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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix des Pays-Bas

Rebelote : Verstappen imperturbable, Ferrari ridicule

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Verstappen imperturbable et intouchable

Que voulez-vous y faire ! L’an dernier, Max Verstappen avait remporté une victoire fort tranquille et dominatrice à Zandvoort. Cette fois, le Néerlandais a dû s’employer pour satisfaire ses (nombreux) fans présents sur les rives de la mer du Nord. La Red Bull n’était plus aussi dominatrice que l’an dernier : en qualifications, sans son erreur dans le deuxième secteur, Charles Leclerc aurait pu (dû) signer la pole position. Mais Max Verstappen, lui, ne commit pas de véritable erreur, l’emportant de justesse pour la pole pour une poignée de millièmes (21)…

En course, Max Verstappen eut à la fois de la chance et pas de chance. De la chance : avec une voiture de sécurité virtuelle qui lui sourit ; et lui permit un arrêt demi-gratuit pour contrer le retour des Mercedes qui étaient en forme, et en durs. Et pas de chance : car la dernière période de voiture de sécurité le fit reculer à la 2e place. Le pilote Red Bull dut respirer un grand coup avant de dépasser Lewis Hamilton juste à la relance de course, prouvant à la fois sa maestria et son sang-froid ; et prouvant aussi que sous pression ou seul devant, derrière une Mercedes ou derrière une Ferrari, Max Verstappen demeure le patron du championnat.

Avec désormais plus de 100 points d’avance sur une concurrence éparpillée façon puzzle, Max Verstappen n’a plus tellement l’objectif du titre en tête tant il semble acquis ; mais plutôt le record de 13 victoires en une saison de Sebastian Vettel et de Michael Schumacher, facilement accessible à ce rythme.

Top n°2 : Revoici les Mercedes

Du nadir au presque zénith : alors que Mercedes était nulle part à Spa, les Flèches d’Argent ont retrouvé une forme bien plus réjouissante ce week-end à Zandvoort… faisant ainsi penser à leur prestation d’avant la trêve estivale, au Hungaroring. Pourquoi une telle fluctuation de performance ? D’abord parce que Mercedes possède une petite diva cette année – et l’équipe répète depuis Barcelone qu’elle la comprend de mieux en mieux, ce qu’on peine à vérifier. Mais aussi et surtout en raison des caractéristiques du circuit : Zandvoort fait penser au Hungaroring avec ses hauts niveaux d’appui aérodynamique nécessaires ; tandis que Spa demande une traînée très efficace et une forte vitesse de pointe, justement là où pêche la Mercedes (cela ne promet pas du bon pour Monza sur le papier…).

Les Mercedes pourraient donc jouer la victoire sur des circuits comme Singapour, et on veut bien croire George Russell quand il se dit, après la course, « absolument sûr » de gagner un GP en 2022. En durs en particulier, le rythme de la Mercedes a impressionné le jeune pilote de Mercedes, et jusqu’à Max Verstappen lui-même. A la régulière, sans voiture de sécurité virtuelle, Lewis Hamilton avait même une chance de l’emporter selon Toto Wolff.

Les péripéties de fin de course (George Russell a fait le bon choix en s’arrêtant pour les tendres derrière la voiture de sécurité, tandis que Lewis Hamilton, piégé par sa première place, ne s’est pas arrêté) sont presque une anecdote, face au grand enseignement structurel de ce Grand Prix : Mercedes peut jouer les victoires… au moins sur une catégorie de circuits. C’est tout de même prometteur !

Top n°3 : Un accessit pour Lance Stroll

Lance Stroll a récolté sa cinquième 10e place de l’année à Zandvoort, et le crédit doit lui en être attribué. Le samedi en qualifications, le Canadien réussissait à atteindre la Q3, là où son coéquipier Sebastian Vettel restait piégé en Q1. En raison d’un problème technique, le pilote Aston Martin F1 ne put défendre ses chances en Q3 et compte tenu de son rythme, il aurait pu terminer devant Yuki Tsunoda ou Mick Schumacher.

En course, Lance Stroll n’eut pas la vie facile non plus dans le peloton, et n’a pas été verni par le timing de l’entrée de la voiture de sécurité virtuelle. Cependant il pouvait afficher un rythme similaire à celui des AlphaTauri, voire à celui de l’Alpine d’Esteban Ocon ou de Lando Norris. Son entrée dans les points récompense à la fois un week-end personnel réussi de son côté ; et les progrès d’Aston Martin F1 qui sont certes lents, mais commencent à être visibles… Pour rassurer un peu Fernando Alonso ?

Les flops

Flop n°1 : Ferrari : cette fois, le coup du pneu oublié

La semaine dernière, nous écrivions que Ferrari avait encore inventé un autre moyen de se ridiculiser en course (avec l’arrêt aux stands tardif de Charles Leclerc pour signer le meilleur tour, qui a tourné à la mini-catastrophe : une place perdue, une pénalité de 5 secondes). Eh bien, les blagues les plus longues sont décidément les meilleures au festival du rire de Maranello : la Scuderia a cette fois-ci sorti la carte du pneu oublié lors de l’arrêt aux stands. Le pauvre Carlos Sainz en pâtit avec un arrêt de 12 secondes… Le danger s’ajoutait d’ailleurs au rire avec un pistolet « oublié » sur lequel roulait Sergio Pérez, sans trop de conséquences heureusement.

Mattia Binotto se satisferait presque de ce problème : il serait facile à résoudre et d’ailleurs le vrai problème de Ferrari, c’était le manque de rythme sur ce circuit. Une fois encore, le patron de Ferrari interroge car il ne semble pas vouloir regarder les yeux en face, tout ce qui ne va pas chez Ferrari. Oui, l’arrêt aux stands était tardif, oui il fallait agir vite… etc., etc., etc. A mi-chemin entre le déni et la méthode Coué, Mattia Binotto doit plutôt assumer les erreurs de son équipe – qui sont par extenso les siennes – et taper du poing sur la table. Non, le paddock n’exagère pas les erreurs de Ferrari, parce que c’est Ferrari ; mais parce que seule l’équipe rouge commet ce type de bourde. Et le paddock de se demander presque : que vont-ils nous faire ce dimanche à Monza ?

Flop n°2 : Pérez et Sainz, seconds couteaux oubliables

Les écarts entre coéquipiers se sont creusés de nouveau sur ce circuit technique et piégeux de Zandvoort, chez Red Bull et Ferrari en tout cas. Le fossé était certes le plus visible chez Red Bull : en qualifications, Max Verstappen infligeait 7 dixièmes à Sergio Pérez, sur un circuit court s’il en est. Le Mexicain commit de plus une erreur en partant à la faute dans son dernier run, signe qu’il était plus qu’à la limite pour tenter de signer un bon temps.

En course, Sergio Pérez fut loin, très loin d’avoir le rythme de son coéquipier, certes en étant aussi fragilisé par la stratégie. Quant à Carlos Sainz, outre son problème d’arrêt aux stands, il n’était à peu près nulle part : sans doute que son contact avec la Mercedes de Lewis Hamilton en début de course lui a fait perdre des points d’appui aérodynamique ; mais n’y avait-il que ça ?

Flop n°3 : Le calvaire de Daniel Ricciardo

Pauvre Daniel Ricciardo : en l’espace d’une semaine, l’Australien a appris le nom de son remplaçant l’an prochain chez McLaren (son compatriote Oscar Piastri) ; a eu aussi la mauvaise surprise d’apprendre apparemment que McLaren avait pris sa décision dès début juillet, alors que Daniel Ricciardo semblait encore croire à sa possible prolongation à ce moment de l’année ; et enfin, a connu un Grand Prix catastrophique à Zandvoort.

Les résultats parlent d’eux-mêmes et disent tout du manque de confiance de Daniel Ricciardo dans sa McLaren, sur un circuit aussi technique que Zandvoort où les caractéristiques de la monoplace orange (difficulté à freiner en tournant) font ressortir les failles béantes du Honey Badger dans cette monoplace du moins. 18e place en qualifications notamment en raison d’un avant-dernier virage raté, là où Lando Norris était le meilleur des autres à la 7e place ; 17e place en course, après s’être cherché tout le long avec la stratégie (le rythme était plutôt correct en durs, mais c’était bien trop tard).

Ce n’est pas avec de tels Grands Prix que Daniel Ricciardo risque de retrouver sa confiance ou de convaincre une équipe de le signer ; cependant, on peut aussi se demander si l’environnement McLaren (confiance brisée, voiture peu adaptée à son pilotage) est aussi représentatif du talent de Daniel Ricciardo : car on n’oublie pas comment battre Max Verstappen en 2 saisons.

On demande à voir…

30 secondes d’avance pour Red Bull à Monza ?

C’est la crainte du paddock : que l’on assiste à une course ennuyeuse à Monza, tant la domination de Red Bull paraît, sur le papier du moins, inévitable. En effet, la Red Bull est la plus forte cette année en matière de traînée et de vitesse de pointe : il suffit de voir qu’en lignes droites à Zandvoort, en qualifications, Max Verstappen gagnait l’essentiel de son temps sur la Ferrari de Charles Leclerc. Or à Monza, l’important est justement la vitesse de pointe, en plus d’avoir une bonne efficacité avec peu d’appui aérodynamique. Ce qu’avait très bien réussi à faire Max Verstappen à Spa : avec peu d’appui aérodynamique, il volait en lignes droites et signait toujours d’excellents temps dans le deuxième secteur le plus sinueux.

Au contraire, Carlos Sainz s’est déjà dit « nerveux » de la performance de Ferrari à Monza, et Charles Leclerc a aussi déclaré que « sur le papier, la performance devrait être moins bonne » qu’à Zandvoort. Mercedes également, a du mal avec des réglages à peu d’appui aérodynamique (au contraire, le Hungaroring et Zandvoort sont des circuits demandant beaucoup d’appui aérodynamique, et nous avons vu que les Mercedes y étaient bien plus à l’aise).

Il n’y a donc qu’un petit pas à faire pour conclure que Red Bull se dirige vers un doublé tranquille, sur le papier, dans la banlieue nord de Milan. Sur le papier du moins ! Car qui sait ce qui peut arriver dimanche prochain ?

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