Le dernier exercice du Formula One Group, sous la houlette de Liberty Media, est cohérent avec les orientations annoncées des Américains : le revenu progresse, mais dans le même temps, les investissements aussi. Par conséquent, l’équilibre financier n’était pas une priorité pour mieux préparer le moyen terme, la F1 a subi une perte financière nette.
Plus en détail, la F1 a fait progresser son chiffre d’affaires de 44 millions de dollars sur l’année calendaire 2018, pour un total de 1827 millions de dollars. Bémol : seuls 6 de ces 44 millions proviennent de l’augmentation des « revenus primaires » de la F1 (droits des promoteurs, droits TV, produits marketing et du sponsoring).
Malgré l’augmentation du nombre de courses (21 l’an dernier, contre 20 en 2017), les revenus en provenance des billets vendus n’ont pas augmenté… Selon Liberty Media, cette déception est due à l’absence du Grand Prix de Malaisie principalement ; le retour du Grand Prix de France, encore limité en nombre de spectateurs, n’a pas permis de compenser la fin de la course à Sepang. Les droits TV sont eux restés stables.
D’où viennent, alors, les autres 38 millions ? De sources diverses et variées, relevant de la logistique, des médias numériques, du GP3 et de la F2 et d’autres activités…
N’en déplaise aux écuries, le montant de ces revenus distribués aux équipes a diminué pour la deuxième année consécutive, passant de 919 millions de dollars à 913.
Dans le même temps, les dépenses, notamment les investissements, ont augmenté : de ce fait, la F1 a enregistré une perte nette de 68 millions.
Une telle trajectoire correspond à la stratégie de Liberty Media, et ainsi été défendue par Chase Carey.
« Nous avons engagé des investissements significatifs dans le business ces deux dernières années, qui démontrent leurs résultats à travers l’augmentation de l’engagement des fans et la croissance du nombre de spectateurs sur les courses et dans toutes les plateformes médias. »
« Cela nous donne un élan formidable pour 2019. »
« Durant l’intersaison, nous avons prolongé le contrat de Bakou, renouvelé notre accord de droits TV avec Sky Deutschland, et signé avec d’autres sponsors – entre autres. »
« Notre plateforme F1 TV s’est enrichi de contenus exclusifs, avec des essais hivernaux retransmis en direct, suivis par un show quotidien. Et nous comptons aussi un nouveau documentaire F1 sur Michael Schumacher. »
« Nous sommes également excités par le lancement de la série de Netflix consacrée à la F1, le 8 mars, ‘Formula 1 : Drive to Survive’. »
La croissance des revenus devra être plus importante encore ces deux prochaines années, afin que la stratégie de Liberty Media soit pleinement validée.