Vitantonio Liuzzi est connu pour avoir roulé chez Red Bull et Toro Rosso à ses débuts en tant que titulaire en F1, mais l’Italien a fait son premier test en catégorie reine chez Williams en 2002. Il se souvient de débuts difficiles face à Juan Pablo Montoya, au volant d’une voiture très exigeante physiquement.
"Je pense que lorsqu’on est si jeune, on veut dépasser ses limites. On ne se demande jamais si on est prêt ou non, on y va, c’est tout. On s’assoit dans la voiture, on ferme la visière et on y va" a déclaré Liuzzi dans le podcast Beyond the Grid.
"Physiquement, je n’étais vraiment pas prêt. Je me souviens qu’à la fin d’une journée de tests, je ne pouvais même pas manger parce que je gardais la tête relevée grâce à une main et que je mettais la nourriture dans ma bouche de l’autre, parce que mon cou était détruit."
"Je crois que j’avais fait 74 tours en une journée, donc physiquement j’avais du mal. Je pense que c’est aussi le résultat de mes performances, car je me souviens que j’étais très rapide, assez proche de Juan Pablo Montoya avec les pneus usagés. Ensuite, quand il a eu des pneus neufs, il a pris huit dixièmes d’avance sur moi, ou quelque chose comme ça."
"Il avait encore de la force dans le cou parce qu’il était suffisamment entraîné et moi, je ne pouvais pas résister avec le cou, donc je ralentissais dans certains virages et je perdais du temps dans ces virages spécifiques. Tout cela était dû à mon physique, qui n’était donc pas prêt."
Liuzzi a été "choqué" par les performances d’une F1
Liuzzi se rappelle avoir été impressionné par la puissance d’une F1, et ses performances globales : "Vous essayez simplement et vous êtes choqué dès les premiers tours lorsque vous montez dans une voiture qui a déjà près de mille chevaux. C’était incroyable."
"Je me souviens de la sensation que j’ai eue lorsque j’ai appuyé sur l’accélérateur pendant les deux premiers tours. J’étais choqué. Je me suis dit ’wow, c’est incroyable’ et l’adrénaline que j’avais en moi était énorme. Mais c’est quelque chose qui me nourrit."
"Je vis de l’adrénaline et cela m’a donné un élan encore plus grand. C’était une sensation incroyable. Après quelques tours, cela devient naturel. Tour après tour, vous vous rapprochez d’une limite que vous pensez ne jamais atteindre parce que la Formule 1 semble illimitée en termes de performances."
Un test chez Sauber au gout amer
Après une année de F3000, l’ancêtre de la F2, Liuzzi a refait un test, cette fois avec Sauber, et celui-ci s’est bien mieux passé. Néanmoins, il a appris avant même la journée qu’il ne serait pas titulaire en 2005, puisque Jacques Villeneuve revenait à temps plein.
"C’est certain. J’étais une personne beaucoup plus forte. J’avais un an de Formule 3000 derrière moi. C’était déjà beaucoup plus dur physiquement que la Formule 3. Mon test à Jerez était un méga test et nous sommes allés très vite. Mais malheureusement, ils ont tué mon rêve à 7h30 du matin, avant que nous ne montions dans la voiture."
"En fait, en parlant à M. Sauber, ils ont confirmé que Villeneuve devait piloter cette année-là. C’est l’année où Villeneuve est revenu après quelques années. Avant mon test, M. Sauber m’a dit que nous allions faire le test, mais que le siège n’était déjà plus disponible. Mais j’ai apprécié le test, c’était une grande expérience et je remercie Sauber pour cela."
Avoir le volant Sauber aurait "changé sa carrière"
Piloter en sachant qu’il ne serait pas l’élu pour le baquet n’a pas enlevé de pression quant à la volonté de réussir ce galop d’essai : "Il est certain que l’on est très déçu parce que tout ce dont on rêve s’écroule."
"Cela ne rend pas les choses plus faciles. Peut-être en termes de pression, parce que vous conduisez avec moins de pression de faire des erreurs, donc vous voulez essayer plus, vous appréciez plus le test."
"Mais il est certain que le monde s’est écroulé sur moi le matin à 7h30 lorsque j’ai reçu ce coup de téléphone, mais comme je l’ai dit, c’était une expérience extraordinaire et cela faisait partie de l’apprentissage."
"C’est dommage parce que je pense que cette place chez Sauber à l’époque, après que ça a changé pour devenir BMW, aurait pu changer ma carrière. Mais ce sont les portes coulissantes d’une carrière en Formule 1."