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Liuzzi, le commissaire de la FIA qui connait les combines des pilotes F1

Les pilotes s’essaient parfois ‘à des jeux trop politiques’

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Vitantonio Liuzzi, l’ancien pilote Red Bull, Toro Rosso, Force India et HRT, est toujours présent aujourd’hui dans les paddocks de F1 : il est commissaire de la FIA et participe donc à l’octroi ou non des pénalités, de course en course.

Entre être pilote et commissaire de la FIA, n’y a-t-il pas des points communs ? Ou bien l’Italien estime que ces deux métiers n’ont absolument rien à voir et demandent des qualités différentes ?

« C’est totalement différent » a estimé Liuzzi pour le podcast "Beyond the Grid".

« Cela a été un énorme changement pour moi. Je préférais évidemment piloter une F1, parce que j’aime l’adrénaline dans ma vie. Mais je dois dire que cette étape a été un grand changement dans ma carrière et le fait d’être de l’autre côté du bureau, c’est assez intéressant parce que cela montre combien d’outils les gens avaient pour nous juger. »

« Maintenant, je peux voir de l’autre côté du miroir, que dans le passé, les commissaires avaient souvent eu raison, même quand je discutais leurs décisions - parce qu’ils avaient tellement d’outils pour analyser les choses. Je dois dire que j’apprécie cette position. J’aime revenir sur le circuit de Formule 1, dans le paddock où j’ai grandi, et c’est toujours un sentiment agréable parce que la Formule 1 a toujours été ma vie. »

Parlons alors du quotidien du commissaire de course. Dans le feu de l’action, lorsqu’un incident survient, Liuzzi a-t-il déjà une idée du coupable ? Quel est le cas le plus fréquent ?

« Je dois dire que dans 90 % des cas, je me fais une idée rapide. Comme je l’ai déjà dit, nous disposons de nombreux outils pour analyser l’accident grâce aux caméras, aux communications radio entre les pilotes et l’ingénieur, à la télémétrie. Beaucoup d’outils qui sont vraiment importants pour voir le dépassement ou voir comment l’accident arrive et ce que le pilote pense ou ce qu’il fait dans la voiture. Nous analysons rapidement tous ces détails. Nous avons donc des personnes très professionnelles avec nous qui font en sorte que cela se passe très rapidement et qui nous aident à juger dans un court laps de temps. »

« Mais parfois, bien sûr, au début d’un accident, je suis sûr du résultat, de la décision à prendre… mais parfois aussi, après, avec tous les angles de caméra et les communications radio, je change d’avis. »

Toutefois même devant l’évidence, certains pilotes refusent parfois de reconnaître leurs torts ! Comment se passe alors la négociation avec eux ?

« Nous sommes des pilotes, nous avons donc toujours eu l’habitude de trouver une excuse pour ce qui s’est passé. Ils continuent tous d’essayer. Principalement de manière équitable, certains essaient de jouer des jeux ou de faire de la politique. Lorsqu’ils s’expliquent, ils essaient d’être plus intelligents. Mais en fin de compte, nous en prenons vite conscience parce que nous avons pratiqué le même sport qu’eux. Nous écoutons ce qu’ils disent. Nous en tenons compte avant de prendre une décision. Nous partageons nos informations. Le commissaire qui est un ancien pilote, est surtout là pour analyser l’accident, mais nous décidons ensuite tous ensemble des conséquences finales. »

Liuzzi est considéré généralement comme un bon commissaire de course : entend-il rester encore un peu dans le sport à ce poste ?

« J’aime être sur le circuit, j’aime être commissaire parce que je pense que c’est bon pour le sport d’avoir des gens comme nous impliqués dans les décisions. J’espère que je resterai de plus en plus impliqué dans la Formule 1 parce que j’ai l’impression que c’est toujours ma vie. Je ne sais pas si je courrai à nouveau dans une catégorie, parce que j’ai toujours l’adrénaline et le besoin de vitesse en moi. Ces deux dernières années, je n’ai pas beaucoup couru et je souffre un peu de ça, mais nous verrons. »

Liuzzi se compare à... Max Verstappen

Liuzzi est également revenu sur sa carrière en F1 : une carrière assez longue finalement (80 Grands Prix)... mais conclue sans podiums, et avec pour meilleur classement une 15e place, en 2010 avec Force India.

L’Italien avait une pointe de vitesse rapide mais n’a jamais su percer en F1. Il est alors surprenant de voir qu’il se compare, dans ses caractéristiques de pilotage, à un certain pilote néerlandais...

« Vous pourriez penser que j’ai une trop haute opinion de moi-même, mais Max a beaucoup de caractéristiques (qui me rappellent les miennes). Il est évident que c’est un super champion, je n’essaie pas de me comparer à Max, mais j’étais assez similaire parce que j’essayais d’amener la voiture au-delà de la limite à chaque fois et parfois même trop, car je me mettais moi-même au-delà de la limite de très nombreuses fois. »

« Parfois, je pars en tête-à-queue, parfois j’ai un accident. Mais cela a développé mon potentiel de vitesse et je pense que je me rapproche un peu de ce que Max faisait au début. Maintenant, il réussit tout parce qu’il ne fait plus d’erreurs et qu’il est super rapide partout où il va. »

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