Après le départ de Lewis Hamilton chez Mercedes, McLaren était à la recherche de son nouveau prodige fin 2013.
Et elle croyait bien le tenir avec Kevin Magnussen, qui a rapidement été signé par Ron Dennis après avoir nettement battu des pilotes comme Stoffel Vandoorne ou Antonio Felix da Costa en Formule Renault 3.5.
Malheureusement, comme pour Sergio Perez un an plus tôt, l’aventure McLaren fut un échec pour le Danois, qui revient aujourd’hui sur ce qui aurait pu être une belle histoire.
"Je m’attendais à de grandes choses aussi. Surtout après être monté directement sur le podium lors de ma première course à Melbourne en 2014. Un seul pilote avant moi a terminé deuxième lors de sa première course en F1. Bien sûr, les attentes ont augmenté. Malheureusement, la courbe de forme de McLaren s’est infléchie. D’ailleurs, depuis aucun pilote McLaren n’a atteint le podium," rappelle Magnussen.
Quels souvenirs et quelles leçons garde-t-il aujourd’hui de ces débuts manqués ?
"À l’époque, j’ai beaucoup appris quant aux attentes à avoir. Bien sûr, j’étais très content du podium. Mais je ne dirais pas que cela m’a surpris. Je m’y attendais presque. Ce n’est qu’après la première année que j’ai réalisé à quel point mes attentes étaient folles. À cette époque, je venais de catégories junior, où j’ai toujours bataillé pour des podiums et des championnats. Il était normal que les attentes soient élevées. Mais la Formule 1, c’est autre chose. Cela prend du temps pour apprendre cela."
"Ensuite, on apprend vite en tant que pilote que vous n’êtes pas plus performant que votre F1 le permet. Vous pouvez faire une petite différence, c’est ce qui vous est demandé à juste titre quand on signe un contrat, mais sans la bonne voiture, rien ne fonctionne."
Mis sur la touche par McLaren, Magnussen est toutefois resté en tant que réserviste, l’année suivante.
"Je m’attendais à poursuivre en 2015 en tant que pilote titulaire chez McLaren. C’est ce qu’on m’a dit. La direction de l’équipe me l’avait assuré de manière ferme. Mais quelque chose est arrivé à la dernière minute (Martin Whitmarsh a été limogé et Fernando Alonso a quitté Ferrari, ndlr). C’était déjà décembre et je n’avais pas le temps de chercher d’autres baquets en F1. Je suis sûr qu’il y aurait eu des possibilités si j’avais été informé plus tôt. C’était très malchanceux parce que je n’ai pas couru pendant un an."
Magnussen estime que cet épisode lui a fermé les portes des top teams.
"Bien sûr, cela n’aide pas si vous devez prendre une année sabbatique forcée. Et cela à un stade aussi précoce de votre carrière, ce qui est très important pour un jeune pilote. Vous devez normalement apprendre, vous développer et acquérir de l’expérience. Et puis il y a un revers. Bien sûr que c’est très difficile et ça ferme des portes. Mais je suis très heureux de la place que j’ai aujourd’hui chez Haas."
Dans une équipe de milieu de grille, il est difficile de montrer son vrai potentiel...
"C’est assez normal en F1. Si vous ne conduisez pas devant, alors vous ne pouvez pas le faire aux yeux de tous. Les caméras ne se concentrent que sur les vainqueurs et les pilotes sur le podium. Pour ma part, cependant, je peux être satisfait de mon développement et de mes réalisations. J’ai remonté la pente après avoir perdu ma place en F1 en 2015. Il y avait de la confiance en moi même si tout avait l’air négatif. Aujourd’hui, je me sens plus fort que jamais. Je me suis prouvé à moi-même que j’ai ce qu’il faut."
"Je ne peux que continuer à me donner à fond. Je suis maintenant dans une équipe où je peux me développer en tant que pilote. Et à chaque course, je deviens plus fort."