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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix du Canada

Verstappen impérial, Zhou dûment récompensé

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Max Verstappen en patron… en champion ?

Max Verstappen a peut-être réussi l’un de ses meilleurs Grands Prix de l’année, voire de sa carrière, le week-end dernier à Montréal. Difficile de reprocher quelque chose au Néerlandais, qui aura tout bien fait du vendredi au dimanche. Sa performance en qualifications doit être en particulier saluée : dans des conditions piégeuses même dans une Red Bull (demandez donc à Sergio Pérez), Max Verstappen ne commit aucun impair pour afficher un rythme sans aucun conteste supérieur, souverainement supérieur, à la concurrence. Son avance de presque 7 dixièmes sur Fernando Alonso en qualifications, de 8 sur Carlos Sainz, ne récompense pas seulement la vélocité de la Red Bull, mais aussi le talent sans faille du champion du monde.

En course, Max Verstappen survolait les débats d’entrée de jeu, plaçant rapidement son poursuivant Carlos Sainz à une bonne dizaine de secondes. Si la Ferrari eut des chances de victoire, ce ne fut certes qu’au gré des apparitions de la voiture de sécurité, virtuelle ou non, qui auraient pu priver d’une victoire autrement méritée du chouchou de Milton Keynes. Reste que cette fin de course plus serrée put mettre en valeur une autre qualité de Max Verstappen : sa résistance à la pression, sa défense sans erreur – il eût suffi d’une seule erreur pour le priver d’une victoire, comme celle que commit Sebastian Vettel face à Lewis Hamilton sur le dernier Grand Prix disputé à Montréal.

Souverain le samedi et le dimanche, Max Verstappen confirme son emprise sur le championnat F1 en semant ses poursuivants à plus de 40 points. Le voilà même dépassant Jim Clark et Niki Lauda pour devenir le 9e pilote le plus victorieux de la F1. A ce rythme, il pourrait rejoindre rapidement Fernando Alonso au palmarès.

Top n°2 : Un bon week-end qui aurait pu être excellent pour Alpine

Alpine, en dépit du résultat final de Fernando Alonso, peut tout de même se satisfaire de ce Grand Prix. Dans la Belle Province, l’équipe française était en forme, très en forme. Une fois n’est pas coutume, les promesses des essais libres furent encore dépassées en qualifications, avec le superbe chrono de Fernando Alonso, 2e derrière Max Verstappen. Esteban Ocon ne déméritait pas mais était très loin de son coéquipier, plus d’une seconde et demie, en perdant notamment du temps dans une chicane.

En course, les fortunes s’inversèrent… sans que Fernando Alonso en fût pleinement responsable. Esteban Ocon livrait une course sans faille, très propre, clinique, comme lors de sa victoire l’an dernier sur le Hungaroring ; profitant aussi du bon timing de la voiture de sécurité virtuelle pour lui. En revanche, Alonso pâtit d’une stratégie étrange (pourquoi ne pas l’avoir fait rentrer sous voiture de sécurité virtuelle alors qu’il était en mediums) et surtout d’un problème moteur qui le privait de plus de 7 dixièmes par tour. Ce qui expliqua, sans la justifier bien sûr, sa défense plus rugueuse encore que de coutume (même si l’Espagnol est un spécialiste) sur Valtteri Bottas en fin d’épreuve – Alonso obtint une pénalité méritée dans l’affaire qui le reléguait de la 7e à la 9e place.

La moisson aurait pu certes être excellente pour Alpine, qui marque tout de même de bons points. Le rythme de la voiture bleue progresse et c’est peut-être là l’encouragement principal de ce week-end : Alpine peut parfois défier Mercedes pour le statut de 3e force. Vous avez dit ‘El Plan’ ?

Top n°3 : Zhou enfin récompensé

Après une série de déboires, d’abandons et de malchances, d’autant plus pernicieux qu’ils privent un rookie d’un précieux kilométrage, Guanyu Zhou fut enfin récompensé ce week-end à Montréal. Première Q3 en carrière, meilleur résultat en F1 (8e place) : le Chinois pouvait laisser éclater une joie communicative très appréciée et appréciable dans l’équipe. Guanyu Zhou eut d’autant plus de mérite qu’il découvrait ce circuit de Montréal à 100 %. Ou bien, parce qu’il ne fut pas si gâté par la stratégie, avec notamment un long relais derrière l’agaçante mais indoublable Aston Martin F1 de Lance Stroll.

Le seul mécontent dans la famille Sauber de ce week-end, c’est peut-être Théo Pourchaire, car Alfa Romeo n’a aucune raison, ni sportive ni commerciale, de ne pas prolonger Guanyu Zhou l’an prochain.

Les flops

Flop n°1 : Haas envoie en l’air une superbe séance de qualifications

L’art de tout gâcher. On pourrait penser que Haas, avec une aide reçue de Ferrari ce week-end, est spécialiste dans cette discipline peu choisie dans le ParcourSup de la F1 (que l’on repense au drame de l’Australie 2018 avec les roues mal serrées). Et on aurait sûrement raison. Ce week-end de Montréal en offrait un autre exemple.

Au départ de la course, Kevin Magnussen et Mick Schumacher se devaient de récolter les fruits d’une superbe séance de qualifications, la meilleure de Haas depuis l’Allemagne 2018 (5e et 6e places). Puis : patatras. Dans un accrochage de premier tour, Kevin Magnussen vit son aileron avant (son endplate) légèrement se décrocher et la FIA lui ordonna logiquement l’ordre de rentrer aux stands le changer (drapeau noir et orange). Pour Mick Schumacher, ce fut un injuste problème d’unité de puissance (encore un chez Ferrari) qui le privait sans doute d’un premier top 10 mérité pour ce week-end. Dommage au moment où l’Allemand aurait pu faire le plein de confiance – il en a bien besoin mais ce week-end peut et doit lui donner de l’espoir.

Alors que la performance régresse de course en course et que la Haas F1 n’évoluera qu’une fois, l’équipe se devait de maximiser les résultats du samedi. Ce 0 pointé risque de faire mal au bilan comptable final de l’équipe au classement des constructeurs.

Flop n°2 : Sergio Pérez perd gros pour ses espoirs de titre

Le temps passe vite en F1 : il y a encore deux courses, on se demandait si Sergio Pérez allait pouvoir contester la hiérarchie interne. On ne sait pas ce qu’il en sera dans deux Grands Prix à nouveau, mais à Montréal, le Mexicain a perdu gros. Peut-être a-t-il clarifié, à son détriment, le destin des deux Red Bull dans la course au titre.

Malheureusement Sergio Pérez ne doit pas blâmer pour cela la malchance mais aussi sa propre performance en qualifications. Le samedi sous piste humide, alors que son coéquipier Max Verstappen survolait les débats, le vainqueur de Monaco se prit les pieds dans les tapis en sortant de piste en Q2. Abîmant au passage sa boîte de vitesses ce qui eut les conséquences que l’on sait le lendemain. Du reste, il ne semblait jamais à l’aise du week-end sur le tracé de Montréal. Il y a dix ans, Sergio Pérez signait un très beau podium sur ce même circuit, dix ans plus tard, les souvenirs seront moins marquants.

Flop n°3 : Le rythme régresse encore chez Williams

L’absence d’évolutions se voit cruellement chez Williams. Du moins quand les conditions ne font pas illusion et permettent à Alexander Albon d’exprimer son talent en qualifications (12e place, meilleure qualification de l’année pour Williams).

Quand le soleil fut venu, la bise aussi pour l’équipe plus noire que bleue qui dégringolait logiquement au classement en raison de ses faibles, très faibles rythmes de couse. Plus d’une demi-seconde au tour de retard selon Alexander Albon sur la concurrence, « beaucoup de rythme » en moins selon Nicholas Latifi. A la faible voiture, ajoutez un faible pilote : Nicholas Latifi, qui semblait presque faire 70 tours d’honneur dimanche dernier. Heureusement, la FW44 va bientôt évoluer, de manière substantielle : quand on voit le rythme de la Williams F1 cependant, on se demande si ce qu’il faut à Grove, c’est moins une évolution qu’une révolution.

On demande à voir…

Que vont changer les évolutions de Silverstone ?

Cette saison il était prévu que la hiérarchie puisse évoluer rapidement de course en course. Sans changer du tout au tout, la hiérarchie bouge en effet. On voit ainsi Alpine progresser, Haas et Williams régresser, Aston Martin F1 donne des sources d’espoirs encore à confirmer, tandis que Mercedes semble toujours empêtrée dans ses problèmes. Justement, c’est à Silverstone que Mercedes comme Ferrari doivent recevoir des évolutions notables. D’autres équipes profiteront également de la présence rapprochée de leurs bases au Royaume-Uni pour procéder à des mises à jour. Reste à voir quel en sera l’impact, sachant qu’il faudra aussi plusieurs courses et une variété de tracés pour en tirer la quintessence (cf. Aston Martin F1 qui recueille pas à pas les fruits des évolutions de Barcelone).

Une hiérarchie un peu chamboulée avec une Mercedes capable d’aller parfois titiller Red Bull ? Un championnat relancé grâce aux évolutions Ferrari ? Alors que Max Verstappen a creusé l’écart au championnat, il n’y a pas que Liberty Media et les diffuseurs pour l’espérer.

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