Les liens entre Red Bull Racing et RB F1 continuent d’interroger les acteurs principaux du paddock.
Il faut dire que RB F1 a annoncé son déménagement, pour ses équipes aérodynamiques, de Bicester à… Milton Keynes, à un jet de pierre du campus Red Bull Racing !
Mais il y a une autre équipe dans ce cas : Haas F1. L’équipe américaine a aussi un bâtiment rempli d’aérodynamiciens qui se situe… à Maranello. Et ce n’est pas un hasard si c’est évidemment tout près de l’usine de la Scuderia Ferrari.
Frédéric Vasseur est donc aussi potentiellement visé par les nombreux propos de Zak Brown ces dernières heures et derniers jours sur le sujet. Que pourrait-il répondre ?
« Il y a deux points différents. Le premier est la propriété de l’équipe et le second est le règlement technique. On peut imaginer une collaboration même si l’on n’appartient pas à la même société au bout du compte, et c’est possible. »
C’est en effet ce que fait Ferrari avec Haas…
« Le règlement est clairement défini et c’est à la FIA de décider s’il est blanc ou noir - pour moi, il est clair et jusqu’à présent, il a toujours été respecté. »
« Mais nous devons également garder à l’esprit qu’il y a deux, trois ou quatre ans, nous étions très heureux que Red Bull soit là pour financer une équipe lorsque nous étions en difficulté. Nous devons également garder cela à l’esprit. »
Wolff voudrait-il bien durcir les règlements contre RB F1 ?
Toto Wolff, le patron d’une équipe Mercedes qui entretient des liens avec Williams également, certes bien moins étroits, ira-t-il lui aussi dénoncer la collaboration trop étroite entre RB F1 et Red Bull ? Entre Ferrari et Haas ?
« Oui, les arguments de Fred sont très valables, tout comme ceux de Zak. Le sport doit beaucoup à l’héritage de Red Bull. Ils ont deux équipes, ils les financent, ils ont un excellent programme junior. Ils ne sont donc pas comme n’importe quelle autre petite équipe. »
« Au niveau des actionnaires, c’est donc une discussion assez difficile sur ces bases-là... »
Après les amabilités, le patron de Mercedes semble appeler à un durcissement des réglementations, pour proscrire des synergies qui fausseraient la donne, surtout en période de budgets plafonnés.
« Mais d’un autre côté, nous sommes un sport de constructeurs et je crois que le même actionnariat, le même emplacement, le même partage des installations… il est clair qu’une certaine ambiguïté sera toujours laissée aux concurrents et ce que nous devons examiner, ce sont les règlements. Les réglementations sont-elles suffisamment solides ? Sont-elles suffisamment bien contrôlées pour que nous nous sentions en sécurité ? Voyons-nous des failles potentielles ? Et de quoi avons-nous besoin pour 2026 ? Je pense que c’est la question principale. »
« Il faut définir des règles qui permettent à chacun de se sentir à l’aise dans la situation. Qu’il s’agisse des petites équipes qui ont recours à une telle collaboration, comme Haas, parce qu’il leur sera autrement très difficile de voler de leurs propres ailes ; des équipes qui n’ont aucune relation avec les autres, ou aucune relation équipe d’usine-client, ou des grandes équipes à l’autre bout du monde qui ont un actionnariat commun et les mêmes lieux d’implantation. Il faut parler de tout cela. »
« Je crois que c’est à cela que nous devons nous attaquer, pour que tout le monde soit satisfait de la situation. »
Dans cet examen réglementaire, Toto Wolff mettrait-il sur un même plan les liens entre Red Bull et RB F1, et les liens entre Haas et Ferrari ?
« Non, je ne pense pas que vous puissiez les comparer, parce qu’il y a plus, comment dire… de cases qui sont cochées avec RB F1. Parce qu’avec Haas nous avons une organisation qui ne pourrait pas être autonome avec son propre personnel, et il est clair qu’ils sont clients de l’infrastructure Ferrari, mais je ne pense pas que Ferrari y gagne beaucoup - dans l’utilisation ou l’extrapolation d’une information ou autre (venant de Haas). Et je suis désolé pour Haas en disant cela ! »
« Et je ne dis pas que quelqu’un d’autre (Red Bull, ndlr) le fait (tirer des informations supplémentaires d’une équipe-B, ndlr), mais vous pouvez clairement voir si vous êtes au même endroit géographiquement, avec la même gestion, avec les mêmes structures… Alors oui, il y a des raisons pour lesquelles les gens sont sceptiques. Et c’est justement cela qu’il faut protéger. »
« Cela dit, toutes les équipes sont dans une situation différente. En tant que sport, nous devons faire en sorte que les dix équipes soient satisfaites de la situation. Nous n’excluons donc pas les petites équipes qui ont besoin de ces sociétés, ni celles qui, par leur simple actionnariat, sont des sociétés sœurs, et c’est très bien. C’est donc en 2026 que nous pourrons remettre les pendules à l’heure. »