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Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix du Mexique

Gasly meilleur des autres, meilleur de tous ?

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Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !

Les Tops.

Top n°1 : Pierre Gasly, meilleur des autres, meilleur tout court ?

Quel week-end ! Après l’arrivée au Mexique, Pierre Gasly estimait qu’il avait réalisé le week-end « parfait. » Le pilote AlphaTauri avait une juste vision des choses. Qu’aurait-il pu faire de mieux ? On ne voit pas. En qualifications d’abord, Pierre Gasly était plus proche de Sergio Pérez, 4e, que de la Ferrari de Carlos Sainz, 5e, reléguée à trois dixièmes. Impressionnant. En course, évitant le grabuge au départ, Pierre Gasly s’est ensuite baladé : il a mis les Ferrari à bonne distance, rapidement à 10 secondes, et puisqu’il n’avait pas la voiture non plus pour rivaliser avec Sergio Pérez, il aura vécu un Grand Prix aussi solitaire qu’efficace. Résultat des courses : Gasly n’a pas été tellement montré à l’écran, et aurait sans doute mérité plus d’exposition, ainsi qu’une élection au titre de pilote du jour, et du week-end, devant Sergio Pérez ou Max Verstappen. C’est la rançon du succès : la discrétion. Le pire, c’est qu’on commence à s’habituer de telles performances chez Pierre Gasly, mais rappelons-le, elles sont chacune également exceptionnelles.

Grâce à cette performance remarquable, Alpine voit revenir AlphaTauri à égalité de points au classement des constructeurs. Et avec un Gasly aussi en forme, prouvant que quand tout fonctionne, il est presque intouchable dans le peloton, Faenza redevient favorite dans cette lutte.

Top n°2 : Verstappen en balade mexicaine

Sa déception des qualifications était aussi vive que sa joie d’après-course. En l’espace de 24 heures, Mercedes et Red Bull ont rappelé combien il était hasardeux cette année de dire « qui » avait la meilleure voiture, dans quelle séance et sur quel circuit. Relégué derrière les Mercedes en qualifications, Max Verstappen doutait et il avait raison. Mais en course, une fois le premier virage passé superbement (merci la faible défense de Valtteri Bottas…), le Néerlandais a déroulé sans encombre son plan, n’étant pas une fois menacé, même après la relance de la course après la voiture de sécurité. La facilité avec laquelle il a pu se construire un matelas de 8 secondes en début de course a impressionné – et Lewis Hamilton, qui était exaspéré après les EL3, puis rassuré après la Q3, était revenu à son état d’esprit initial en apparaissant presque fataliste en conférence de presse.

Sans commettre une seule erreur, Max Verstappen a exercé une victoire dominatrice, comme Sebastian Vettel et Lewis Hamilton au sommet de leur gloire. Voilà qui rappelle quelque chose… N’était-ce pas là une victoire de champion ? Il n’en fallait pas plus à Daniel Ricciardo ou Helmut Marko de faire de Max Verstappen le clair favori du titre. Mais attention, tout peut vite basculer…

Top n°3 : Vettel et Räikkönen, discrets mais efficaces

Dans le peloton, il y avait beaucoup de bonnes performances à saluer. Sebastian Vettel tout d’abord a confirmé ses bonnes dispositions d’Austin. Parti de derrière, le pilote Aston Martin F1 était revenu à la 10e place, avec une bonne remontée. Cette fois, parti 9e, mais avec le libre choix des pneus grâce aux pénalités moteur de Yuki Tsunoda et Lando Norris, l’Allemand a été efficace et après avoir effacé Kimi Räikkönen, a tenu son rang pour marquer six bons points. C’est donc le deuxième Grand Prix d’affilée réussi pour Sebastian Vettel, ce qui est prometteur pour l’an prochain. Toutefois l’Aston Martin F1 n’avait pas le rythme des Ferrari, et de loin.

Quant à Kimi Räikkönen, il a fait mentir ses détracteurs qui pouvaient estimer, certes à juste titre au vu de ses performances régulièrement en qualifications cette année, qu’il avait déjà l’esprit ailleurs. Sur une stratégie bien plus efficace que celle de son coéquipier, le Finlandais, après avoir évité les dégâts du départ avec doigté, a tenu son rang dans le peloton, devant l’Alpine de Fernando Alonso, ce qui est rassurant pour Alfa Romeo et inquiétant pour Alpine. Il marque 4 bons points, ce qui l’an dernier aurait largement suffi à Alfa Romeo pour assurer la 8e place au classement des constructeurs. Mais cette année, Williams a brillé quand il le fallait.

Les flops

Flop n°1 : Stroll : rien n’a fonctionné

Lance Stroll n’est jamais entré dans les points au Mexique et espérait renverser la tendance cette année. Finalement, le pilote Aston Martin F1 a fait pire que les années précédentes. Alors que sa voiture avait le potentiel pour entrer dans les points voire en Q3, le Canadien a commis une bévue idiote et inutile, à la sortie du dernier virage, juste avant son tour de Q1. Dans un endroit où presque personne ne se sort normalement, Stroll a perdu le contrôle de sa voiture, ce qui a résulté en un lourd crash, et des qualifications perdues comme des heures de sommeil pour ses mécaniciens. Lance partait certes de fond de grille en raison de pénalités moteur, mais cela n’excuse rien.

Le lendemain, en course, il s’est englué logiquement dans le peloton, ne remontant pas comme un Lando Norris par exemple. Son seul fait d’armes fut son dépassement sur la Williams de George Russell : le Canadien était même encensé par son ingénieur de course après le Grand Prix pour ce qui reste seulement un dépassement en milieu de grille sur une voiture plus lente…

Flop n°2 : Bottas brille avant de noircir totalement son week-end

Valtteri Bottas doit tout d’abord être félicité pour son très beau tour de Q3 : c’était peut-être le Finlandais qu’on attendait le moins comme poleman, et pourtant il a de nouveau prouvé sa capacité à être rapide en mettant tout le monde d’accord en Q3. Mais la chute a été rude le lendemain. Valtteri Bottas a tout perdu au départ, et pas seulement de la faute de Daniel Ricciardo. Il n’a en effet pas respecté apparemment les directives et les scénarios envisagés par Mercedes avant le déboulement général au premier virage, en laissant beaucoup d’espace sur sa gauche à la Red Bull de Max Verstappen. Lewis Hamilton, qui s’entend pourtant très bien avec son coéquipier, l’a accusé d’avoir « laissé la porte ouverte à Max » et dit qu’il en « discutera avec lui pour voir pourquoi il a pris sa décision. » Toto Wolff n’a pas été moins sévère en affirmant que ce genre de choses « ne devait pas arriver. »

Trop peu volontariste sur ses défenses, Valtteri Bottas a fait ensuite parler un autre de ses défauts principaux durant le reste de la course : son incapacité à remonter dans le peloton. Peut-être sa voiture était-elle abîmée, mais celle de Daniel Ricciardo ne l’était pas moins : alors pourquoi être resté tant de boucles derrière la McLaren ? La Mercedes faisait un peu peine à voir à naviguer dans ces positions… Bref, Bottas a fait du Bottas ce week-end : rapide le samedi, extrêmement poussif le lendemain. Un condensé de ses années Mercedes ?

Flop n°3 : L’étonnante argumentation de la FIA sur l’incident Ricciardo

Certes, Michael Masi, le directeur de course de la FIA, n’est pas celui qui prend les décisions relatives aux enquêtes et pénalités en course, mais le collège des commissaires. Il a donc la lourde tâche de défendre des décisions qui ne sont pas les siennes. Mais il peut aussi le faire tout autrement qu’en se contredisant. Justifiant ainsi l’absence de pénalité, et même d’enquête, envers l’incident du premier tour entre Daniel Ricciardo et Valtteri Bottas, Masi a livré une argumentation… déroutante. Il a ainsi fait de la météo sèche du Grand Prix une circonstance atténuante pour la McLaren. Alors même que dans les Grands Prix précédents, comme en Turquie, ou en Hongrie, les incidents de ce type avaient été moins pénalisés justement parce que la pluie, et non le soleil, était vue comme circonstance atténuante. Masi a ensuite botté en touche, donnant le sentiment d’être soit embarrassé, soit perdu, soit feignant : « Il y a beaucoup de facteurs différents qui entrent en compte. Je ne me suis pas trop penché sur l’accrochage, mais la vision des commissaires était que c’était un incident de course. »

Fernando Alonso aura beau jeu de rappeler que Daniel Ricciardo roule pour une équipe anglaise ! En attendant, l’inconstance de la FIA, qui semble juger les incidents sur leurs conséquences ou tout simplement, selon le temps qu’il fait et l’humeur des commissaires, déroute ; espérons qu’elle n’ait pas trop de conséquences pour le titre final !

On demande à voir…

Bottas va-t-il muscler son jeu… jusqu’à la polémique ?

Rappelé à l’ordre pour son manque d’agressivité par Toto Wolff et Lewis Hamilton eux-mêmes (voir plus haut), Valtteri Bottas va-t-il être tenté de hausser le ton et de se montrer plus défensif, plus accrocheur, plus volontariste, dans les courses à venir, surtout s’il trouve une Red Bull pilotée par un certain Néerlandais à ses côtés prochainement ? Va-t-il entendre les critiques qui lui sont faites et ainsi sacrifier un peu de sa réputation de « pilote propre », encore mise en avant par Max Verstappen au Mexique, pour montrer les crocs ? Forcément dans sa tête, les critiques, assez rares pour être soulignées, de Toto Wolff et Lewis Hamilton, pourraient peser. Et ainsi Max Verstappen comme Sergio Pérez pourraient y réfléchir à deux fois avant d’estimer, la prochaine course, que Valtteri Bottas se laissera aussi facilement dépasser.

On imagine déjà Christian Horner et Helmut Marko crier au scandale, assurant que Toto Wolff avait alors donné un « permis de crasher » à Valtteri Bottas avec ses déclarations. Bref, l’agressivité de Valtteri Bottas risque-t-elle le facteur X de cette fin d’année, et la source d’inépuisables polémiques ? Une pièce est lancée dans la machine.

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