La FIA a précisé tout récemment les règles qui auront cours sur la limitation de la liberté d’expression des pilotes (voir notre article). En résumé, la FIA a suivi les règles du CIO : les pilotes seront libres de s’exprimer… sauf quand ils seront présents physiquement sur les circuits, en week-end de Grand Prix.
Avec ces règles, il ne serait ainsi plus permis de voir un Sebastian Vettel par exemple, se balader avec un casque anti-extraction de pétrole sur la grille ; ou de voir Lewis Hamilton arborer un T-Shirt avec le slogan ‘Arrest the cops who killed Breonna Taylor’, comme il l’avait fait par le passé.
Avant la clarification de cette règle, de nombreux pilotes s’étaient élevés contre cette tentative de les museler, à l’image de Lando Norris ou de Max Verstappen, sans oublier George Russell, Lewis Hamilton, Sergio Pérez et même Valtteri Bottas.
D’ailleurs, le pilote Alfa Romeo n’a pas changé d’avis malgré la clarification dans règles de la FIA.
Il s’agit toujours de changements qui ne sont « pas nécessaires » selon le pilote finlandais.
« J’ai vu la clarification. Bien sûr, il y a des choses qui sont au moins plus claires, mais je pense toujours que c’est une règlementation un peu inutile… et je pense que je parle au nom de tous les pilotes. »
« Nous n’avons pas encore eu de réunion avec le GPDA, mais nous espérons en discuter bientôt avec la FIA. »
Bottas trouve étrange de demander la permission de s’exprimer sur un sujet.
« Ce qui était nouveau pour moi et ce qui n’a peut-être pas été communiqué au départ, c’est que vous pouvez réellement élever la voix ou pousser pour des choses que vous voulez si vous demandez la permission et juste s’ils l’acceptent ! C’est quelque chose dont on doit au moins discuter, si ça nous va ou non - évidemment en fonction du sujet, etc. Mais je pense toujours que c’est inutile. »
Magnussen et Ocon confirment leur opposition à la FIA
La position de Valtteri Bottas semble en effet rejoindre l’opinion de la plupart des pilotes dans le paddock.
Esteban Ocon, chez Alpine, a par exemple prévenu…
« Je continuerai à m’exprimer sur des sujets qui me tiennent à cœur… peu importe ! »
Chez Haas, Kevin Magnussen va dans la même direction : pas question pour des pilotes de renoncer à leur liberté d’expression !
Le pilote Haas sous-entend même qu’il existe peut-être une différence culturelle entre le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem (né à Dubaï) et les pilotes qui ont grandi dans des pays plus libéraux…
« C’est un sujet dont nous devons parler en tant que pilotes et voir ce que nous en pensons vraiment. »
« Je viens d’une partie du monde où la liberté d’expression est une chose importante. »
« J’aime cela, je pense que c’est une bonne valeur et j’aimerais la retrouver partout où je vais. Mais le monde n’est pas toujours comme ça. »
Comme nous vous le rapportions, cette affaire de la liberté d’expression risque bien d’empoisonner les relations des pilotes avec la FIA, voire de remettre en cause l’image positive et d’ouverture du sport…