Le Grand Prix de Las Vegas sera spécial ou unique à plus d’un titre en novembre prochain : en particulier, ce sera la première fois que la FOM sera le promoteur de son propre Grand Prix, au lieu de s’en remettre à un partenaire extérieur comme dans 100 % des autres cas.
Stefano Domenicali est donc sous pression du côté de Liberty Media : il faudra que les propriétaires du sport donnent l’exemple – voire donnent une leçon – aux autres promoteurs. Afin de montrer ce qui peut, ou doit se faire, en matière de promotion de course.
L’Italien est conscient de cet enjeux, conscient de la pression qui repose aujourd’hui sur ses épaules : il faudra donner l’exemple, montrer la voie !
« Las Vegas était une opportunité claire à saisir - pour maximiser d’une part ce que nous pensons qu’un promoteur doit faire, et d’autre part pour tirer parti de cette expérience. »
« Cette chance que nous avons eue de créer l’expérience parfaite pour nos fans, à Las Vegas, pourra être utilisée par d’autres promoteurs – tout en respectant les différences entre chaque Grand Prix, car c’est quelque chose d’essentiel pour nous, chaque Grand Prix doit être différent, unique. »
« Les promoteurs qui travaillent avec nous depuis de nombreuses années verront ce Grand Prix d’un œil différent. »
« Bien sûr, c’est aussi pour nous un grand défi positif - pour montrer ce que nous pensons être la bonne chose à faire. »
« C’est donc une bonne opportunité, pour améliorer l’écosystème de la bonne manière. L’année prochaine, tout le monde bénéficiera de l’expérience que nous aurons eue à Vegas. »
« Le lundi suivant la course, le briefing que nous aurons ensemble sera très important, car nous enverrons alors beaucoup d’informations à nos amis promoteurs. »
Stefano Domenicali ne fait-il donc pas confiance aux promoteurs actuels ? En est-il insatisfait ? Liberty Media veut-elle donner une franche leçon à tout le monde avec Las Vegas ?
« Je dirais que la beauté de la situation actuelle… c’est que nous avons un groupe de promoteurs formidables. Dans le monde entier, tous ne sont pas seulement [en concurrence] en termes de contribution financière, mais ils s’améliorent de plus en plus en préparant de nouvelles expériences pour les fans, en investissant dans de nouvelles installations. »
« C’est une bonne chose. En tant que promoteur, nous avons déjà incité tout le monde à s’améliorer. »
Las Vegas sera-t-il le seul Grand Prix organisé par Liberty Media ? Ou bien Stefano Domenicali pense-t-il que Liberty Media voudra être le promoteur d’autres Grands Prix à l’avenir ?
« Nous sommes là aussi là pour construire le meilleur business possible, donc s’il y a d’autres opportunités [d’organiser nous-mêmes nos propres courses], nous n’hésiterons pas à le faire. »
« Mais d’un autre côté, nous avons la chance qu’aujourd’hui la qualité des promoteurs dans le monde entier soit vraiment très élevée. »
Stefano Domenicali appelle in fine Liberty Media à ne pas se montrer trop arrogants... en attendant le premier Grand Prix à Vegas, peut-être.
« Nous devons être humbles, nous savons ce qu’il faut faire... Mais je pense aussi que nous mettons en place des idées que d’autres promoteurs auraient eu avec beaucoup d’expérience en plus. »
Maffei : Liberty Media est là pour le long terme à Las Vegas
Pour le PDG de Liberty Media, et supérieur de Stefano Domenicali, Greg Maffei, Las Vegas sera aussi une expérience à ne pas louper. Pour donner la leçon aux autres promoteurs, certes, mais aussi parce que Liberty Media veut s’installer sur le long terme dans le Nevada.
« Il est clair qu’il y aura une courbe d’apprentissage. Nous sommes venus à Vegas avec toute une série d’objectifs. Tout d’abord, être un promoteur, en partie parce que nous avions des idées sur ce que les grands promoteurs devraient faire. »
« Et nous avons probablement pensé que si nous devions donner notre avis sur ce sujet à certains de nos partenaires promoteurs, nous devrions en fait être un promoteur afin de pouvoir joindre le geste à la parole.
« Notre objectif devrait être le gain financier à long terme, dans le sens où nous aurons un flux de revenus élevé, et nous aurons un flux de coûts élevé… »
« Je pense que nous gagnerons beaucoup d’argent à Vegas sur le long terme. Je suis très enthousiaste, je pense que nous allons gagner de l’argent, beaucoup d’argent cette année. »
« Mais ce qui est bien plus important que cela, c’est d’offrir une expérience exceptionnelle à nos pilotes, à nos clients, à nos fans, à nos téléspectateurs, à toutes les personnes impliquées. C’est donc notre objectif. »
Liberty Media compatit avec les autres promoteurs
Renee Wilm, directrice juridique de Liberty et PDG de l’événement de Vegas, a un agenda désormais chargé : elle comprend désormais toute la complexité de l’organisation d’une course de l’intérieur... et compatit avec les autres promoteurs au calendrier !
« Nous avons constaté, même au cours des 12 derniers mois, que nous sommes plus compréhensifs à l’égard des promoteurs - parce que nous comprenons maintenant ce qu’ils endurent, jour après jour.
« Il faut gérer les autorisations, la conception des pistes, la vente et la construction d’infrastructures d’accueil et un environnement inflationniste… »
Vegas, une menace par Austin et Miami ?
Deux promoteurs en particulier pourraient se sentir menacés par Las Vegas : ceux de Miami et d’Austin, autres courses organisées aux USA.
Mais Stefano Domenicali tient à les rassurer : il n’y a pas de risque de concurrence entre ces trois Grands Prix.
« Je ne vois aucune sorte de cannibalisation, chacun est différent, tout est différent. Je ne vois pas de problème là-dedans. »
« Il est évident que chaque course, et pas seulement en Amérique, a une personnalité différente, une approche culturelle différente, une qualité différente, une segmentation différente des fans. »
Renee Wilm abonde dans le même sens : d’ailleurs, elle échange régulièrement de bons conseils avec les promoteurs d’Austin et Miami...
« Beaucoup de journalistes ont essayé de créer des dissensions là où il n’y en a pas entre Tyler et Bobby [les promoteurs de Miami et Austin] et moi ; nous nous parlons beaucoup. »
« Nous parlons du partage des ressources. Nous discutons de la manière dont nous pouvons tirer parti de nos activités respectives pour déterminer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. »
« Il ne s’agit pas de cannibaliser qui que ce soit d’autre. »