en fallu de peu pour qu’un nouvel accrochage ne se produise en fin d’épreuve – attention à Alexander Albon, qui risque de franchement abîmer sa réputation de pilote propre. Si Max Verstappen n’avait pas eu un aileron avant endommagé, et s’il ne s’était pas arrêté en toute fin d’épreuve, l’écart aurait été bien plus grand.

D’ores et déjà, Helmut Marko a mis la pression sur son pilote : « Alex n’a pas été très rapide, Max avait un aileron avant endommagé, cela lui a coûté plusieurs dixièmes par tour mais il était encore plus rapide que lui. Nous devons comprendre pourquoi il y a autant de différence. » Max Verstappen doit ainsi régulièrement lutter seul contre les deux Mercedes, et vu la compétitivité des Flèches Noires, ce n’est pas tenable. Dès lors, il semble bien acquis qu’il n’existait pas de problème Gasly chez Red Bull, mais un problème de pilote numéro 2. De quoi relancer les rumeurs liées à Sebastian Vettel ? Sait-on jamais…

On demande à voir…

Racing Point, deuxième force du plateau en sursis ?

Parti 17e au Red Bull Ring, Sergio Pérez a effectué une remontée formidable pour revenir à la 5e place en toute fin d’épreuve, avant son accrochage en Racing Point. Au-delà de cette remontée, c’est le rythme pur du Mexicain qui était tout simplement affolant : il avalait la Red Bull d’Alexander Albon à raison d’une demi-seconde au tour, a rapidement mis 10 secondes entre lui et la Renault de Daniel Ricciardo… et roulait même dans les temps de Valtteri Bottas et de Max Verstappen, en enchaînant les meilleurs tours. Christian Horner, le directeur de Red Bull, a ainsi prévenu le paddock : « tout le monde devrait s’inquiéter » de voir une équipe Racing Point aussi performante. De son côté après l’épreuve, Lance Stroll assurait que Racing Point avait la « deuxième, peut-être la troisième » voiture la plus rapide du plateau.

De telles performances ont fait parler. Renault est alors passée à l’offensive : l’équipe française a déposé officiellement réclamation auprès de la FIA, afin de vérifier la légalité de cette Mercedes rose, plus principalement de ses écopes de freins avant et arrière. La technique est habile : Renault ne demande pas à vérifier toute la voiture, mais des pièces qui ne peuvent être copiées avec l’aide de simples photographies.

Il reste désormais à voir, si la voiture est bien validée par la FIA, quelle sera la compétitivité de Racing Point si Sergio Pérez et Lance Stroll ne partent pas en milieu de grille. Les deux pilotes (surtout Sergio Pérez) pourront-ils menacer Alexander Albon ? Et si finalement la FIA donne raison à Renault, Racing Point aura-t-elle à réinventer totalement une voiture en quelques jours ? Y a-t-il un plan B ? Renault ira-t-elle jusqu’à porter plainte à chaque Grand Prix sur une pièce différente à chaque fois ? Le feuilleton de la Mercedes rose n’est pas près de s’arrêter !

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