Des têtes vont-elles tomber chez Williams, après le fiasco de ces essais hivernaux – deux jours et demi d’essais manqués ?
Claire Williams a assuré que la responsabilité de ces déboires n’était pas personnelle, mais collective… il n’empêche que la situation de Paddy Lowe, le directeur technique, se retrouve aujourd’hui fragilisée.
Le discours est, pour autant, assez bien rôdé chez Williams. Comme Claire, Paddy Lowe confirme qu’aucune personne ne doit être particulièrement montrée du doigt.
« Blâmer une personne pour un problème qui a été causé par un nombre incroyablement élevé de circonstances et de facteurs ? Ce serait une conclusion erronée et trop simple. »
« Ce que j’ai observé en bien des années de présence en F1, c’est que bien souvent, quand vous changez de personnes lorsque quelque chose va mal, ça ne fonctionne pas. Ce que j’ai aussi observé, c’est que les écuries les plus solides sont celles qui n’agissent pas du tout ainsi. »
« Toute difficulté, tout problème dans une équipe est une opportunité pour apprendre. Pour ne pas répéter cette erreur, mais aussi pour être plus fort la prochaine fois. Ce que vous ne devriez pas faire, c’est vous débarrasser de personnes, parce que dans ce cas, vous vous débarrassez aussi de leur expérience, de leur savoir-faire. »
Depuis son arrivée en provenance de Mercedes, en 2017, Paddy Lowe n’a pu empêcher le déclin de Williams – qui s’est même accéléré. Lowe craint-il donc de pointer au chômage ces jours prochains ?
« Non, je n’ai pas prêté attention à ce genre de sujets dans les médias. Je travaille très dur, j’ai énormément à faire. Nous travaillons bien en tant qu’équipe, à tous les niveaux de l’entreprise. Je travaille bien avec Calire. Je n’ai pas d’inquiétude sur ce plan-là. »
Corroborant les récents propos de Claire Williams, Paddy Lowe a confirmé que ni des difficultés financières, ni des retards de fournisseurs, n’étaient derrière le retard de production de la FW42. Mais alors quoi ?
« Ce ne sera pas une réponse facile à apporter. Cela requerra beaucoup d’analyses et d’enquêtes. En général, ce qui nous a surpris, c’est la quantité pure et la complexité des pièces qu’il faut produire pour faire rouler une F1 de nos jours. Ces voitures sont les plus complexes de l’histoire de la F1. »
« Nous n’avions pas toutes les pièces requises pour rouler le premier jour, et je suis sûr que cette complexité croissante a été un facteur important… et nous l’avons sous-estimé. »
Remonter la pente, c’est le nouveau mot d’ordre de Lowe.
« Evidemment je ne vais pas tout faire tout seul, comme je ne suis pas le seul responsable. C’est un effort d’équipe. Nous avons des personnes très bonnes et nous ne sous-estimons pas le défi que de courir contre 9 très bonnes équipes, toutes professionnelles et bien rodées. Cela n’a pas toujours été comme ça en F1. Nous devrions nous réjouir de ça, mais, même s’il y a 10 très bonnes équipes, il y en aura toujours une devant et une derrière. Nous allons tenter de remonter la hiérarchie. Je suis confiant sur le fait que nous pouvons le faire. Avec le temps, Williams peut retrouver sa gloire passée. »