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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de Toscane

Albon sur le podium, Räikkönen surnage aussi

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les « tops » et les « flops » identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être louangé ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Les progrès d’Albon récompensés, même si tout n’est pas parfait

Ce premier podium d’Alexander Albon en F1 a sonné comme une juste récompense par le Thaïlandais, qui en avait été privé par deux fois, par le passé, par des accrochages en piste avec Lewis Hamilton. Bien sûr, on pourra toujours critiquer les performances pures d’Albon, qui demeure encore loin de Max Verstappen : tandis que l’un lutte avec les Racing Point et les Renault, l’autre affronte les Mercedes. Mais tout de même : ce week-end en Toscane, Alexander Albon était en progrès. Il n’a fini qu’à 4,5 dixièmes de Max Verstappen le samedi : un écart certes toujours important, mais moindre que lors des précédentes séances en moyenne. Surtout, il devançait de 3 bons dixièmes le reste du peloton, se donnant une petite marge pour finir à ce qui doit être sa place sur la grille, c’est-à-dire la 4e.

En course, Alexander Albon avait encore un bien meilleur rythme, qu’il n’a pas pu afficher totalement, en raison de ses départs manqués (il a surtout évolué dans la boîte de vitesses des Renault ou Racing Point). A l’air libre, comme il l’a montré en rattrapant puis en creusant l’écart sur Daniel Ricciardo, Albon avait bien le potentiel pour finir à la régulière, 4e de son Grand Prix. Il a aussi fait preuve de sang-froid à un moment crucial, en dépassant la Renault joliment à l’extérieur. Dans ces circonstances, cela valait donc un podium. Il faut maintenant faire mieux et, à l’image de Valtteri Bottas, inquiéter Lewis Hamilton en qualifications et en course, ou tout du moins s’en rapprocher. Les évolutions promises par Christian Horner sur l’arrière de la voiture (pour régler le problème d’instabilité qui affectait aussi Pierre Gasly) vont-elles suffire ?

Top n°2 : Räikkönen, 2 points au courage, 20 ans après !

Kimi Räikkönen, enfin, dans les points en 2020, 20 ans après son premier test d’une F1, avec Sauber, sur ce même tracé du Mugello, l’histoire est belle ! Et surtout – c’est ce que l’on voudrait souligner ici – le Finlandais n’a pas hérité de cette 9e place (8e sans la pénalité de cinq secondes) par pur hasard ou chance. Kimi Räikkönen méritait cette récompense en effet après un très beau week-end.

Déjà en qualifications, le champion du monde de Ferrari finissait 13e, la meilleure position de l’année pour une Alfa Romeo, là où Antonio Giovinazzi n’a encore jamais vu la Q2. Aux différents restarts, après avoir eu très chaud au départ originel, Kimi Räikkönen a fait parler sa science de la course en restant prudent. Il avait d’ailleurs d’autant plus de mérite que suite à l’incident du premier tour, des dégâts sur son fond plat au niveau de l’aileron avant avaient handicapé son rythme de course. Et pour ne rien arranger, il a été victime d’un arrêt aux stands manqué par ses mécanos (12 secondes d’immobilisation) ! Malgré tout, il a montré qu’il pouvait rivaliser, comme à Monza, avec Charles Leclerc en rythme pur. En somme, les progrès d’Alfa Romeo, comme la fiabilité de Kimi Räikkönen, ont été justement récompensés par cette 9e place. Le vieux briscard a encore de la réserve !

Top n°3 : Ricciardo n’avait jamais été aussi près du podium pour Renault

C’est passé près ! Renault a bien cru à un moment donné de la course signer son premier podium depuis 2011, grâce à Daniel Ricciardo. Mais c’est finalement Alexander Albon qui avait donc un meilleur rythme de course que l’Australien. Déjà en qualifications, la Renault affichait un rythme prometteur, sans pouvoir le montrer. Car le deuxième tour de Daniel Ricciardo en Q3 fut interrompu par la sortie de piste… de son coéquipier d’Esteban Ocon. En course, Daniel Ricciardo a donc confirmé ce rythme prometteur en ayant l’avantage assez facilement en première moitié de course sur Lance Stroll (certes moins en deuxième). Sur un circuit rapide, à haute vitesse, la Renault a confirmé son aisance, comme par exemple sur le tracé de Silverstone. La puissance du V6 tricolore a aussi de nouveau donné une bonne satisfaction. C’est désormais la fiabilité (problème de surchauffe de freins pour Esteban Ocon) qui pose surtout problème chez Renault. Pour aller chercher, pourquoi pas la 3e place au classement des constructeurs, il faudra être parfait sur ce plan.

Les flops

Flop n°1 : La fiabilité ‘de merde’ de Honda (dixit Max Verstappen)

Le marketing de Honda peut s’estimer heureux : les circonstances de course exceptionnelles au Mugello vont peut-être faire, un peu, oublier la fiabilité une nouvelle fois inquiétante de l’unité de puissance japonaise. Car comme à Monza, Max Verstappen a dû abandonner sur problème moteur… le même problème qu’en Lombardie, semble-t-il. La défaillance technique, qualifiée de critique par Honda, s’est même manifestée dès le tour de mise en grille. Au départ, Max Verstappen est ainsi resté comme scotché sur la grille, pointant rapidement au 10e rang faute de puissance. Pas de regrets donc pour son crash : avec une unité de puissance défaillante, il aurait de toute façon abandonné.

A chaud, le Néerlandais a vertement critiqué son moteur, estimant même « qu’on faisait du travail de merde… ». Honda a certes beaucoup progressé sur le plan de la performance, mais ce deuxième abandon en deux courses, touchant à chaque fois le meilleur pilote du motoriste, doit poser question. Heureusement, Max ne lutte pas pour le titre pour Honda…

Enfin, notons que Pierre Gasly a été handicapé par des problèmes de MGU-K en qualifications, expliquant son élimination en Q1.

Flop n°2 : Un 1000e Grand Prix sous forme de calvaire pour Ferrari

Revoici Ferrari… La Scuderia est décidément abonnée à cette catégorie, mais comment faire autrement ? L’occasion semblait pourtant belle : 1000e Grand Prix, circuit très connu des monoplaces italiennes… Et même la chance était du côté de Maranello. Après son superbe premier tour en Q3, Charles Leclerc (qui a une fois encore sublimé les performances de sa monoplace) avait pu garder le bénéfice de sa 5e place sur la grille, puisque le deuxième tour de ses concurrents fut annulé en raison de la sortie de piste d’Esteban Ocon. Et au départ, le Monégasque s’élança superbement pour pointer à la 3e place, à la fin du premier tour. Un cache-misère.

Car cependant à la régulière, et en rythme de course, la Ferrari est apparue dans sa nudité crue : comme une monoplace à peine plus rapide que les Alfa Romeo… Résultat des courses, Charles Leclerc a sombré au classement (tandis que Sebastian Vettel était déjà loin derrière), ne pouvant résister aux assauts de la concurrence. « Nous sommes trop lents, de toute façon » a lancé Charles Leclerc quand Ferrari lui a proposé une stratégie alternative à deux arrêts… Ce fut pire encore pour Sebastian Vettel, qui n’arrivait pas rattraper le rythme de la Williams de George Russell. Que la fin de saison sera longue !

Flop n°3 : La baisse de rythme de McLaren

On avait quitté, après Monza, McLaren F1 deuxième force de la F1… mais l’équipe anglaise est finalement repassée derrière, en performance pure, Red Bull, Renault et Racing Point (et même peut-être AlphaTauri). En effet, comme l’ont volontiers reconnu Lando Norris et Carlos Sainz tout au long du week-end, la monoplace orange était très délicate et imprévisible à conduire. La faute à des réglages mal adaptés, ce qui est compréhensible sur un nouveau circuit au calendrier ? A une monoplace finalement peu adaptée aux virages à haute vitesse avec plus d’appui ? Peut-être. En attendant, Lando Norris a su sauver 8 points précieux qui permettent à McLaren de maintenir un écart satisfaisant sur ses poursuivants, au classement des constructeurs. Mais si les Orange ne retrouvent pas vite leur rythme habituel, cela ne sera suffisant durant cette deuxième moitié de saison…

On demande à voir…

La règle des restarts repensée après le carnage ?

Le Grand Prix de Toscane aura donc été bien sûr marqué par ces deux drapeaux rouges et par l’accident-choc, ayant suivi la relance, post-voiture de sécurité, de la course par Valtteri Bottas. Le Finlandais était dans son droit en attendant le dernier moment (la ligne de départ) pour réaccélérer : car autrement (le départ l’avait bien montré), Lewis Hamilton aurait bénéficié d’une belle aspiration. Pas de quoi accuser Bottas donc. Mais le changement de règle pour ces restarts (autrefois, il était nécessaire d’accélérer dès la ligne de la voiture de sécurité) doit être interrogé : ne nuit-il pas à la sécurité ? Ou bien cela dépend-il des circuits ? De même, ne faut-il pas imposer systématiquement un départ arrêté après toute relance de voiture de sécurité, le Mugello ayant montré que les départs arrêtés étaient aussi compatibles avec la sécurité ? Michael Masi, le directeur de course de la FIA, a pour le moment botté en touche, mais combien de temps résistera-t-il au prochain incident ?

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